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lundi 7 mars 2016

Le dernier cheval sauvage du monde est de retour


Six chevaux nés dans une réserve du sud de la France vont passer leur premier hiver en Russie dans le cadre d'un projet pilote de réintroduction de l'espèce de Przewalski.

Le cheval de Przewalski, dernier cheval sauvage ayant survécu jusqu'à nos jours. 
(photo: DR-ARCHIVES)



Si le cheval de Przewalski avait le choix, il opterait pour une étable confortable et de l'avoine fraîche tous les matins, plaisantent les chercheurs. Ces derniers étudient le tout dernier cheval sauvage ayant survécu jusqu'à nos jours.

Mais le chemin vers la réintroduction de l'espèce -éteinte dans la nature il y a une vingtaine d'années et reparue aujourd'hui- passe plutôt par son installation dans les steppes désertes de Chine, de Mongolie et, plus récemment de Russie.

Six chevaux nés dans une réserve du sud de la France vont ainsi passer leur premier hiver en Russie dans le cadre d'un projet pilote de réintroduction de cette espèce, explique Tatiana Jarkikh, la responsable du projet.

A terme, les scientifiques espèrent avoir 100 spécimens dans la réserve protégée d'Orenbourg. Celle-ci regroupe six réserves naturelles près de la frontière avec le Kazakhstan. La zone, qui s'étend sur près de 16'500 hectares, a abrité pendant des décennies un champ de tir militaire ce qui a empêché son labourage, selon Tatiana Jarkikh.

Aujourd'hui, c'est «la plus grande étendue de steppe intacte, vierge et strictement protégée de Russie», se félicite-t-elle. «Ils sont plutôt heureux», malgré un climat difficile et des fortes chutes de neige qui ont notamment pris au piège plusieurs conducteurs sur une route locale en janvier, assure la responsable.

«Pratiquement invincible»

«C'est un animal sauvage et il doit demeurer dans son habitat naturel. Ils peuvent supporter des vents féroces et puissants. Ils ont l'air très heureux», dit-t-elle, en affirmant que les chevaux adorent se rouler dans la neige.

«Ils n'ont pas peur du vent, de la neige ou du froid», insiste-t-elle. «Si le cheval de Przewalski a assez de nourriture, il est pratiquement invincible.»

Malgré sa résistance et les efforts des spécialistes pour protéger cet espèce en danger, «il y a encore un long chemin à faire avant que le cheval puisse être considéré comme sauvé de l'extinction», rappelle Frédéric Joly de l'Association pour le cheval de Przewalski (TAKH), qui a fourni les spécimens pour le projet d'Orenbourg.

Découvert en Mongolie

Découvert au XIXe siècle en Mongolie par l'explorateur russe Nikolaï Przewalski, l'espèce a subitement connu une forte popularité en Europe. Au point que les chevaux ont été abondamment capturés pour alimenter les zoos du Vieux continent.

Les quelque 2000 spécimens existant aujourd'hui sont tous descendants de seulement douze chevaux sauvages capturés, parmi lesquels une jument de Mongolie nommée Orlitsa. Celle-ci avait été offerte à un responsable militaire soviétique Kliment Vorochilov lors de sa visite dans le pays en 1957.

Zone clôturée

Outre le problème de consanguinité des spécimens, les spécialistes ont aussi fait face au problème de l'accouplement des chevaux de Przewalski avec des chevaux domestiqués. Ce qui aboutit à l'apparition de hybrides, faisant peser le risque d'une dilution de l'espèce, selon Tatiana Jarkikh.

Bien que le projet russe prévoyait initialement de laisser les chevaux complètement libres dans la nature, les scientifiques ont finalement rejeté cette idée. Ils ont opté pour la construction d'une clôture autour de la zone.

Chevaux hirsutes

«Quelques hybrides peuvent suffire à anéantir nos efforts de réintroduction. A quoi bon les protéger s'ils ne sont au final que de mignons chevaux hirsutes et non pas une vraie espèce?», s'interroge Tatiana Jarkikh.

La réintroduction d'une population sauvage ne serait toutefois viable que si la réserve était plus grande. De 100'000 hectares ou plus, dit-elle.

«Notre objectif est de créer une réserve d'animaux génétiquement purs», affirme Rafilia Bakirova, directrice de la réserve d'Orenbourg qui accueille le projet. «Pour l'instant, il s'agit simplement de survivre à l'hiver», ajoute-t-elle.

Malgré les progrès de la réintroduction du cheval de Przewalski, Frédéric Joly reconnaît qu'il est presque impossible de trouver un endroit où l'espèce pourra être véritablement à l'état sauvage.

ATS