samedi 7 août 2010

Fribourg doit s'encanailler

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1re ligue • Léché mais parfois prévisible, le jeu du FC Fribourg doit gagner en spontanéité. Une ligne d'attaque remaniée pour la nouvelle saison.

Christophe Fragnière avait annoncé la couleur dès sa prise de fonction il y a douze mois: le FC Fribourg ne dépensera plus l'argent qu'il n'a pas et s'appuyera pour l'essentiel sur des joueurs et un encadrement fribourgeois. Et dans l'immédiat, tant pis pour les paillettes, les rêves de promotion et les grands noms. Chaque chose en son temps. Une année plus tard, à l'aube de sa deuxième saison à la présidence, force est de constater que Fragnière a été fidèle à la ligne qu'il s'était imposée après son élection. Sans jamais faire de vagues, le patron de Saint-Léonard a oeuvré en coulisses pour remettre le club sur les bons rails, tant financièrement que sur le plan sportif, un effort de longue haleine qui doit être poursuivi.

Plus de variété

Cette politique mesurée se reflète sur le rectangle vert. Le FC Fribourg version 10/11, qui débutera son championnat ce soir à Meyrin, n'a pas enregistré de changements spectaculaires durant la pause estivale. Sur le banc, Jacques Descloux va entamer sa deuxième saison à Saint-Léonard. Le contingent? On prend les mêmes et on recommence, à l'exception notoire de la ligne d'attaque sur laquelle s'est concentré l'essentiel des efforts de recrutement. Exit les Tayau, Francey et Mendoo.«La saison dernière, nous avons trop souvent séché dans les quarante derniers mètres. En défense et au milieu, nous avons misé sur la stabilité. La priorité était donc de trouver un attaquant capable de faire la différence, de débloquer la situation lorsque le collectif ne suffit plus, de réellement peser sur les défenses. Avec Stéphane Doua (ex-Guin), nous avons trouvé le bon profil. Sa puissance et son gabarit vont nous aider», estime Jacques Descloux.La signature de Doua - unique joueur du contingent à ne pas avoir fait ses classes au centre de formation de l'AFF avec le nouveau latéral droit Thomas Pavlik (Lausanne M21) - est doublée de celles de Julien Chammartin (Malley) et d'Alban Ahmeti (Vully). «Julien revient à Saint-Léonard avec une grosse motivation. C'était une bonne opportunité pour le club: les bons attaquants fribourgeois de 1re ligue ne courent pas les rues.»Au niveau du jeu, l'entraîneur fribourgeois restera fidèle à ses principes: passes courtes dédoublées et construction soignée, basée sur le collectif. La saison dernière, ce schéma a plutôt bien fonctionné jusqu'à la hauteur du rond central. La suite fut beaucoup plus aléatoire. S'il entend passer un palier, le FC , varier son jeu, le rythmer, le muscler pour compliquer la tâche de ses adversaires. En clair, Fribourg se montre parfois trop prévisible. «La différence cette saison, c'est que nous avons des solutions devant. J'espère plus de variété dans notre jeu avec la présence d'un Stéphane Doua aux avant-postes, capable de protéger un ballon ou de partir en percussion», avance Jacques Descloux.

«J'attends une progression marquée»

Privé prématurément d'une participation aux finales - le club n'avait pas déposé de demande de licence -, le FC Fribourg veut rectifier le tir au printemps prochain. «Sur le plan financier, la saison dernière s'est soldée par un excellent résultat qui sera rendu public lors de la prochaine assemblée générale. Ce qui nous a permis de réduire en bonne partie la dette (environ 200 000 francs l'an dernier, réd.)», annonce Christophe Fragnière. «Pour obtenir la licence, il faut encore des infrastructures adéquates. Là aussi le dossier avance. Nous menons une réflexion sur l'assainissement des installations de Saint-Léonard avec la commission du stade. Cette fois, nous ferons la demande de licence», promet le président.Est-ce à dire que le club de la capitale vise la Challenge League? «Non. La promotion n'est pas l'objectif, mais une participation aux finales serait la bienvenue. J'attends une progression marquée par rapport à la saison dernière. Viser les 50 points me paraît raisonnable, ce qui équivaudrait à une place dans les cinq premiers.»

Vincent CHOBAZ