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mardi 22 septembre 2015

Galilée : et pourtant elle tourne !




Galileo Galilei, dit Galilée, est né à Pise le 15 février 1564, dans la famille d’un musicien qui va lui transmettre sa passion des instruments de tous ordres. Après des études de médecine, il se consacre aux sciences.

Doté d’une chaire de mathématiques à l’Université de Padoue dès 1592, il comprend combien les Galilée (Pise, 15 février 1564 - Arcetri, Toscane, 8 janvier 1642), portrait par Justus Sustermans, 1636mathématiques peuvent être utiles à la compréhension des lois de la physique. Mais il sera avant tout un homme d’observation et d’expérience, un pionnier du Grand Siècle des Sciences (le XVIIe) et un précurseur des chercheurs contemporains.




Naissance de la recherche expérimentale

Galilée étudie la chute des corps et met en évidence la nature corpusculaire de la matière. Étudiant la gravité, il montre que si on laisse tomber des objets différents du haut de la tour penchée de Pise, leur vitesse de chute est indépendante de leur masse (il n’est pas sûr toutefois qu’il ait réalisé cette expérience ; il l’a peut-être seulement imaginée).




Suite à l’invention de la lunette astronomique en Flandre, au début du XVIIe siècle, il invite le 21 août 1609 le doge de Venise Leonardo Donato et plusieurs membres du Sénat à faire des observations du haut du campanile de la place Saint-Marc.

Habile en affaires, il leur fait voir les navires au loin et souligne l’intérêt militaire de l’instrument. Cela lui vaut une grasse rémunération.

Mais Galilée lui-même préfère employer sa lunette à l’exploration du système solaire. C’est ainsi qu’il découvre le relief de la Lune, les satellites de Jupiter et les taches du Soleil.

Performance d’autant plus remarquable que la lunette est à peine plus puissante qu’une paire de jumelles d’aujourd’hui, avec à ses extrémités deux verres grossissant l’un six fois, l’autre neuf fois.

Par ses expériences, il prolonge brillamment les travaux scientifiques et philosophiques de Nicolas Copernic comme de ses contemporains Tycho Brahe, Girodano Bruno et surtout Johannes Kepler.

En 1610, avant de s’installer à Florence, Galilée publie Le Messager des étoiles, ouvrage dans lequel il relate ses observations. Il montre en particulier que la Lune n’est pas lisse mais couverte de cratères et de montagnes. Il révèle aussi l’existence de quatre satellites de Jupiter qu’il nomme «satellites médicéens» par égard pour son protecteur du moment, le grand-duc de Toscane Ferdinand 1er de Médicis.

Ses travaux en astronomie vont faire sa célébrité… et son malheur.

Langue du peuple, langue du scandale

Un demi-siècle plus tôt, le chanoine Copernic, soucieux de sa tranquillité, avait su rester discret et il avait publié en latin, la langue réservée aux savants,  ses découvertes sur l’héliocentrisme (théorie selon laquelle le Soleil – et non la Terre – est au centre de l’univers).

Galilée n’a pas sa prudence. Il a l’audace de publier ses propres théories sur le système solaire en italien, la langue du peuple.

Il suscite dès lors contre lui un flot de dénonciations de la part de clercs qui croient y voir la négation des Écritures saintes mais aussi de savants qui lui reprochent de présenter comme des vérités indubitables et non de simples hypothèses ses théories selon lesquelles la Terre et les planètes se placent sur des orbites autour du Soleil.

Galilée n’arrange pas ses affaires par sa suffisance et ses rapports orageux, voire méprisants, avec ses rivaux demeurés favorables à la vision traditionnelle héritée de Claude Ptolémée, un savant grec qui vécut à Alexandrie d’Égypte au IIe siècle de notre ère, pour qui la Terre est au centre de l’univers.



Il est une première fois condamné en 1616 par le tribunal de l’Inquisition qui lui interdit de diffuser ses théories. Le pape Urbain VIII l’autorise néanmoins à comparer les cosmologies de Copernic et Ptolémée. Il s’exécute sans se faire prier et publie en 1632 ses conclusions, favorables à Copernic, sous la forme d’un dialogue imaginaire entre trois amis : Dialogue sur les deux grands systèmes ptolémaïque et copernicien.

Cela lui vaut d’être à nouveau traduit devant la Sacrée Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle, le 12 avril 1633, dans le couvent Santa Maria de Rome. « eppure, si muove » aurait-il alors murmuré (Et pourtant elle tourne). Son ami le pape réussit heureusement à adoucir ses sanctions.

Exil et réhabilitation

Après sa rétractation, Galilée est banni dans le hameau d’Arcetri en Toscane, avec toujours l’interdiction de diffuser ses thèses. Ses disciples Viviani et Toricelli vont heureusement poursuivre ses recherches.

Le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis, petit-fils de Ferdinand 1er, se montre plein d’égards pour le génie de Galilée. Il commande un portrait du vieil homme désabusé à Julius Sustermans.

Tout autant épris de sciences, son frère le cardinal Léopold de Médicis fonde en 1657 à Florence l’Accademia del Cimento (Académie de l’Expérience), en hommage aux méthodes galiléennes d’observation et d’expérimentation. C’est la première académie de sciences naturelles en Europe. Elle témoigne de l’extraordinaire bond accompli par les sciences et la recherche au XVIe siècle, le siècle scientifique par excellence.

En 1992, le pape Jean-Paul II a annulé solennellement les conclusions du tribunal de 1633 et réhabilité l’infortuné Galilée.