Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 17 juillet 2018

Le Moléson a servi d’écrin à une pianiste valaisanne




Un piano de concert installé dans le décor magistral du sommet du Moléson et une artiste de renommée internationale qui interprète une des «Consolations» de Liszt: derrière cette séquence toute de douceur et de plénitude se cache le tumulte d’un tournage minuté. «Nous savions que la météo pouvait se détériorer très vite. Nous avions un créneau de deux heures environ», raconte Xavier Morel, patron du magasin de musique à l’origine de cette vidéo.

Coureur interloqué

L’équipe était montée la veille par téléphérique et avait passé la nuit au sommet. Vers 7 h, le 16 juin, elle a réceptionné l’instrument, arrivé par hélicoptère. «Quand j’ai vu le piano tournoyer dans les airs avant l’atterrissage, j’ai tremblé», se souvient Xavier Morel. La Valaisanne Beatrice Berrut a ensuite inlassablement laissé glisser ses mains sur le clavier, se calant sur le tempo de l’enregistrement qu’elle avait fait auparavant en studio, diffusé dans son oreillette. Car, non, le son de la vidéo n’a pas été réalisé sur place. «En plein air, l’acoustique n’est pas excellente. Et il aurait fallu accorder le piano après son transport», explique Beatrice Berrut.

La pianiste a eu pour tout public la nature, l’équipe de tournage et... un coureur, interloqué par le spectacle qui s’offrait à lui. «Il a dû se demander où il arrivait», s’amuse Xavier Morel. Vers 9 h, l’hélicoptère est revenu chercher le piano. «Nous avons tout rangé et, immédiatement après, un épais brouillard s’est levé.» C’était juste, mais le timing a été parfait.

Ses deux passions réunies

«C’est un des plus beaux moments de ma vie. Jouer dans ce lieu d’une beauté à couper le souffle, c’était magique», s’enthousiasme Beatrice Berrut. Elle qui adore faire de la montagne a savouré cette possibilité de réunir ses deux passions. «Et je pense que le compositeur aurait aimé l’idée», poursuit la Valaisanne de 33 ans. Le Hongrois Franz Liszt a en effet passé un an en pèlerinage en Suisse. «Jouer une de ses pièces était une manière de rendre hommage à son passage dans notre pays.»

Mettre en avant la musique classique 

Salles de concert intimidantes, harmonies complexes ou codes vestimentaires sont autant de barrières potentielles entre la musique classique et un public de non-initiés. «Nous voulions la décloisonner, montrer qu'elle est faite pour tous. C'est la raison de cette vidéo», explique Xavier Morel. Et pour la rendre accessible au plus grand nombre, Beatrice Berrut a choisi une pièce qu'elle décrit comme «directe, spontanée et romantique».

Jacqueline Favez