Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 7 juillet 2017

Mais que devient Nicolas Dupont-Aignan ?




On le disait politiquement fini, isolé, condamné à être un paria et à justifier toute sa vie, tel un von Papen, son alliance avec le Front national. « Dupont-Aignan ? Il est mort et archimort », avait même lâché un journaliste indélicat sur BFM TV, au lendemain de la défaite de Marine Le Pen. Il y a encore trois semaines, aucun sondeur n’aurait parié un kopeck sur la réélection de Nicolas Dupont-Aignan dans sa circonscription de l’Essonne, où des centaines de manifestants réclamaient sa démission.

D’autre part, deux vagues successives de défections avaient affaibli son parti, Debout la France : la première fut celle des mécontents qui rejetaient l’accord avec le FN ; la seconde, celle des pro-FN espérant une alliance durable entre les deux partis et qui, déçus, ont claqué la porte suite à la rupture de l’accord en vue des législatives. Ces départs surmédiatisés ont donné l’image d’un parti exsangue en cours de décomposition.

Debout la France semble pourtant en pleine renaissance. Le Conseil national du mouvement gaulliste s’est tenu ce samedi 1er juillet. L’opposition à Emmanuel Macron, la confiance à Nicolas Dupont-Aignan et la tenue d’un congrès réformateur en 2018 sont les principales mesures adoptées par la centaine de cadres qui s’étaient donné rendez-vous à Yerres.

Réélu avec 52 % des voix, le député Nicolas Dupont-Aignan semble lui aussi revenir du purgatoire médiatique. Invité ce dimanche sur France 3, il a réaffirmé sa volonté de refonder une droite de conviction, notamment en engageant le dialogue avec l’aile droite des Républicains et le FN : « Avec tous ceux qui ne vont pas à la soupe chez M. Macron. » Il cite, entre autres, les noms de Laurent Wauquiez et Thierry Mariani chez Les Républicains, et Florian Philippot, qui lui a répondu sur son compte Twitter : « Toujours d’accord pour dialoguer quand il s’agit de l’intérêt national. » C’est qu’il ne doit pas être si « archimort » que ça…

« Cinq ans pour construire un projet alternatif », c’est l’objectif que se fixe Nicolas Dupont-Aignan, qui quittera sa mairie de Yerres pour siéger à l’Assemblée, tout en restant conseiller municipal de sa commune.

Selon le président de Debout la France, l’alliance avec le FN n’a pas entamé son image ou celle du parti, malgré le départ tapageur de quelques cadres. Nicolas Dupont-Aignan revendique en effet « des milliers d’adhérents », aussi bien des Républicains déçus que d’anciens frontistes. Si les chiffres exacts ne sont pas vérifiables, il est vrai que les fédérations locales ont enregistré des dizaines d’adhésions depuis le mois de mai.

Plus posé que Marine Le Pen, plus conservateur que Philippot, Nicolas Dupont-Aignan est aussi plus social et étatiste que le « FN du Sud ». Gaulliste, fils d’un prisonnier de guerre, il brise tous les points Godwin que la gauche aime déverser sur les patriotes. À la fois proche de Marion Maréchal-Le Pen (qui aurait joué un rôle de premier plan dans l’accord FN-DLF) et de Florian Philippot, dont il partage le souverainisme, il apparaît comme un homme de synthèse et de convictions au sein d’un camp national en voie de morcellement. Et si le recours, pour 2022, c’était Dupont-Aignan ?

Nicolas Kirkitadze