Lassées de ne pas pouvoir se mettre en maillot de bain à la plage, des milliers de femmes algériennes on décidé de se regrouper pour braver l'interdit, imposé par les hommes et les islamistes radicaux.
Le mouvement a été lancé à la fin du mois de juin, lorsque Sara, 27 ans, a décidé d'agir, comme elle l'a raconté au journal algérien «Le Provincial». Après avoir passé la journée à la plage sans oser se dévêtir pour aller se baigner, elle a crée un groupe secret sur Facebook, invitant des membres de sa famille à se rassembler en maillot de bain à la plage.
Le 5 juillet dernier, une quarantaine de femmes se sont ainsi retrouvées, des membres de la famille de Sara mais aussi des habitantes de la ville, Annaba. Et le mouvement va rapidement prendre de l'ampleur en Algérie : le groupe compte désormais 3.260 membres, des femmes qui bravent les interdits de la religion et de la société pour revendiquer le droit de profiter de la plage comme les hommes.
«De nombreuses adeptes du burkini sont également membres du groupe et encouragent les plus actives dans leur action... Le but n'est pas d'imposer une quelconque tenue, mais d'encourager la diversité qui représente la société algérienne et la liberté de choisir sa tenue pour la femme des 'temps modernes'», a écrit la journaliste Lila Mechakra, qui a été la première à évoquer le mouvement, dans «Le Provincial».
Comme on pouvait s'y attendre, cette initative a suscité nombre de critiques, notamment sur les réseaux sociaux. Des hommes interpellent ainsi les femmes, leur demandant «d'aller se rhabiller» ou les traitant de «filles faciles», quand ce n'est pire. Un hashtag a même été lancé, «Jeme baigne avec mon hijab, je laisse la nudité aux animaux».