Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 17 septembre 2016

Retour sur l’appellation de « croisés »…




À chaque revendication d’attentat, nous y avons droit : le terme de « croisés » est abusivement employé par les djihadistes afin de désigner l’Occident, voulu chrétien. Encore de l'ignorance de la part de psychopathes Daeshien et d'écervelés du djihad.

Or cette analogie avec les croisés n’a aucun sens dans la mesure où la croisade, contrairement à ce qu’ont l’air de penser nos ennemis, ne fut pas une guerre de la chrétienté contre un islam uniforme, le califat fatimide du Caire ayant été l’un des premiers soutiens militaires de la Syrie franque, avec les Arméniens et les Byzantins, contre le califat abbasside de Bagdad tenu par les Turcs. Il faudra, en effet, attendre 1169 pour que le grand Saladin parvienne à s’emparer de l’Égypte au cours de la seconde croisade et à faire ainsi l’unité du monde islamique !

Rappelons, de même, que chrétiens et musulmans furent un temps alliés en 1260 (7e croisade) face à l’envahisseur mongol qui venait de prendre les villes d’Alep, Hama, Homs et Damas. Sans oublier l’estime mutuelle qui naissait bien souvent entre les deux camps ennemis : on pense à Godefroi de Bouillon, respecté des populations musulmanes, à l’islamophile Frédéric II, et à l’amitié personnelle qu’entretenait Saladin avec le comte de Tripoli Raymond III, puis avec Richard Cœur de Lion.

Il n’y eut, en outre, aucune démarche prosélyte de la part des croisés en vue de convertir les musulmans au christianisme.

Il serait donc bien hasardeux de réduire l’épopée franque à une simple guerre contre l’islam.

Les croisades ne furent pas davantage une guerre contre les Arabes puisque on vient de le voir ceux-ci furent au départ du côté des Francs contre les Turcs seldjoukides, l’Afrique musulmane n’ayant jamais accepté l’hégémonie politico-religieuse de l’Asie musulmane.

Quant à reprocher aux croisés la guerre de conquête entamée au Levant, certains ont la mémoire courte. Peut-être faudrait-il leur rappeler que la croisade survint en réaction à la prise de l’Espagne au 8e siècle par les musulmans, à celle de la Sicile au 9e siècle et, plus généralement, à l’expansion militaire islamique en Europe. Les Italo-Normands Bohémond et Tancrède, qui s’illustreront plus tard en Syrie, participèrent d’ailleurs à la reconquête définitive de Palerme vingt ans seulement avant la première croisade !

Cependant, l’événement qui détermina le pape Urbain II à démarrer l’expédition, lors du concile de Clermont en 1095, fut la prise de Nicée par les Turcs qui, faisant face à Constantinople, semblaient directement menacer la capitale de l’Empire byzantin, et avec elle une partie importante de la chrétienté. La croisade fut donc principalement défensive, car ayant pour dessein de décourager les futures invasions militaires en déplaçant le centre de gravité des conflits vers le Proche-Orient.

Dès lors, la reprise durable du tombeau du Christ à Jérusalem, la libération militaire des voies de pèlerinage, les conquêtes éventuelles, ainsi même que la protection des populations chrétiennes de Galilée persécutées depuis quatre siècles étaient bien secondaires dans l’esprit du pape…

Par conséquent, si certains identitaires bravaches et fielleux sont régulièrement tentés, sur les réseaux sociaux, d’assumer une vision binaire des croisades, finalement très similaire à celle des islamistes, ils ne font alors que révéler leur méconnaissance de l’Histoire et leur stupidité. Car en validant la figure diabolisée du croisé (anti-islam, anti-arabe et sanguinaire), cette réécriture de l’Histoire ne peut que trouver un écho auprès des musulmans les plus radicaux de France, et justifier à elle seule un certain esprit de revanche contre l’Occident.



Egger Ph.