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mercredi 5 décembre 2018

Sissi l'Impératrice, une grande souveraine au destin tragique


Élisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière


L’impératrice Sissi, ou de son vrai nom Élisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière, est l’épouse de l’empereur autrichien Francesco Giuseppe de Habsbourg. Elle est restée dans l’imaginaire collectif une femme belle et fascinante. Sa légende s’est surtout propagée grâce aux adaptations cinématographiques de sa vie à la télévision. En fait, les événements de la vie de la belle impératrice n’étaient pas aussi beaux et romantiques que ce que l’on raconte dans les films.

Née duchesse, et plus connue sous le nom d’impératrice Sissi, Élisabeth d’Autriche était bien en avance sur son époque. C’était une rebelle de nature, cherchant toujours des moyens d’échapper au protocole strict de la cour des Habsbourg et de sa belle-mère. Son histoire est bien connue grâce à de nombreux livres et films. La plupart du temps, ils brossent un tableau romantique et idyllique qui ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité. Sissi était belle, mais aussi déprimée, seule, mal comprise et probablement atteinte de troubles de l’alimentation.

L’enfance de l’impératrice

Son Altesse royale la Duchesse Elisabeth Amalie Eugénie est née la veille de Noël, en 1837. Elle a grandi au château de Possenhofen, au bord du lac Starnberg, en Bavière, en Allemagne. Sa famille l’appelait Sissi. Son père était Maximillian, duc de Bavière ; et sa mère était une vraie princesse, la princesse Ludovika de Bavière. C’était le sixième enfant du roi Maximilien Ier de Bavière et de la reine Caroline. Le mariage des parents de Sissi avait été arrangé, et ce mariage non plus n’était pas aussi heureux que ce qui a été décrit dans les films.

L’enfance d’Élisabeth de Bavière avait été heureuse et libre, et c’est ce qui explique sans doute, en partie, son caractère. Sissi avait vécu avec ses sept frères et sœurs, ainsi qu’avec les enfants de ses oncles et tantes. Le château de Possenhofen, où avait vécu Sissi, est actuellement une propriété privée et possède plusieurs appartements luxueux. Il n’est pas ouvert au public, mais il est possible d’admirer les châteaux de loin.

Sissi, l’épouse de l’empereur Franz Joseph

C’est en 1854 que Sissi épousé l’empereur Franz Joseph, âgé de 23 ans, alors qu’elle-même n’avait que 16 ans. L’empereur était le monarque absolu du plus grand empire d’Europe en dehors de la Russie. Le mari de Sissi, Franz Joseph, adorait sa femme, mais il avait peu d’imagination ou d’humour. Les mères du nouveau couple, qui étaient sœurs, avaient prévu à l’origine que l’empereur épouserait la sœur aînée sophistiquée de Sissi, mais Franz Joseph avait été captivé par Sissi dès le moment où il l’avait vue. Sissi, quant à elle, avait été si perturbé par sa rencontre avec l’empereur qu’elle fut incapable de manger durant des jours.

La situation ne s’est pas améliorée après le mariage. Timide et incertaine, Sissi s’est effondrée sous la stricte étiquette de la cour, qui l’avait laissée isolée et sans amis. Au cours des quatre premières années de son mariage, elle a eu trois enfants avec Franz Joseph, mais seulement deux, le prince héritier Rudolf et l’archiduchesse Gisela, ont survécu. La mélancolie de l’impératrice et son dégoût pour la vie publique étaient alors traités comme de simples caprices d’enfants par son mari distrait et sa mère, alors que le mal était bien plus profond.

Pourtant, malgré son attitude ombrageuse, Sissi captivait le public grâce à sa beauté saisissante et à sa chevelure châtaine d’une beauté sans pareille. Sissi a cependant rejeté toute l’attention qu’on lui a portée. Bien que visiblement cynique, Sissi était aussi obsédée par sa beauté que le public. Elle passa des heures à entretenir son apparence et pratiquait intensivement du sport. L’impératrice a même fait installer une salle de sport dans le palais royal pour s’entraîner à soulever des haltères. Le style de vie de Sissi était généralement morne et déprimant, si bien qu’elle finit par subir un effondrement nerveux en 1862.

Les malheurs de Sissi, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie

En 1886, Sissi a présenté l’actrice Katharina Schratt à Franz Joseph, et ils ont commencé à avoir une liaison. On croit que Sissi l’a fait exprès, pour que l’empereur ait de la compagnie chaque fois qu’elle voyageait. La même année, son cousin préféré, le roi Louis II, s’est noyé mystérieusement dans le lac Starnberg. À partir de ce moment, Sissi a commencé à voyager dans toute l’Europe. Elle a même construit son propre palais à Corfou, en Grèce. À peu près à la même époque, le fils de Sissi, le prince héritier Rudolf fut marié à la princesse Stéphanie de Belgique.


Malheureusement, celui-ci ne fut pas fidèle à son épouse. Le prince était connu pour ses intrépidités et ses imprudences. Celui-ci avait eu une liaison avec la baronne Mary Vetsera. Malheureusement, Rudolf et Mary Vetsera ont été retrouvés morts à Mayerling, un pavillon de chasse situé dans le Wienerwald. Officiellement, Rudolf est mort d’une crise cardiaque, mais le trou dans sa tête a prouvé le contraire. Bien évidemment, Sissi a été dévastée par la mort de son fils, et s’est totalement retirée de la vie publique.

De plus, Sissi ne supportait pas de vieillir et désespérait de voir sa beauté se faner. Il faut ajouter à cela que l’impératrice s’est retrouvée quasiment seule au monde, avec seul soutien et compagnie, ses quelques domestiques. À cause de son éloignement, ses nombreux voyages et son caractère ombrageux, même l’empereur Franz Joseph, et leur fille Gisela, ont fini par laisser Sissi de côté. Finalement, Sissi est décédée dans des circonstances tragiques à l’âge de 66 ans. L’impératrice avait été assassinée au poignard par l’anarchiste italien Luigi Lucheni, âgé de 25 ans, qui a essayé de faire passer le meurtre pour un accident.


Le 10 septembre, à 13 h 30, l’impératrice sort de l’hôtel. Elle se rend à pied à l’embarcadère, accompagné de sa dame de compagnie où le bateau « Genève » les attend à 13 h 40, pour une croisière lacustre vers Territet (près de Montreux). Le bateau est prêt à partir. Les deux coups de cloche résonnent.

À mi-chemin, face à l’hôtel de la Paix et au bas de la rue des Alpes, Luigi Lucheni surgit et la frappe en plein cœur avec un stylet très fin. C’est un anarchiste italien de 25 ans, dont le seul but est de se faire un nom en accomplissant une action éclatante. Au départ, il voulait assassiner le duc d’Orléans mais celui-ci a changé son emploi du temps. Il se « rabat » donc sur l’impératrice.



La chute d’Élizabeth est amortie par sa longue chevelure. Immédiatement, on pense à un vol de montre, d’autant que Sissi fait encore quelques pas pour atteindre le « Genève », qui largue les amarres. Sur le bateau, elle fait un malaise et on découvre trois petites taches de sang. L’embarcation manœuvre et fait un retour en arrière. Sissi est déposée sur un brancard rudimentaire. Il y a beaucoup de sang. Sa dame de compagnie révèle alors sa véritable identité. Ramenée dans ses appartements, Sissi décède à 14 h 40 dans les bras de Fanny Mayer, l’épouse du propriétaire de l’hôtel, à l’âge de 60 ans. À 16 heures, l’empereur est informé et fond en larmes pour la première fois.

Le cortège funèbre quittera l’hôtel pour la gare de Cornavin toute proche. Cet ultime voyage en train de Genève à Vienne se fait rideaux baissés. Le cercueil sera exposé deux jours. Sissi est inhumée dans la crypte des Capucins à Vienne, entre Rodolphe et l’empereur.

L’assassin Luigi Lucheni a été condamné à la prison à vie. Le 19 octobre 1910, il est retrouvé pendu dans sa cellule. Sa tête sera conservée dans un bocal de formol. Après quelques péripéties, la tête sera envoyée à Vienne, où elle est toujours.



Près des quais de l’embarcadère, l’assassinat est rappelé dans plusieurs endroits : une plaque est accrochée à la rambarde du quai du Mont-Blanc pour situer le lieu exact de l’agression ; sur une pelouse dans un jardin, 100 mètres plus loin quai du Mont-Blanc, une association pour la mémoire de l’impératrice d’Autriche a fait ériger une statue à l’éventail, en 1998, pour le centième anniversaire de sa mort.


L’impératrice a été victime de son meurtrier alors qu’elle allait embarquer sur le « Genève ». Ce n’était pas elle qui était visée, mais le duc d’Orléans. Elle a succombé à l’hôtel Beau-Rivage




Suite Sissi, Hôtel Beau Rivage à Genève

Egger Ph.