Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 2 juin 2019

Marc Bonnant essuie la colère des féministes à Fribourg


Après la manifestation, les rangs s'étaient éclaircis dans l'auditoire de l'Université de Fribourg.La banderole disait «Non aux discriminations. A Bonnantendeur!» L'orateur a modifié sa conférence en fonction des circonstances. Image: DR


«On m'avait un peu prévenu... La salle était pleine quand j'ai commencé, puis des gens ont commencé à taper sur les pupitres. Cela m'a diverti...» L'avocat Marc Bonnant était l'invité mardi en fin d'après-midi de la section ELSA (European Law Students Association) de l’Université de Fribourg pour une conférence sur le thème «L'avocat doit-il se soucier de la morale? Peut-il défendre l'indéfendable?»


Propos misogynes

Le ténor du barreau avait à peine commencé qu'il s'est vu répondre par une autre question: peut-on «Inviter l'ininvitable»? Il a vu se déployer des banderoles, ainsi que se distribuer un tract rappelant des propos misogynes qu'il a tenus naguère: «Une femme est d'abord une physiologie, parfois éclairée par l'intelligence, tandis que l'homme est une intelligence parfois contrariée par sa physiologie».

La colère n'est pas une idée

Après s'être manifestée bruyamment, une bonne cinquantaine d'étudiantes et étudiants ont quitté l'auditoire. «J'ai dû tenir ces propos, se rappelle aujourd'hui Marc Bonnant, une formule que m'avait inspirée Talleyrand... Si on veut un débat, il faut argumenter avec des idées, or la colère n'est pas une idée.»

«Tout l'amour que j'ai des femmes»

S'il regrette un peu la tournure des événements, il n'en fait pas un drame: «Ma déesse préférée est Éris, la déesse de la Discorde, j'aime l'opposition et l'affrontement des idées, mais pas sous une forme élémentaire et bruyante. Comme mon sujet était de défendre l'indéfendable, j'ai choisi de défendre le fait d'être féministe, ce qui m'a permis de rappeler tout l'amour que j'ai des femmes. Même si une féministe reste pour moi une femme suicidaire dans sa volonté d'imiter l'homme».

Idées rétrogrades et dénigrantes

En face, les fauteurs de trouble ont publié un communiqué pour se justifier: «Nous comprenons l’intérêt d’inviter Me Bonnant au vu de son expérience juridique, mais celui-ci n’est malheureusement pas capable de s’exprimer sans laisser paraître ses idées rétrogrades et dénigrantes pour la plus grande partie de la population estudiantine, quel que soit le sujet de la conférence.»

«Sensibiliser les consciences»

Le collectif fribourgeois Pour la Grève des Femmes s'est annoncé en soutien de l'action menée contre l'avocat: «Il est inacceptable de l’inviter dans un cadre où le savoir et la pensée doivent se nourrir et se développer. Nous voulons éveiller et sensibiliser les consciences sur les comportements problématiques, sexistes et racistes, et nous continuerons à nous opposer si de telles situations venaient encore à se présenter.»

Condamnez d'abord...

Face à ses accusatrices, Marc Bonnant s'est permis de rappeler à l'auditoire que dans le conte d'«Alice au Pays des merveilles», la Reine de cœur condamne le Valet avant de l'avoir entendu, selon le décret: «Condamnez-d'abord, on discutera ensuite!» A ce moment-là, les féministes n'était plus dans la salle pour lui répondre: «Qu'on lui coupe la tête!...», comme après le procès d'Alice dans le conte.