Grâce à la stupidité humaine;
après sept jours d'agonie,
cette vache est morte dans d'atroces souffrances
Sur ce cliché, l'agriculteur a posé la boîte en alu à côté de sa vache. (Photo: dr)
«En une semaine, elle avait perdu des centaines de kilos. Elle ne mangeait plus, ne buvait plus. Elle ne faisait que baver.» Jean-Pierre Philipona a vu sa bête mourir à petit feu. Après sept jours d’agonie, l’agriculteur basé à Granges a choisi d’abréger ses souffrances. «En ouvrant son cadavre, le vétérinaire a constaté que ses entrailles étaient lacérées», se souvient-il. Le verdict est sans appel: le bovin a ingéré un fragment de canette en alu. «Le littering est un fléau, fulmine le paysan. Vous n’imaginez pas tout ce qu’on trouve dans nos champs! Contre la sécheresse, on ne peut rien faire. Mais là, nom de bleu...»
Ulcéré, le Fribourgeois a publié la photo de sa Simmental inerte sur Facebook. L’idée est de sensibiliser un maximum de monde. Car si les issues mortelles sont rares, les ingestions de corps étrangers sont un réel problème. «Les régions péri-urbaines sont les plus touchées», note le vétérinaire cantonal Grégoire Seitert. Les déchets en alu et en plastique jetés depuis les voitures sont déchiquetés par les machines des agriculteurs et finissent dans le fourrage des animaux. «Ces matériaux très aiguisés font alors des va-et-vient dans les estomacs des ruminants, reprend-il. Minuscules, ils sont quasiment impossibles à retirer et restent souvent coincés à vie.»
Aujourd’hui, Jean-Pierre Philipona est inquiet. «Toutes mes vaches mangent au même endroit, explique-t-il. Je prie pour qu’il n’arrive rien aux autres.»
Prévention active
Il y a un peu plus d'un an, l'Union suisse des paysans a empoigné le cas du littering et en a fait une priorité. Des panneaux et des mini-brochures ont été conçus pour que les automobilistes cessent de jeter leurs déchets par la fenêtre. Dans le canton de Vaud, le syndic de Pomy Yves Pellaux a également poussé un coup de gueule sur cette thématique au début de l'année. Cet hiver, une vache a déjà perdu la vie dans des conditions similaires en Gruyère, avait révélé «La Liberté».
Egger Ph.