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jeudi 20 octobre 2016

Donald Trump a perdu la présidentielle, la démocratie américaine aussi


AP
Le candidat républicain a refusé de dire s’il accepterait les résultats de l’élection en cas de défaite



Lors du troisième et dernier débat présidentiel, qui avait lieu dans la nuit de mercredi à jeudi 20 octobre, Donald Trump et Hillary Clinton se sont affrontés pendant une heure et demie avec une violence digne d'un épisode de Game of Thrones. Les seuls qui ont pu apprécier ce spectacle lugubre sont les dirigeants du Kremlin. Tout se passait comme si le candidat républicain – sachant qu'il ne pourrait pas l'emporter – était résolu à souiller la fonction présidentielle.

Il a qualifié son adversaire de menteuse, de "crapule" et dit qu'on n'aurait "jamais dû la laisser se présenter" parce qu'elle était corrompue.

Elle l'a traité de menteur, de prédateur sexuel, de "pantin" de Vladimir Poutine et dit qu'il était "le candidat à la présidence le plus dangereux de toute l'histoire contemporaine."

Moment ahurissant de la soirée...

Le moment le plus ahurissant de la soirée est arrivé quand M. Trump, très amer, a refusé de dire s'il accepterait le résultat du scrutin dans l'hypothèse où il ne serait pas élu, ce qui semble aujourd'hui probable, sinon inévitable.

"Je verrai le moment venu", a-t-il avancé d'un ton badin, comme s'il parlait d'une livraison de sacs de ciment. "Je vais faire durer le suspense."

"Ce que vous venez de dire est terrifiant", a rétorqué Mme Clinton. "Vos pleurnicheries montrent que vous n'êtes pas digne d'être président."

Qu'un candidat à la présidentielle américaine menace de semer le chaos plutôt que reconnaître sa défaite est à la fois sans précédent et effrayant. C'est peut-être le signe qu'une croisade populiste fera tout pour délégitimer le gouvernement dans les semaines et les mois à venir.

Un duel à Las Vegas, tout un symbole...

Le dernier de ces débats sans intérêt s'est achevé ici, à Las Vegas, une ville conçue pour mettre en valeur tout ce qu'il y a de sordide et de minable dans ce pays. Tout un symbole.

Comme elle le reconnaît en privé, la candidate démocrate est bien partie pour remporter les élections, mais pas de la manière dont elle l'aurait souhaité, ni sur les thèmes qu'elle aurait choisis.

Même si elle gagne haut la main, le pays restera divisé. Les Démocrates remporteront peut-être davantage de sièges au Sénat et au Congrès, mais les choses resteront au point mort tant que les deux partis ne travailleront pas ensemble.

C'est précisément à cause du processus électoral, censé assurer un renouvellement régulier, que la confiance dans notre système politique est au plus bas.

Hillary Clinton a tenu bon

Rien de ce qui s'est passé hier n'est susceptible d'influer sur le cours de l'élection.

Donald Trump et le modérateur, Chris Wallace, qui office sur Fox News, n'ont pas réussi à déstabiliser Hillary Clinton. La candidate démocrate, toujours aussi habile, n'a pas commis d'erreur majeure, et elle a tenu bon.

Certes, l'affaire des courriels l'avait rendue vulnérable, mais elle a contre-attaqué en soulignant le rôle personnel qu'avait joué Vladimir Poutine dans ces révélations.

Donald Trump est tombé dans le panneau: il a couvert d'éloges le président russe, le plus puissant et le plus riche des soutiens au terrorisme international.

Non content de féliciter Vladimir Poutine...

Le candidat républicain n'est pas non plus devenu le chef d'Etat raisonnable qu'il prétend être (sans tromper personne). Non content de féliciter Vladimir Poutine, il a ajouté que le président syrien, Bachar el-Assad, était un "sale type" mais que ses opposants étaient pires.

En matière d'impôts, d'immigration, de l'économie, etc., les deux candidats se sont contentés de réciter leurs petites phrases et de réitérer les accusations que les Américains ont déjà entendues mille fois.

Hillary Clinton était la plus convaincante quand elle soulignait l'importance de la tolérance, du respect des femmes, des membres de toutes les religions et de tous les groupes ethniques.

Le fait que cette prise de position semble relever du calcul politique, qu'à l'évidence tout le monde ne partage pas ce point de vue, montre à quel point Donald Trump a tiré les choses vers le bas dans cette campagne.

Hillary Clinton n'a pas réussi à relever le niveau

Mme Clinton n'a pas réussi à relever le niveau, ni à redonner de l'espoir à ses compatriotes. Son agacement manifeste l'a empêchée d'aborder des thématiques un peu moins déprimantes, à moins qu'elle n'en ait tout simplement pas eu l'énergie.

Passant à l'offensive, rendant coup sur coup, elle a montré qu'elle était prête à se contenter d'une victoire par défaut, où les électeurs rejetteraient son adversaire sans nécessairement se retrouver dans ses idées.

Donald Trump, pour sa part, semblait faire tout son possible pour entraîner le système dans son naufrage, et saper la confiance des Américains dans leur gouvernement. Il a réussi, là où la Russie avait échoué.

Avalanche de questions gênantes...

Les agences de renseignement américaines soupçonnent fortement les alliés de M. Poutine d'avoir infiltré les serveurs informatiques de la campagne de Mme Clinton. Une avalanche de révélations gênantes ont montré au pays que la politique se résume parfois à des coups bas, et que la candidate démocrate était prête à beaucoup de compromissions pour accéder au pouvoir.

Ca ne suffira pas à faire élire M. Trump. Mais ça ne ramènera pas la confiance dans notre démocratie.

Cette confiance est notre meilleur atout. Ce qui explique pourquoi M. Poutine fait tout pour l'anéantir. Mercredi soir, à Las Vegas, le président russe a fait mouche.

Peut-on faire confiance a Hillary Clinton?


Tous les sondages prêtent une nette avance à l’ancienne diplomate en chef de Barack Obama – et prédisent sa victoire dans la plupart des fameux Swing States, ces Etats décisifs parce qu’ils votent tantôt démocrate tantôt républicain.

Pourtant, la probable première présidente de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique est tout sauf populaire. A gauche comme à droite, une bonne partie des électeurs la disent distante, déconnectée des gens ordinaires, mais aussi cynique, hypocrite, volontairement équivoque et même dissimulatrice, menteuse, voire criminelle. Bref, la défiance règne. Pour nombre d’analystes, il ne fait aucun doute qu’elle ne serait pas en si bonne posture si elle avait dû affronter – au lieu de l’ubuesque Trump – un candidat républicain «normal» au cours d’une campagne «normale». Car les affaires embarrassantes ne manquent pas. Voyez plutôt.

L’ombre de Wall Street

Depuis deux semaines, WikiLeaks diffuse jour après jour une masse de courriels gênants volés à John Podesta, le directeur de campagne de Hillary Clinton. Un piratage que le Parti démocrate met sur le dos de la Russie. Plus de 15 000 ont été dévoilés à ce jour et Julian Assange assure en détenir plus de 50 000. On y découvre notamment la retranscription des discours donnés à de grandes banques en 2013 et 2014 par l’ancienne secrétaire d’Etat, pour un montant de 22 millions de dollars au total. Faut-il en conclure qu’elle est inféodée à Wall Street? Ce qui est sûr, c’est que dans ses discours à Goldman Sachs et à JP Morgan elle a relativisé leur responsabilité dans la crise financière de 2008. Devant la Deutsche Bank, elle s’est déclarée favorable au «fracking», méthode controversée d’extraction du gaz de schiste. Autant d’affirmations qui semblent contredire les positions qu’elle tient devant le grand public.

L’accusation de duplicité, d’ailleurs, est une constante dans presque tous les domaines. En voici un autre exemple: en octobre 2012, elle défendait le très controversé Partenariat transpacifique (TTP), «un modèle d’excellence pour un commerce libre, transparent et juste» entre les Etats-Unis et onze pays asiatiques et océaniques. Trois ans après, en octobre 2015, elle a opéré un virage à 180 degrés: «En me basant sur ce que j’en sais aujour­d’hui, je ne peux pas soutenir cet accord.» Dimanche passé, Donald Trump l’a qualifiée de «politicienne la plus cynique de l’histoire américaine». Là encore, il n’est pas le premier. En 2008, le jeune Barack Obama avait reproché à sa rivale d’alors un revirement similaire au sujet de l’accord NAFTA réunissant Etats-Unis, Canada et Mexique, qui avait été signé en 1994 par un certain Bill Clinton.

Le scandale des e-mails

Consternation en mars 2015: le New York Times révèle que l’ancienne responsable des Affaires étrangères communiquait par courriel non pas en utilisant le compte officiel du Département d’Etat, mais sur son compte privé rattaché à un serveur privé situé dans sa maison familiale de Westchester, dans l’Etat de New York. Une pratique non pas illégale, mais risquée. En juillet dernier, le directeur de la police fédérale (FBI), James Comey, a dénoncé cette «négligence extrême», même s’il n’a pas recommandé des poursuites judiciaires. Apparemment, Hillary Clinton a envoyé ou reçu plus de cent e-mails considérés comme classifiés, dont sept marqués «top secret». Dans un rapport publié en septembre, le FBI affirme n’avoir trouvé aucune preuve directe de piratage réussi par des «agents hostiles». Par contre, il y a bel et bien eu de nombreuses tentatives de hacker le compte.

Gros titre du Washington Post ce lundi: le Département d’Etat a-t-il fait pression l’an dernier sur le FBI pour tenter de faire déclassifier un e-mail confidentiel envoyé par Hillary Clinton quand elle était à la tête de la diplomatie? Un agent du FBI affirme que Patrick Kennedy, l’un des sous-secrétaires d’Etat, a demandé qu’un courriel sensible soit reclassifié dans une catégorie moins sensible, en échange de quoi la police fédérale recevrait le feu vert pour déployer des agents supplémentaires dans des postes diplomatiques à l’étranger. Donnant, donnant. Au final, la déclassification n’a pas eu lieu et les Affaires étrangères ont démenti toute tentative d’influencer le FBI ou de limiter la casse pour Hillary Clinton. Pas sûr que les électeurs soient rassurés… Le mois dernier, on apprenait que Cheryl Mills, l’ancienne directrice de cabinet de la ministre Clinton, a passé un deal avec le FBI autorisant la police fédérale à fouiller son ordinateur portable en échange de son immunité. Un accord similaire a été conclu avec quatre autres personnes. Pourquoi le FBI passe-t-il un deal, plutôt que d’obtenir un mandat autorisant ces fouilles? Ceux qui crient à la collusion ne seront guère convaincus.

Les mystères du serveur privé

Autre controverse: Hillary Clinton a dit utiliser sa messagerie privée pour n’avoir à trimbaler qu’un seul smartphone. Or, les investigations ont ensuite démontré qu’elle a accédé à son compte depuis 13 appareils mobiles différents (huit Black­Berry et cinq iPad). Naturellement, chacun se demande si la motivation n’était pas tout autre: l’utilisation d’un e-mail rattaché à un serveur privé a donné la possibilité à Hillary Clinton de ne pas soumettre à la surveillance de l’Etat les milliers d’e-mails qu’elle a jugés «strictement privés». De là à affirmer qu’elle avait des choses à cacher, il n’y a qu’un pas. Beaucoup l’ont franchi.

La tragédie de Benghazi

Le 11 septembre 2012, une attaque est lancée contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, dans l’Est libyen, tuant l’ambassadeur Chris Stevens et trois compatriotes. Les républicains accusent Hillary Clinton de n’avoir rien fait pour protéger correctement les installations diplomatiques et surtout d'avoir laissé faire, alors que l'ambassade demandait des renforts, puis d’avoir ensuite tenté de limiter les répercussions politiques en faisant croire à une attaque spontanée. Mme Clinton et M. Obama ont du sang de leurs compatriotes sur leurs mains à Benghazi. La commission mise sur pied par la Chambre des représentants réclame les courriels relatifs à ce triste épisode, mais le Département d’Etat n’en trouve que huit. C’est suite à cela que le New York Times révéla l’existence de la messagerie privée et du serveur privé. Immédiatement, la commission d’enquête demanda que tous ces courriels soient conservés. Pourtant, ils furent effacés par un collaborateur anonyme de la campagne démocrate. Hillary Clinton et Cheryl Mills affirmèrent qu’elles l’ignoraient. Bizarre.



Soupçons de conflits d’intérêts

Autre dossier gênant: les possibles conflits d’intérêts dans l’entourage du couple Clinton. Il y en a foison. Cheryl Mills, avant de devenir la directrice de cabinet de la secrétaire d’Etat, œuvrait bénévolement pour elle tout en recevant un salaire de l’Université de New York, pour laquelle elle menait des négociations avec le gouvernement d’Abu Dhabi en vue de la construction d’un campus aux Emirats arabes unis. Quant à Huma Abedin, directrice adjointe de l’actuelle campagne démocrate, elle travailla jadis simultanément pour les Affaires étrangères et pour Teneo, un cabinet de conseil dirigé par l’ancien bras droit de Bill Clinton. Elle était également payée par la Fondation Clinton et directement par Hillary Clinton.

Ce n’est pas tout. Rajiv Fernando, l’un des donateurs de la Fondation Clinton, a été placé au Comité consultatif sur la sécurité internationale du Département d’Etat. Or, beaucoup estiment qu’il n’avait pas les qualifications requises. Faut-il y voir un simple retour d’ascenseur?

Le mélange des genres est pour le moins troublant. Il va dans les deux sens. Ancien journaliste, Sidney Blumenthal fut un proche collaborateur de Bill Clinton, puis un conseiller pendant la première campagne présidentielle de Hillary Clinton en 2008. Barack Obama s’opposa à son embauche au sein du Département d’Etat quand Hillary Clinton devint sa ministre des Affaires étrangères. Du coup, elle le consulta à titre informel. Parallèlement, il était payé par la Fondation Clinton. Pure coïncidence? Pour le camp républicain, il ne fait aucun doute que cette fondation humanitaire sert en réalité de véhicule à toute une série de tours de passe-passe. Cela dit, les comptes n’ont révélé aucun enrichissement des Clinton. Tout au plus peut-on suspecter des jeux d’influence.

Vieilles casseroles

Tous ces soupçons viennent s’ajouter aux vieilles casseroles du couple Clinton, accumulées en plusieurs décennies de vie politique. Nombre de vieux scandales rôdent encore et toujours, comme Whitewater, Troopergate, Travelgate, le suicide de Vince Foster… Même s’ils n’ont pas mené à des condamnations en justice, ces dossiers continuent d’alimenter le sentiment diffus que tout n’est pas net dans les affaires de Bill et Hillary. Même les frasques de l’ancien président et les accusations de Paula Jones, de Monica Lewinsky ou encore de Juanita Broaddrick (qui dit avoir été violée) laissent aujourd’hui l’impression, au sein de l’électorat, que la candidate démocrate a «couvert» son mari. Le malaise n’est pas près de se dissiper.

Trump, ce monstre dangereux pour l’Economie…

Trump est toujours présent comme un monstre ou un imbécile au choix dans la presse européenne, mais un article est assez étonnant pour être mentionné: Test-Achats, dont les publications sacrifient pourtant souvent aux modes de gauche, commente l’élection américaine sous l’angle de l’investisseur et conclut  que la victoire de Donald Trump n’est pas inquiétante pour l’économie américaine. On n’assistera pas à une récession énorme comme le clament les Démocrates et l’ensemble de la presse bien-pensante en Europe.

Le Peuple est d’accord avec la présentation qui est faite des enjeux par Test-Achats : Trump veut trois choses :

Il remet en cause le libre échange « globaliste » qui a fait fuir les industries des USA
Il veut contrôler l’immigration non désirée d’illégaux non qualifiés par la frontière mexicaine
Il veut une baisse nette des impôts

Test-Achats ne croit pas à un protectionisme exacerbé d’une équipe Trump au pouvoir. Revenir sur les accords de libre-échange prendra du temps, et le rapatriement d’activités économiques aux USA ne devrait pas renchérir significativement les prix des biens et services, ni entamer la compétitivité des entreprises.

La baisse des impôts serait par contre un moteur puissant pour la relance de la consommation des ménages, comme ce fut le cas sous Georges W. Bush en 2001 et 2003. Le financement de cette baisse des impôts reste en discussion : démantèlement de l’état social et de l’Obamacare qui peine à fonctionner ou augmentation du déficit budgétaire : probablement un mélange des deux.

La fermeture de la frontière rétablirait une immigration de « professionnels » bienvenus, quelle que soit leur origine, puisqu’ils contribuent à la création de richesse aux Etats-Unis au lieu de pomper la sécurité sociale sans y avoir jamais contribué, comme le font les illégaux sans qualifications.

Pour Test-Achats, si les Américains devaient élire Trump, ce ne serait pas inquiétant pour l’économie américaine. C’est un homme d’affaires pragmatique et ses recettes seraient appliquées intelligemment, permettant à l’économie américaine de rester dynamique, en tout cas nettement plus dynamique que l’économie de la zone EURO – quel que soit d’ailleurs le nom du prochain président. Et Test-Achats de conseiller de conserver les actions américaines en portefeuille. Voilà un avis éclairé, assez rare pour être mentionné.

Egger Ph.