mardi 22 janvier 2013

Les Suisses mangent comme des cochons


Près de 30% des Suisses ne prêtent aucune attention à leur alimentation, selon un rapport présenté à Berne par Alain Berset. Ils consomment autant de calories qu'il y a trente ans alors que leur activité physique n'a cessé de diminuer.

Les Suisses sont au courant des principales recommandations en matière nutritionnelle mais ils sous-estiment l'importance d'une alimentation équilibrée. Un tiers de la population n'y prête aucune attention, selon le 6e rapport sur la nutrition en Suisse (RNS) présenté mardi par le conseiller fédéral Alain Berset.

La population n'applique pas suffisamment les recommandations alimentaires, selon ce rapport publié à Berne devant la presse. En outre, depuis quelques années, les repas pris hors domicile, les plats précuisinés et les produits prêts à l'emploi sont de plus en plus prisés. Or ce type d'alimentation est très riche en graisses, en sel et en sucre.

Ainsi, près de 30% de la population ne prête aucune attention à son alimentation. Ce sont principalement des hommes, des jeunes et des personnes dont le niveau d'éducation est bas.

En outre, les Suisses consomment tout autant de calories qu'il y a trente ans alors que leur activité physique n'a cessé de diminuer. Ce comportement se répercute sur la santé: le nombre de personnes en surpoids ou obèses demeure élevé, tant chez les adultes que chez les enfants. Il provoque aussi des maladies, comme le diabète et, partant, fait augmenter les coûts de la santé.

Données insuffisantes

Le rapport note que la majorité des individus n'atteint pas le nombre de portions de fruits, de légumes, de lait et de produits laitiers recommandé par la Société suisse de nutrition.

Les connaissances en matière de nutrition ont une certaine influence sur le comportement des consommateurs mais elle n'est «pas très marquée». Les femmes, les personnes ayant une bonne formation et celles d'un certain âge possèdent davantage de connaissances et ce sont principalement ces groupes qui prennent conscience de l'importance de l'alimentation pour la santé.

D'une façon générale, les données disponibles sur la situation nutritionnelle en Suisse sont jugées «insatisfaisantes» et l'image qu'elles donnent «rudimentaire», selon le rapport. Une comparaison quantitative entre les données suisses et européennes est notamment rendue difficile en raison des différentes méthodes d'enquête utilisées.