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lundi 24 octobre 2016

À l'Élysée, "la gastronomie s'adapte au locataire"


Le grand chef cuisinier français Bernard Vaussion, qui a servi six présidents et est retraité depuis 2013, confie son rapport avec les locataires du palais.

Guillaume Gomez (le successeur) & Bernard Vaussion


Si un nouveau président est élu en 2017, le changement à l'Élysée se fera aussi dans les assiettes, à en croire le grand chef cuisinier français Bernard Vaussion, qui a servi six présidents. « La gastronomie s'adapte au locataire », a expliqué, lundi à New Delhi, Bernard Vaussion, 63 ans, retraité des fourneaux de la République depuis 2013. Il se trouvait en déplacement en Inde dans le cadre d'une assemblée générale du « Club des chefs des chefs » d'État, sorte de G20 gastro-diplomatique.

Si un nouveau locataire fait son entrée rue du Faubourg-Saint-Honoré au printemps prochain, les cuisines vont « s'appuyer sur les goûts personnels du nouveau président. Ça peut totalement changer. On peut passer du poisson à la viande, ou à la volaille. C'est à nous de nous adapter », a-t-il expliqué. Entré sous Pompidou comme commis-cuisinier, sorti comme chef des cuisines sous François Hollande, Bernard Vaussion a connu son lot de transitions politiques au cours de sa carrière.

Ni droite ni gauche à table

À chaque alternance, le chef des cuisines tient, peu après l'investiture du nouveau président, une journée de réunion avec le chef de l'État ou sa compagne pour prendre connaissance de ses préférences culinaires et de la manière dont la gastronomie s'insère dans sa pratique du pouvoir. Désormais loin du coeur de ce pouvoir qu'il a si longtemps côtoyé, à l'occasion de dîners officiels comme de séjours en vacances au fort de Brégançon, Bernard Vaussion s'informe des débuts de la campagne comme un citoyen ordinaire.

Les politiques, en tant que cuisinier à l'Élysée, « on vit avec eux. On a la partie officielle, mais aussi la partie privée, ça se superpose. Mais là, je ne suis plus dans les murs. Je suis dans ma campagne, je regarde les débats à la télévision, donc c'est un peu différent », déclare-t-il. S'il dit n'avoir pas encore décidé à qui ira son vote, il a cependant tenu à rappeler que, devant la gastronomie, « il n'y a ni droite ni gauche » : « Autour de la table, tout cela s'efface. »

AFP