Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 7 août 2010

Alerte au séneçon jacobéé!

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Danger phytosanitaire • Le séneçon jacobée envahit le Sud fribourgeois depuis trois ans. Dangereux pour les chevaux et les vaches, il pourrait également nuire à l'homme à travers le lait et le miel.

Enquête

Le séneçon jacobée, un bien joli nom pour une plante à la beauté fatale. En Allemagne, on lui impute déjà plus de 200 morts de bovins et d'équidés ainsi qu'une perte humaine. Selon les experts, la Suisse ne devrait pas tarder à être touchée. Des foyers infectés se sont déclarés à Lucerne et en Gruyère.Depuis toujours présent sur le sol helvétique, ce végétal foisonne dans la région de la Gruyère et de l'Intyamon. Il commence à inquiéter le Jardin botanique de Fribourg. «Cette plante colonise les friches, terrains vagues, accotements de routes et de voies de chemin de fer ainsi que les pâturages mal entretenus ou particulièrement sollicités par le bétail», explique Susanne Bollinger, conservatrice du Jardin botanique de Fribourg. «Elle est nocive pour les bovins et les équidés qui la broutent, et pourrait présenter un risque sanitaire pour l'homme. Il n'y a pas de quoi céder à la panique mais, c'est un problème qu'il faut prendre au sérieux dès maintenant si l'on veut éviter une invasion dans les prochaines années», poursuit-elle.

Fatal pour le bétail

La toxicité du séneçon jacobée est due à l'alcaloïde pyrrolizidine qu'il contient. Une forte consommation de la plante peut être mortelle tandis qu'une faible exposition chronique peut provoquer divers troubles hépatiques irréversibles. L'intoxication se fait par accumulation. Selon le Jardin botanique, si la plante adulte, mesurant jusqu'à 1,5 mètre, est généralement boudée par le bétail du fait de son goût amer, les jeunes plantules, de même que le foin, sont volontiers mangés. Stefan Dubach, ingénieur agronome à l'Institut agricole de Grangeneuve, souligne, en outre, que les veaux et les génisses, moins sensibles à l'amertume, sont plus sujets à brouter le séneçon.Cependant, les vétérinaires du Tierspital de Berne relativisent le danger. En Suisse, on ne dénombre qu'un ou deux cas d'intoxication par année parmi les vaches et les chevaux. Quant aux moutons et aux chèvres, ils seraient davantage immunisés.

Diagnostic incertain

Claudia Graubner, vétérinaire à la clinique équine, reconnaît toutefois la difficulté d'établir avec certitude un diagnostic d'intoxication au séneçon. «D'une part, lors des examens, il ne reste aucune trace de la plante dans l'estomac de l'animal et, d'autre part, aucun symptôme n'est directement imputable au séneçon», explique-t-elle. Perte de poids, coliques, diarrhée, sont autant de maux pouvant être provoqués par une infinité d'autres maladies. Mireille Meylan, professeure à la clinique des ruminants au Tierspital, ajoute que certaines vaches maigrissent et deviennent moins intéressantes économiquement sur le plan laitier. Elles sont donc envoyées à l'abattoir sans que nous ayons pu diagnostiquer un empoisonnement.»

Christine WUILLEMIN