Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 24 mai 2009

Bataille de Morgarten

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La bataille de Morgarten eut lieu le 15 novembre 1315, au sud de Zurich où quelque 1500 confédérés suisses repoussèrent les troupes (9000 soldats) du duc Léopold Ier d'Autriche, seigneur de Habsbourg.


Le déclencheur de cette bataille fût la tension entre les Habsbourgs et les Confédérés. Elle augmenta encore lorsqu’un conflit éclata en 1314 entre le duc Louis IV de Bavière et Frédéric le Bel, réclamant chacun la couronne. Comme les Confédérés avaient soutenu Louis IV, la guerre éclata facilement après un nouveau conflit entre les Schwytzois et les Habsbourgs.


Le frère de Frederick, Léopold Ier d'Autriche avait avec lui une armée complète (3 000 à 5 000 hommes armés, un tiers étant des chevaliers). Il prévoyait une attaque surprise contre les Waldstätten par le sud, aux alentours du Lac d'Ägeri et du passage de Morgarten. Il s’attendait à une victoire totale et aisée sur ces simples paysans qui défiaient l’Autriche. Mais les Confédérés, ayant été prévenus, attendirent l’ennemi en embuscade, lors d'un passage étroit de la route, où d’un côté il y avait des falaises et de l’autre des marécages.


Lorsque les Habsbourgs arrivèrent sur le lieu de l’embuscade, une avalanche de pierres, de rochers, et de troncs d’arbres dévala sur les chevaliers, effrayant les chevaux et provoquant la confusion. C’est à ce moment là que les Schwytzois, conduits par Werner Stauffacher, attaquèrent. Les montagnards, armés de hallebardes, profitèrent de la confusion.




Ce fût un grand massacre d’Autrichiens qui ne pouvaient se défendre correctement du fait de la grande confusion dans les rangs autrichiens. En effet, l’avant garde se battait pour rompre les lignes confédérées sans avoir l’appui de l’arrière-garde qui s’enfuyait, la confusion étant telle qu’aucun ordre n’était respecté. De plus, les montagnards n’ayant aucun intérêt de faire des prisonniers, ils assommèrent les blessés et les dépouillèrent complètement.


Ceci participa concrètement à fonder la réputation des Confédérés en tant que barbares. Pourtant on les considéra ensuite comme de féroces et redoutables combattants, qui seront respectés des autres pays.


C'est l'une des rares occasions, au Moyen Âge, où des communautés paysannes réussirent à s'émanciper de leur suzerain féodal.


La victoire de Morgarten renforça la cohésion des cantons alpins. Elle leur rallia les cantons environnants et surtout les villes de Zurich, Bâle et Berne. Ces communes libres, bien que bourgeoises, firent front commun avec les cantons paysans contre les prétentions des Habsbourg.


Commémoration

Le réalisateur suisse Leopold Lindtberg tourna en 1941 Landammann Stauffacher, film mettant en scène la bataille de Morgarten, avec Heinrich Gretler et Anne-Marie Blanc. Ce film historique est aussi un film de combat, tourné pour renforcer le patriotisme suisse face au danger nazi : après le rapport du Grütli du 25 juillet 1940, où six cent cinquante commandants de l'armée suisse avaient renouvelé leur serment de fidélité au drapeau suisse, le scénariste Richard Schweizer, qui entendait d'abord mettre en scène le fils de Guillaume Tell, décida de se concentrer sur le chef militaire de Morgarten, pour le présenter comme le précurseur du général Henri Guisan.

Eric Langjahr a aussi tourné en 1978 un film sur la bataille de Morgarten (Morgarten findet statt en allemand), mettant en scène le concours de tir organisé sur place chaque année pour la commémorer, avec des emprunts à d'autres documents dont le film de Lindtberg.
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Egger Ph.