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mercredi 30 mai 2018

La Finlande est le seul pays d’Europe où le nombre de sans-abri décline


Depuis dix ans, la Finlande a mis en place une politique pour aider ses sans-abri, celle du “logement d’abord”, et elle semble porter ses fruits


Un rapport du ministère du logement finlandais publié il y a un an fait état d’un chiffre en baisse, celui des personnes SDF. Entre 1987 et 2016, le nombre de personnes sans-abri est passé de 18 000 à 6 700. Le chiffre comprend toutes les personnes qui n’ont pas de logement, dont celles qui vivent dans la rue. La Finlande n’étant pas un pays aux températures clémentes, puisque celles-ci peuvent frôler les -20° en hiver, seuls 425 d’entre eux sont à la rue tandis que les autres vivent en majorité chez des proches.

Cette réduction positive a été permise par une politique mise en place par le gouvernement finlandais depuis dix ans, celle du « logement d’abord. » À la base de celle-ci, un constat simple, le système précédant octroyait un logement au SDF à la fin d’un processus de réinsertion dans la société, comme une récompense. Cette technique n’avait pas d’impact sur la disparition à long terme des sans-abri, la difficulté pour ces personnes étant de se réintégrer dans une société alors qu’elles vivent en dehors de celle-ci. Le gouvernement a alors décidé de prendre le problème dans l’autre sens.

Alors que la Finlande était en pleine crise financière, elle a investi dans la construction de 3 700 logements, l’acquisition de milliers d’autres et la transformation de tous les centres d’urgences en logements collectifs pérennes.

Lorsqu’ils retrouvent un travail, les SDF paient eux-mêmes leur logement et lorsqu’ils n’en ont pas encore, ils bénéficient d’aides. Au quotidien, ils sont accompagnés d’auxiliaires de vie qui leur apportent un soutien indispensable pour retrouver confiance en eux, les aider à trouver un emploi et les réintégrer à la société. Selon Juha Kaakinen, directeur de Y-Foundation, l’équivalent du plus grand bailleur social finlandais « Ce principe a permis de sortir de la rue les SDF les plus exposés, ceux qui souffraient de maladies mentales ou d’addictions, en les convainquant qu’ils étaient capables, eux aussi, de vivre en appartement ».

Un investissement initial de 240 millions d’euros a été nécessaire pour la réalisation de ce plan. Deux fois moins cher que le système d’urgence, il permet au gouvernement de faire 14 000 euros d’économie par an et par résident selon Tuula Tiainen, conseillère spéciale au ministère du Logement.

Le pays scandinave compte seulement 5,5 millions d’habitants mais en proportion, il compte deux fois moins de SDF que la France. La dernière enquêtes de l’INSEE sur le nombre de SDF en France remonte à 2012 et elle estime à 143 000 le nombre de sans-abri, dont 13 000 dormant dans la rue. Ces chiffres sont pourtant anciens et le système de comptage ne prend pas non plus en compte les personnes ne se rendant pas dans les centres d’hébergements et les lieux de restauration. Des initiatives pour aider les SDF existent en France, des associations comme Toit à moi rachètent des maisons pour les sans-abri et les aident à se réinsérer. Un exemple à suivre au niveau de la politique nationale.

Léa Philippe