lundi 5 octobre 2009

Un espionnage à la portée de tous

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Intercepter les SMS, les appels d’un partenaire, inflitrer la messagerie de votre conjoint... Avec les logiciels espions, tout devient possible.

La maison ne fait plus crédit… Une nouvelle application pour iPhone – le téléphone portable d’Apple – va bientôt permettre à l’utilisateur américain de contrôler les faits et gestes de son conjoint, comme de découvrir tout ce que son futur partenaire peut vouloir lui cacher. Disponible dans les jours qui viennent sur la boutique d’achat en ligne d’Apple, DateCheck a été présenté la semaine dernière en Californie par l’entreprise américaine Intelius, spécialisée dans la collecte d’informations destinées aux personnes et aux entreprises.

Avec un simple nom ou un numéro de téléphone, l’utilisateur peut notamment retrouver dans une gigantesque base de données le passé criminel de la personne concernée. Avec son adresse, il devient possible de savoir si cette personne vit seule, ou avec qui, mais également de connaître la superficie de son domicile, sa valeur marchande, le montant des charges… DateCheck vous permet même de surveiller l’activité de votre partenaire sur les réseaux sociaux Facebook, MySpace ou Flickr. Pas de panique. L’application a peu de chances d’être déclinée en France, où l’atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui est sanctionnée par le Code pénal (art. 226-1) : un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Il suffit néanmoins de cliquer GSM espion sur Google pour être dirigé vers l’un des nombreux sites marchands pour lesquels l’adultère est devenu un véritable business.

GSM espion. Ce téléphone, a priori comme les autres, est équipé d’un logiciel permettant d’intercepter, à distance, vos échanges de SMS, voire même vos appels. Il se trouve très facilement sur Internet. Pour moins cher, il est également possible de télécharger en quelques minutes un logiciel espion qui peut être installé sur quasiment n’importe quel téléphone mobile, à l’insu de son propriétaire. A condition, bien sûr, de faire main basse sur le portable à pirater, le temps d’effectuer la manipulation.

Mot de passe-passe. Pour infiltrer la boîte vocale de son conjoint, normalement protégée par un code à quatre chiffres, il suffit souvent de taper son année de naissance, les premiers ou derniers chiffres de son numéro de téléphone, voire quatre zéros, le code par défaut. Pas étonnant, les Français ne sont ni très prudents ni très créatifs. Selon une étude récente, 56% des internautes français utilisent toujours le même mot de passe sur Internet.

Courriel du cœur. Il est également possible d’infiltrer, sans mot de passe, le client de messagerie (souvent Outlook) de son conjoint sur l’ordinateur familial. Windows dispose toujours d’un espace dédié au logiciel de réception du courrier électronique auquel tout utilisateur de l’ordinateur peut accéder. Pour une boîte mail accessible à partir d’un navigateur (Hotmail, Yahoo, Gmail), il existe des logiciels espions – dont l’utilisation est interdite mais qui se téléchargent en quelques minutes sur Internet – capables d’enregistrer et de restituer toutes les frappes clavier.

Sa langue au "chat". Un chemin dans l’ordinateur permet d’accéder, sans mot de passe, à l’archivage des conversations MSN : dans les documents de l’utilisateur, il suffit de cliquer sur "mes fichiers reçus", puis sur le pseudo MSN et, enfin, sur "historique". Il est également possible d’activer l’archivage d’un clic sans que l’utilisateur soit averti. Sachez qu’il existe même des logiciels de restauration de documents comme des mails. Un disque dur peut délivrer ses secrets jusqu’à sept effacements.

Facebook story. Personne n’est à l’abri d’une indiscrétion sur les réseaux sociaux. Comme un ami qui laisse son profil grand ouvert, et sur le mur duquel vous vous serez épanché, ou qui aura la bonne idée de publier des photos sur lesquelles votre conjoint n’aurait jamais dû tomber. Frédéric, lui, a deviné le mot de passe de sa copine en l’apercevant taper les premières lettres. En proie à un doute terrible, il s’est connecté sur son compte à un moment où elle était en ligne pour surprendre ses conversations avec une copine, en direct. Elle flirtait bien avec un ancien collègue. "On aurait dit un dialogue de Secret Story. C’était dur."
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Egger Ph.