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lundi 5 décembre 2016

Valls ne fera pas oublier qu’il a été Premier ministre de Hollande !


La gauche française cherche à faire du neuf avec du vieux



C’est fait. Manuel Valls sera candidat à l’élection primaire de la gauche. En dépit de sa stature d’ancien ministre de l’Intérieur et de Premier ministre, Manuel Valls n’aura pas partie gagnée d’avance. Au contraire, serait-on tenté de dire… Peu aimée des militants et des sympathisants socialistes, la « ligne Valls » est l’héritière directe des expériences menées par la deuxième gauche européenne en Angleterre avec Tony Blair, en Allemagne avec Gerhard Schröder ou, plus récemment, en Italie avec Matteo Renzi, balayé par son référendum constitutionnel qui a été rejeté par une large majorité des votants.

Déjà candidat à l’élection primaire de la gauche de 2011, Manuel Valls n’avait alors recueilli que 5,63 % des suffrages. Avant-dernier du scrutin, il avait simplement réussi à devancer l’ectoplasmique propriétaire de La Dépêche du Midi, Jean-Michel Baylet. Avec 17,19 %, Arnaud Montebourg, lui aussi candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2017, terminait troisième. Un précédent qui devrait donner matière à réflexion à Manuel Valls dans les jours à venir. Profondément divisés par cinq années chaotiques, les socialistes fourbissent leurs armes et sont nombreux à espérer une défaite de Manuel Valls.

Si Manuel Valls avait sèchement échoué en 2011, il a pu constituer une tendance importante du Parti socialiste, prouvant qu’il vaut mieux être le fer de lance d’un courant minoritaire qu’un petit poisson dans la majorité. Sa campagne clivante lui a clairement permis d’être identifié comme appartenant à un Parti socialiste réformateur, concerné par les enjeux sécuritaires, plus apprécié à droite qu’à gauche.

Reste qu’il sera tributaire du bilan de François Hollande. Manuel Valls a beau lâcher en off qu’il ne supporte plus François Hollande, il a participé aux politiques voulues par l’actuel Président.
Coresponsable de ces cinq années calamiteuses, Manuel l’orgueilleux ne pourra pas se défaire facilement de l’image qui lui colle à la peau. Nerveux, autoritaire, rigide, plus concentré sur la communication que sur l’action concrète : le Premier ministre, depuis mars 2014, a accumulé les ennemis dans son camp comme dans le reste de la population. Volontiers aboyeur, Manuel Valls a pourtant toujours cédé face au roseau Hollande. Son renoncement sur le projet d’extension du champ d’application de la déchéance de nationalité en est la preuve formelle.

Face à lui, Arnaud Montebourg pourra se targuer d‘avoir quitté le gouvernement en 2014. Ennemi intime de Manuel Valls, l’avocat est beaucoup plus populaire dans les fédérations socialistes importantes, notamment celles du Sud-Ouest. Il aura pleinement sa chance face à l’ancien Premier ministre, misant sur le social et l’espoir de pouvoir unir la gauche française dès le premier tour des élections.

En résumé, la gauche cherche à faire du neuf avec du vieux, à l’image des Républicains. Conscients du dégoût que la politique menée par François Hollande a suscité, les ténors du Parti socialiste espèrent de l’élection primaire qu’elle fera croire aux Français que le candidat désigné pourra représenter l’alternance plutôt que la continuité. Une prouesse qui, d’ici, paraît impossible à réaliser. En outre, le candidat socialiste devra compter sur une énorme concurrence : au centre avec Emmanuel Macron et sur sa gauche avec un Jean-Luc Mélenchon gonflé à bloc.

Gabriel Robin