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dimanche 22 avril 2018

Pourquoi les statues grecques sont-elles représentées avec des petits pénis ?





L’art évoluant sans cesse, certains détails d’œuvres anciennes nous apparaissent désormais singuliers. C’est le cas, par exemple, de la taille des organes génitaux masculins, presque systématiquement représentés, dans l’art grec antique, démesurément petits.

Beaucoup de statues, peintures et autres oeuvres, représentent bien souvent l’homme à son désavantage, anatomiquement parlant. Car de la Grèce antique à la Renaissance, nombreuses sont les formes d’art à attribuer à ses modèles des proportions sexuelles anormalement petites, ce qui semble pourtant trouver une explication rationnelle.

Outre le fait que, biologiquement, la taille du pénis au repos peut varier d’un individu à l’autre et d’une situation à l’autre, la représentation artistique démesurée trouve aussi une raison culturelle.

Car si de nos jours, la société considère un phallus de grande taille comme un symbole de force et de virilité, les sociétés anciennes semblaient attribuer à cette particularité une tout autre signification.



Par exemple, on constate que de très nombreuses œuvres antiques représentant de larges membres reproducteurs étaient associées à des satyres, ou encore à Priape. Et alors que les premières étaient de vicieuses créatures accompagnant Dionysos, le dieu de la vigne, du vin et des excès, Priape, lui, était le dieu de la fertilité, touché par une malédiction qui le condamnait à être en perpétuelle érection et qui fut si méprisé des autres dieux qu’ils le jetèrent du mont Olympe.




Dès lors, sous l’Antiquité, un organe masculin généreux correspondait à des caractéristiques négatives, telles que la folie, la luxure, ou encore la laideur, tandis qu’un pénis de taille modeste s’apparentait à des qualités bien plus louables. L’homme « idéal », même s’il pouvait jouir d’une sexualité très active, devait être doté d’un petit sexe, ce qui lui permettait d’être rationnel et intellectuel.

Ce trait physique et son association courante se retrouvent d’ailleurs dans les écrits de la Grèce antique, et notamment dans la pièce de théâtre « Les Nuées », d’Aristophane, poète grec qui vécut au Ve siècle et qui relate cet état de fait :

« Si tu fais ce que je te dis, et si tu y appliques ton intelligence, tu auras toujours la poitrine grasse, le teint clair, les épaules larges, la langue courte, les fesses charnues, le pénis petit. Mais si tu t’attaches à ceux du jour, tu auras tout de suite le teint pâle, les épaules petites, la poitrine resserrée, la langue longue, les fesses petites, les parties fortes, des décrets à n’en plus finir. »




Egalement, rappelons que l’art de la Grèce antique se caractérise par une idéalisation de l’Homme, tant morale que physique, et par un esthétisme poussé à l’extrême, qui conduisaient les artistes à réaliser des oeuvres mettant leur sujet à son avantage.

DavidDe même, plus tard, les Romains présenteraient la même tendance à représenter l’Homme avec de petits pénis, tout comme le firent également les artistes à la Renaissance, eux aussi inspirés de l’art grec antique. Par exemple, le David, une sculpture de Michel-Ange réalisée entre 1501 et 1504 et exposée à Florence, en Italie, est présentée avec un sexe étonnamment petit. Mais outre l’influence de la Grèce antique sur l’artiste, une autre explication semble se dégager.

Ainsi, en 2005, deux médecins florentins ont publié des travaux sur cette constatation, expliquant que le sexe du David était ratatiné par la peur de combattre Goliath, puisque la sculpture représente le futur roi d’Israël avant son combat contre le géant. Selon les scientifiques, ce détail anatomique comme les autres éléments de l’oeuvre coïncident tous avec la réaction biologique, chez l’Homme, d’une peur et d’une tension extrêmes.

La taille des attributs masculins dans l’art, détail apparemment insignifiant qui apparaît dans de nombreuses œuvres historiques, illustre à lui seul comment évoluent les sociétés humaines, valorisant un temps un attribut, puis, plus tard, son exact opposé.

Maxime Magnier