Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 24 décembre 2011

Vivement la nouvelle version de Kim Jong-Il !

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Steve Jobs, pourquoi m'as-tu abandonné ?



Contrairement aux Coréens du Nord, nous n'avons pas le culte de la personnalité.

Etres rationnels que nous sommes, lucides sur nos contemporains et les puissants de ce monde, débarrassés du culte de la personnalité, nous regardons avec amusement l'affliction de cette présentatrice tout de noir vêtue chargée d'annoncer à la nation la mort de son dictateur bien-aimé, le très regretté, le très pleuré Kim Jong-Il.

Nous, êtres rationnels et démocratiques, connectés au vaste monde et donc aux heurts de cette planète, qui avons-nous vraiment pleuré durant l'année écoulée ? Quel est l'être humain qui a mérité notre peine ? Je cherche...

Nous avons avons perdu Oussama Ben Laden, mais au bilan de l'année 2011, cela ne figure pas à la colonne des tristesses, tout comme Kadhafi d'ailleurs... Elizabeth Taylor, mais étant l'un des rares à ne pas l'avoir jamais épousée, cela ne m'a pas ébranlé plus que ça. Peter Falk, oui, mais il était encore samedi sur la TSR...

Non, le seul disparu qui ait vraiment ému l'humanité civilisée, c'est Steve Jobs, le fondateur d'Apple, de Mac, du McIntosh, de l'iPod, de l'iPad, de l'iPhone et de toutes ces "idées cadeaux" qui illuminent le cerveau du consommateur compulsif entre le 2 janvier et le 23 décembre de l'année, jusqu'à l'ultime seconde de l'ouverture nocturne.

Nous avons le sens du bienfaiteur: nous ne gaspillons pas nos larmes pour un archéo-dictateur, nous pleurons Steve Jobs, un génie de l'informatique, le 34ème fortune américaine, celui qui permet à ses congénères de vivre librement l'esclavagisme technologique.

Grâce à ce bon Steve, je paie quelques centaines de francs le droit d'être atteignable et corvéable 24h/24h. Je relève mes mails, du lundi au vendredi, de l'aube à l'aube, du samedi au dimanche, sur les plages de mes congés payés, sur les sommets de mes brèves escapades, coupable d'avoir échappé pour quelques heures à la laisse de mon maître...

J'achète ses bidules énergivores en attendant de leur découvrir une réelle utilité. Je m'ébahis qu'on accepte de me vendre aujourd'hui des trucs qui seront dépassés depuis hier, je me pâme en attendant la prochaine version et je menace de m'immoler par le PC quand je vois débouler l'ultime version.

J'adore Steve Jobs, je vénère Apple et je ne veux pas savoir que derrière l'écran si plat, si lisse, si brillant de ces jouets se cache l'une des plus pires entreprises de l'industrie informatique pourtant habituée aux cochonneries humaines et environnementales (Journal Libération 6 décembre 2012, "Apple la pomme empoisonnée").

Kim Jong-Il en Corée du Nord, Steve Jobs dans toute la partie électrifée du monde. Nous sommes ridicules jusque dans nos chagrin.

Egger Ph.