Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 20 mai 2018

UNE ÉQUIPE. UNE MISSION. UNE NATION.





L’équipe de Suisse est en demi-finales du championnat du monde! A Herning, la sélection de Patrick Fischer a battu la Finlande 3-2 et affrontera le Canada demain. La Suisse a remporté un succès probant face à l’une des meilleures nations du monde. Parfaitement dans son plan de match, l’équipe nationale a réussi à dégoûter la Finlande, à frustrer Sebastian Aho, à signer l’un des plus beaux exploits de son histoire. De ceux à ranger à côté des victoires à Stockholm en 2013 et des victoires aux Jeux de Turin face au Canada et à la République tchèque. Mais là, la Suisse s’est imposée dans une partie à élimination directe, pas dans un match de poule. Cela rend la victoire encore plus belle.

En décrochant la médaille d’argent à Stockholm en 2013, la Suisse avait obtenu le droit de se rendre au banquet des chefs. Mais depuis cet exploit, elle n’avait plus eu l’outrecuidance de taper du poing sur la table. C’est une chose de pouvoir regarder les grands dans les yeux, c’en est une autre de pouvoir leur jouer un mauvais tour. Après le tiers initial, l’impression générale laissée par les hommes de Patrick Fischer était plutôt positive en dépit du 1-0 finlandais. Un but inscrit par le défenseur Nutivaara, laissé seul par Hofmann au deuxième poteau (8e).

Petite démonstration

L’attaque helvétique avait réussi à tourner dans la zone de défense finlandaise, à ressortir gagnante des duels, sans pour autant parvenir à inquiéter véritablement le gardien Harri Sateri. Mais ça, c’était lors des vingt premières minutes. Car les vingt suivantes ont donné lieu à une petite démonstration helvétique. En un peu plus de trois minutes entre la 30e et la 34e, les Suisses ont renversé la vapeur avec la manière. Corvi, Vermin et Hofmann ont frappé tour à tour. Des buts marqués tout près d’un gardien Sateri loin d’être exceptionnel.

Les Finlandais ont soudainement semblé prenables. Rod et Scherwey ont continué leur travail de sape, les attaquants suisses ont fini leurs charges et les défenseurs ont limité les bourdes de manière drastique. Préféré à un Reto Berra sans doute pas à 100%, Leonardo Genoni a tenu la baraque de façon admirable. Au final, tous les éléments ont été réunis pour faire de ce Finlande-Suisse un match référence pour Patrick Fischer, un morceau de justesse et de bravoure.

«Nous étions prêts»

A l’interview, les Suisses admettaient vouloir aller plus loin. Ils n’ont pas menti. Ils vont maintenant s’attaquer au monument canadien qui a dominé la Russie en prolongation. Et cette équipe a les moyens de poser des problèmes aux joueurs à la Feuille d’érable. Qui en douterait après cette rencontre hallucinante?

Les émotions de Tristan Scherwey



Le Fribourgeois Tristan Scherwey, attaquant de l’équipe de Suisse déclarait après la partie: «Nous étions prêts dès le début du match. Nous savions à quoi nous attendre, avec de belles individualités côté finlandais. On savait qu’on pouvait faire mieux que dans le premier tiers-temps. Nous avons réussi un superbe deuxième tiers et nous avons su nous montrer solides par la suite. C’est une victoire totalement méritée.»

Tristan Scherwey s'est distingué face au Canada. Auteur du premier but et constamment dangereux, le Fribourgeois affiche une forme de rêve.

Le trophée du meilleur joueur côté suisse est logiquement allé garnir le casier de Leonardo Genoni, mais Tristan Scherwey mériterait une part de la récompense. Inlassable bosseur, vocal sur le banc, l'ailier bernois joue le tournoi de sa vie avec des émotions canalisées. "C'est incroyable, décrit-il. Les émotions sont très hautes. Tout le monde a ressenti le bien qu'a procuré la victoire contre la Finlande. On voulait revivre ça aujourd'hui, on savait que ça allait être difficile. Quand c'était dur, on a fermé la maison et bloqué les shoots. Maintenant c'est la finale et c'est fantastique."

Pitbull sur patin, mais d'une gentillesse et d'une disponibilité rare à l'interview, le numéro 60 ne veut pas en rester là: "On va tout donner. On veut montrer une réaction contre cette Suède qui nous a battus en phase préliminaire. Il y a quelque chose de bien à faire contre eux et il faudra être prêt dès le début."

Très introspectif et probablement très critique envers lui-même, Tristan Scherwey a franchi un cap. Quand on lui demande s'il se sent meilleur que jamais, le Fribourgeois transpire l'humilité: "Le plus important c'est ce que je pense de moi. Après, j'essaie de me reconstruire pour chaque match, de savoir quel est mon rôle, d'amener un maximum durant la partie. La confiance monte au fil des victoires et c'est incroyable de vivre ces moments-là. J'accepte mon rôle pour le bien de l'équipe et de le faire le mieux possible."

Des Canadiens dégoûtés

Dans les rangs canadiens, on a peu goûté cette défaite face à un pays à peine visible sur un globe terrestre. "Le gardien était bon, a lancé le défenseur des San Jose Sharks, Marc-Edouard Vlasic. On a eu beaucoup de tirs dangereux. On aurait dû trouver une façon de marquer le troisième et le quatrième. De notre part, deux buts c'est inacceptable. Perdre contre la Suisse aussi c'est inacceptable. On a perdu mais dans le futur cela ne doit pas se reproduire. On savait qu'ils étaient bons, qu'ils étaient opportunistes. Ils ont un lancer en troisième et ils ont scoré. Nous on lance 25 fois et on ne marque qu'une fois. Mais ça arrive sur un match. Sauf que même là, il faut trouver un moyen de gagner."

Patrick Fischer, de zéro à héros


En qualifiant brillamment la Suisse pour les demi-finales du championnat du monde à Copenhague, Patrick Fischer a envoyé la meilleure réponse possible à ses détracteurs. Loin d’être rancunier, le sélectionneur zougois ne verse pas dans l’autocongratulation.

L’échec de PyeongChang avait écorné son image. Il avait jeté le discrédit sur le bon tournoi de Paris au championnat du monde l’an dernier. Forcément en première ligne de par sa fonction, Patrick Fischer avait dû essuyer une batterie de critiques, certaines légitimes et d’autres beaucoup plus gratuites. Mais plutôt que de se terrer dans le mutisme et de refuser le dialogue avec ses contradicteurs, l’ancien coach de Lugano a su se réinventer en prenant des risques et en cassant certains codes.

Bon état d’esprit

«Je suis quelqu’un de positif et d’optimiste, estime Patrick Fischer. J’espère inspirer les joueurs, qu’ils jouent tout simplement leur jeu sans avoir peur de l’adversaire. Et au bout, il faut qu’il y ait une équipe, que tout le monde comprenne que l’autre est important. Cela crée un bon état d’esprit. Sans ça, tu n’as aucune chance.»

A ceux qui l’ont descendu en flammes à l’époque et qui le portent au pinacle aujourd’hui, Patrick Fischer ne conserve aucune rancœur: «J’ai été joueur pendant quinze ans, je sais comment ça fonctionne.» Sans en faire trop, le Zougois joue même la transparence: «On a bien joué dès le début du tournoi. Contre la Finlande, on a eu de la chance, ce qui est primordial dans le sport. Il y a des moments clés. Tu peux être excellent et malgré tout perdre le match. Face à la Finlande les deux équipes ont bien joué, mais à la fin nous avons gagné.»

Les inspirations de 2017

Comme le passé est l’une des meilleures sources d’inspiration, «Fischi» n’a pas manqué de rappeler les mondiaux 2017 où la Suisse a pris la porte en quarts de finale face à la Suède: «Je pense que cet état d’esprit nous habitait déjà l’année passée. On cherche à jouer de manière offensive. Après, au final, c’est le jeu défensif qui va décider si tu perds ou si tu gagnes. On a appris à mieux jouer en box-play, on le fait de manière plus agressive. On peut maintenant adapter notre force et utiliser notre vitesse.»

«On a toujours voulu des défenseurs capables de faire une bonne première passe, appuie le coach. C’était déjà le cas à Paris l’an dernier. Cette année on a pris des joueurs un peu plus grands. Ceci dit le hockey change et on n’a plus besoin d’avoir des géants. L’année passée on avait déjà bien joué contre la Finlande, le Canada et la République tchèque. Seulement cette fois on peut s’appuyer sur les joueurs de NHL et ils font la différence en power-play. C’est ce qu’il y a de plus difficile à ce niveau.» Prolongé jusqu’en 2020, Fischer a donné raison aux pontes de la fédération désireux de donner une véritable identité suisse à cette sélection. Zéro absolu fin février, le Zougois rejoint trois mois plus tard John Slettvoll, Ralph Krueger et Sean Simpson dans le cercle fermé des entraîneurs ayant mené la Suisse en demi-finale d’un championnat du monde. Un cercle de héros en somme.


ATS