mercredi 21 juillet 2010

Marée noire : BP met en ligne des photos retouchées

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Le blog américain AMERICAblog a révélé lundi soir qu'une photo de la cellule de surveillance des opérations sous-marines publiée sur le site de BP -le géant pétrolier à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique- avait été retouchée sous Photoshop.

La photo en question (photo du haut sur le montage ci-dessous) montre trois ingénieurs travaillant visiblement au colmatage de la fuite de pétrole. Au-dessus d'eux, des écrans retransmettent des images du fond marin.






Mais entre autres anomalies, le blogueur a repéré des bordures blanches autour des visages des ingénieurs du milieu et de droite (photo ci-dessous). Le résultat d'un détourage assez maladroit.




Une photo prise en 2001 ?

Toujours d'après AMERICAblog, les métadonnées de la photo -petites infos attachées au fichier- indiquent qu'elle aurait été prise en 2001… et non en 2010.

Le Washington Post, reprenant l'information d'AMERICAblog, a pris BP à parti. Réponse par e-mail de Scott Dean, porte-parole de la compagnie :

« Normalement, nous n'utilisons Photoshop que pour corriger les couleurs et les contrastes. Dans ce cas, ils [les photographes] ont copié et collé trois images issues d'écrans de contrôle sous-marins sur la photo originale, par dessus les trois écrans qui ne diffusaient pas de vidéo à ce moment-là. »

BP s'est excusé et a depuis fait disparaître de son site la photo retouchée, la remplaçant par l'originale. A la place des trois écrans montrant le fond marin, on y voit un écran blanc et deux écrans noirs barrés d'une ligne blanche (photo du bas sur le montage en haut d'article).

Mais rebelote : mardi, AMERICAblog a publié une autre photo visiblement retouchée, censée avoir été prise lors de l'opération « Top kill », il y a un mois. Une image a été rajoutée sur l'écran de vidéoprojection au fond d'une salle de réunion.

Difficile de comprendre les motivations de BP à truquer des photos qui ne semblent pas particulièrement compromettantes.
Lucile Sourdès