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jeudi 26 janvier 2017

« Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. »


Ce que révèle « l’affaire » Penelope Fillon 
ou le «Penelopegate»

Les rapporteurs sont pires que les voleurs


Penelope Fillon fait depuis deux jours la une des médias : cette discrète Galloise aurait, selon les révélations du Canard enchaîné, travaillé entre 1998 et 2012 comme attachée parlementaire de son mari et du suppléant de ce dernier. Le total des sommes qu’elle aurait perçues s’élève à plus de 500.000 €. Si la pratique est légale et répandue, c’est la suspicion d’emploi fictif qui pose problème. En octobre, lors de sa première prise de parole publique, Mme Fillon avait déclaré qu’elle se tenait « dans l’ombre » de la politique active menée par son mari ; une déclaration qui, de prime abord, peut poser quelques questions sur la réalité de son travail.

Il ne s’agit pas, ici, de blanchir ou d’accabler cette pauvre femme timide qui, bien malgré elle, se retrouve exposée à la vindicte populaire. Une enquête est en cours, c’est elle qui tranchera.

Comme le dit le vieux proverbe : « Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. » À l’heure où médias et Internet braient d’une même voix et réclament la tête des époux Fillon, penchons-nous avec sérénité sur les dessous de cette « affaire ».

La sagacité de l’institution judiciaire est à noter. Elle a ouvert une enquête l’après-midi même où le scoop était révélé. On se félicite d’une telle rapidité, d’autant qu’il est question d’argent public ; on regrettera, cependant, de n’avoir pas vu pareille célérité lors de l’affaire Cahuzac : la justice avait alors eu besoin de trois mois pour ordonner l’ouverture d’une enquête.

En outre, si Mme Fillon a dit être « dans l’ombre » de son époux, cela ne suggère nullement qu’elle était payée à ne rien faire.

Ceux qui connaissent le métier d’attaché parlementaire savent que ces derniers ne bénéficient pas de la notoriété des députés dont ils font souvent la moitié du travail sur le terrain et au niveau administratif. Certains attachés exercent cette profession depuis plusieurs décennies sans jamais avoir été vus au Parlement, tout simplement parce qu’ils travaillent sur le terrain : dans leur circonscription. De plus, parmi les qualités requises pour ce métier, on cite fréquemment la loyauté, la discrétion et l’humilité ; bref, savoir rester « dans l’ombre »…

Enfin, peu d’observateurs l’ont noté : s’il y a eu révélation, il y a forcément une taupe. Une taupe qui a gardé l’information secrète pendant la primaire pour ne la divulguer que trois mois avant l’échéance présidentielle, au moment où le candidat Fillon est en passe de l’emporter. Voilà qui rappelle l’enregistrement des propos sexistes tenus par Trump en 2005 et révélés seulement un mois avant l’élection.

Les regards se dirigent naturellement vers le camp des anciens rivaux. Si la plupart des sarkozystes se sont ralliés bon gré mal gré au vainqueur de la primaire, les juppéistes ne goûtent que peu à la victoire de ce libéral-conservateur qui fait tellement catho de province.

Faute d’indices, on ne peut accuser personne sous peine de tomber dans la calomnie que nous dénonçons. Le fait est que quelqu’un de bien renseigné a balancé le couple Fillon aux journalistes du Canard. Est-ce une mesquine volonté de nuire ou l’expression d’une conscience citoyenne ?

Nicolas Kirkitadze
Etudiant en Histoire