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dimanche 11 septembre 2016

La Suisse a involontairement fait chuter son taux de suicide...


en assouplissant le service militaire obligatoire



Moins de militaires armés, pour moins de suicides. C'est en substance la teneur de l'étude menée par Thomas Reisch, un chercheur et psychiatre suisse. Dans ses travaux, il met en évidence le lien entre la baisse du taux de suicide en Suisse... et la réduction des troupes armées.

En mars 2003, la Suisse a proposé un projet de réforme de l'armée, baptisé "Armée XXI". Principale mesure, la diminution drastique du nombre de troupes. La réforme, largement adoptée par référendum au mois de mai de la même année, a permis de diminuer les effectifs de 400.000 à 200.000 militaires dès 2004. Et c'est à partir de cette date que Thomas Reisch a constaté la baisse notable du nombre de suicide par armes à feu.

"C'était fondé sur une hypothèse, explique-t-il aux journalistes de The Atlantic, mais bien sûr j'ai pensé que c'était lié à l'armée." Avec raison. En Suisse, la possession d'une arme à feu est autorisée par toute personne ayant effectué son service militaire (obligatoire depuis 1848) . Avec environ 30% des ménages qui en possèdent une, la Suisse se classe dans le top 5 des pays les plus armés au monde.

"Restreindre l'accès aux armes sauve des vies"

Dans son étude publiée en 2013 dans The American Journal of Psychiatry, Thomas Reisch a choisi de se concentrer sur les hommes de 18 à 43 ans, c'est-à-dire la tranche d'âge la plus concernée par la réforme de 2003. Il a ainsi pu établir que sur 100.000 personnes, il y avait 2,16 suicide de moins que les années précédentes, soit 30 vies sauvées.

"C'est assez clair, restreindre l'accès aux armes sauve des vies", confirme le scientifique. Ses recherches lui ont en effet permis de constater que 75% des personnes qui pourraient attenter à leur vie avec une arme à feu ne le feraient pas avec une autre méthode de suicide (comme la pendaison par exemple). Une déclaration que viennent corroborer des études plus répandues, qui définissent clairement le suicide comme un acte impulsif: 71% des attaques se font dans l'heure suivant la prise de décision.

Pour Thomas Reisch, la situation suisse n'est pas spécifique. "Je pense que mon étude peut facilement s'appliquer à d'autres pays. Le principe est toujours le même. Si on est capable de réduire le nombre de personnes pouvant posséder une arme à feu, alors il y aura moins de suicides."

Aux États-Unis, où la possession d'armes à feu est toujours sujet à polémique, la question est délicate. En dépit des tueries, le président Obama a échoué à faire évoluer la législation dans ce domaine. Toutefois, en août 2016, la Fondation Nationale de Sports de Tirs a noué pour la première fois un partenariat pour sensibiliser les populations au risque de suicide par armes à feu. Initié par la Fondation Américaine de Prévention du Suicide, le programme a pour but d'alerter les populations, et de leur indiquer les signes éventuels chez une personne prête à mettre fin à ses jours. Bien qu'il soit très récent, ce partenariat pourrait faire souffler un (léger) vent d'espoir. Car rares sont les organisations favorables au port d'armes à feu qui reconnaissent la relation de cause à effet entre le port d'une arme et le nombre de suicides.

Jade Toussay