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lundi 15 avril 2019

«Il faut bloquer les harceleurs sur les réseaux sociaux»


Les parents de Céline (photo) se battent pour que les harceleurs soient davantage punis


Mort tragique 

L'affaire Céline avait bouleversé la Suisse en été 2017. À l'époque, l'adolescente de 13 ans était tombée amoureuse d'un garçon de Dietikon (ZH). Tous deux entretenaient une relation instable. À un moment, son petit ami a envoyé à son ex un selfie de Céline, dans une pose aguicheuse, dans l'unique but de la rendre jalouse. Une semaine avant le suicide de Céline, l'ex avait diffusé le cliché via Snapchat. Rapidement, des dizaines de jeunes s'étaient mêlés de l'affaire, tout en se moquant de Céline.

Quand N.P. est rentrée à la maison, le 28 août à 17h30, elle a découvert le corps sans vie de sa fille Céline. L'ado de 13 ans, domiciliée à Spreitenbach (AG), s'est suicidée après avoir été victime de mobbing sur les réseaux sociaux.

Pour la justice, l'affaire est désormais bouclée. Deux adolescents de Dietikon (ZH) ont été condamnés pour contrainte, tentative de menace et insultes. Selon la «Schweiz am Wochenende», ils devront réaliser quelques jours de travaux d'intérêt général. Le Ministère public des mineurs n'a cependant pas reconnu de lien direct entre le suicide et le mobbing (lire encadré).

«Nous pensons à elle en nous levant et en nous couchant»

Pour les parents de Céline, le dossier n'est de loin pas clos. Ils peinent à faire le deuil de leur enfant unique. Interrogée par «20 Minuten», N.P. confie: «Nous pensons à Céline quand nous nous levons et nous pensons à elle quand nous allons nous coucher.»

Selon les parents, les victimes de cybermobbing ne sont pas suffisamment protégées. «Les harceleurs peuvent uniquement être condamnés pour contraintes, menaces ou insultes. Ce n'est pas suffisant vu l'ampleur du phénomène.» Ils revendiquent des sanctions plus lourdes pour les auteurs. «Les harceleurs devraient être bloqués sur les réseaux sociaux comme Instagram ou Snapchat.» Et d'ajouter: «Pour ces gens, perdre des abonnés est plus grave que réaliser quelques heures de travaux d'intérêt général.»

Vers le dépôt d'une motion?

L'idée plaît au psychologue alémanique Thomas Spielmann: «Il faudrait leur interdire de se rendre sur les réseaux sociaux pendant 3 ans, par exemple», explique-t-il à Tele M1. Il donne l'exemple de chauffards, qu'on touche le plus, selon lui, en leur confisquant l'auto.

Même son de cloche auprès du conseiller national Lukas Reimann (UDC/SG). «Dans un cas pareil, des travaux d'intérêt général ne sont pas suffisants. Ce serait donc utile que des juges prononcent contre les coupables une interdiction de se rendre sur les réseaux sociaux.» Le politicien agrarien envisage le dépôt d'une motion.

«L'affaire est tragique»

Selon l'avocat Martin Steiger, bloquer les harceleurs sur les réseaux sociaux est faisable. De telles mesures existent déjà de nos jours à l'étranger, explique-t-il. Il avoue cependant que d'un point de vue technique, une telle mesure n'est pas sans faille: «Il est évident qu'on peut toujours créer de nouveaux comptes avec une nouvelle adresse e-mail.»

Martin Steiger estime par ailleurs qu'un tel blocage n'est pas la bonne solution. «De nos jours, les jeunes communiquent presque essentiellement par les réseaux sociaux. Le leur interdire violerait leurs droits fondamentaux.» Il rappelle par ailleurs que le droit pénal des mineurs vise avant tout l'éducation et la protection, et non la punition. «L'affaire Céline est tragique, mais nous ne devons pas adapter notre droit pénal à des cas extrêmes comme celui-là.»