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lundi 29 août 2016

Les conflits sont en hausse dans les centres de réfugiés


Les autorités ont augmenté le dispositif de sécurité notamment dans ce centre de Kreuzlingen en Thurgovie.
 (photo: Keystone)



Les centres fédéraux pour réfugiés constatent une nette recrudescence des conflits entre requérants. Les séjours plus longs et le manque de perspective pour beaucoup engendreraient des frustrations difficiles à gérer. L'OSAR demande une amélioration de l'encadrement.

Au cours du premier trimestre 2016, les services de sécurité ont dû intervenir 240 fois dans des centres fédéraux. Lors des trois trimestres précédents, ces chiffres oscillaient entre 111 et 122, selon des audits du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) relatés par Le Matin dimanche et la SonntagsZeitung.

«Dans 70% des situations difficiles, le personnel de sécurité du centre a pu désamorcer le conflit par une simple intervention verbale», précise le SEM. La police est en effet intervenue seulement pour 77 cas.

Les 240 cas répertoriés au 1er trimestre 2016 sont passablement plus élevés que la valeur maximale enregistrée en 2013 (186); mais les 77 recours à la police sont nettement inférieurs aux 89 cas recensés en 2013. Seuls les cas assimilables à une infraction pénale ont nécessité l'action de la police.

Raison paradoxale

Pour le SEM, cette hausse des tensions est paradoxalement liée à la baisse du nombre d'arrivées de migrants. Contrairement à 2015, année record, les centres fédéraux n'ont pas eu besoin depuis janvier de distribuer dans l'urgence les immigrés dans les cantons.

Les réfugiés restent ainsi plus longtemps dans les centres fédéraux ce qui engendre davantage de tensions psychologiques entre requérants. «Avec le temps, les prévenances envers les autres diminuent», explique Martin Reichlin, porte-parole du SEM.

Prévenir les tensions

Le SEM a mis en place différentes mesures pour prévenir les conflits. Il fait notamment attention qu'il y ait une bonne diversité au sein des résidents. Depuis le début de l'année, les autorités ont également augmenté le dispositif de sécurité dans plusieurs centres, comme ceux d'Altstätten (SG) et de Kreuzlingen (TG).

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) confirme ces observations. A cela s'ajoutent les requérants conscients de n'avoir aucune chance d'obtenir l'asile en Suisse. Cela concerne souvent des immigrés nord-africains. «Le tout engendre énormément de frustration», selon Constantin Hruschka, responsable du secteur Protection de l'organisation.

Mais pour l'OSAR, la stratégie choisie par la Confédération va dans la mauvaise direction. Au lieu d'investir dans la sécurité, le SEM ferait mieux d'améliorer la formation pédagogique du personnel des centres. Ce dernier pourrait mieux désamorcer les dérapages potentiels, ce qui réduirait le nombre d'intervention du personnel de sécurité.

Objectifs pas atteints

Par ailleurs, une directive lie le SEM et les organisations d'encadrement externe. Elle stipule que les demandeurs d'asile doivent être occupés pendant environ 4 heures. Au premier trimestre 2016, cela se limitait à 2,7 heures. Le SEM examine actuellement les raisons de ces résultats si éloignés du but.

Pour l'OSAR, le concept de programme d'occupation est relativement nouveau. Tous les responsables des centres n'ont pas encore intégré les avantages qu'ils pouvaient en tirer. Reste que la situation est difficile pour les immigrés sans aucune perspective en Suisse. Ces personnes ne se montrent souvent pas intéressées à des cours de langue ou des activités, admet M. Hruschka.

ATS