mardi 19 février 2013

Idée reçue : on ne part pas à l'école le ventre vide !


Vrai. Selon une récente étude, les enfants qui prennent régulièrement un petit déjeuner ont une expression orale et un QI plus élevés.

Les chercheurs viennent de valider l'intuition de nos grands-mères pour qui il ne fallait pas partir à l'école sans prendre un bon petit déjeuner. Des scientifiques de l'université de Pennsylvanie ont cherché à savoir si des élèves qui mangent le matin s'en sortent mieux à l'école. Ils ont analysé les performances intellectuelles de 1 269 enfants, âgés de six ans, tout en vérifiant s'ils avaient pris ou non leur petit déjeuner. Les résultats sont sans appel ! Que ce soit en expression verbale, en performance globale ou en quotient intellectuel (QI), les scores des enfants qui viennent au tableau le ventre plein dépassent largement ceux des autres. "L'enfance est une période critique où la nutrition et les habitudes de vie s'installent avec une implication à long terme", a expliqué Jianghong-Liu, l'auteur de cette étude.

Des recherches précédentes avaient déjà montré qu'un petit déjeuner irrégulier chez les adultes était souvent associé à de mauvaises habitudes pour la santé telles que le tabac, l'alcool ou le manque d'exercice. D'où l'importance de prendre très jeune de bons réflexes alimentaires le matin, expliquent les chercheurs. Ces derniers soulignent également la corrélation entre QI et réussite à l'âge adulte, en invoquant une meilleure carrière ou l'accès à un niveau de vie supérieur.

Faire le plein de "carburant"

Comment s'expliquent concrètement les bénéfices du petit déjeuner chez le jeune enfant ? À l'âge de six ans, les compétences cognitives verbales et intellectuelles sont en plein développement. Le petit déjeuner joue alors un rôle d'autant plus important pour l'enfant, d'un point de vue tant nutritionnel que social. Après une nuit de jeûne, le cerveau a besoin de faire le plein de "carburant" pour la journée avec notamment des sucres lents. Dans le même temps, les interactions sociales avec les parents durant ce premier repas, ou les frères et soeurs, participent aussi au développement du cerveau. À table, les discussions s'animent, tout comme le cerveau : elles permettent aux enfants d'enrichir leur vocabulaire, d'améliorer leur compréhension du langage et participent, même modestement, à l'acquisition de connaissances générales. Toujours mieux que de partir à la va-vite, dans le stress, sans échanger un mot.

En pratique, pour convaincre l'enfant de prendre un petit déjeuner le matin, le meilleur moyen reste de lui montrer l'exemple. Ensuite s'il n'a pas faim au réveil, on pourra lui proposer une boisson pour commencer et le laisser faire sa toilette et s'habiller avant de passer à table le temps qu'il émerge de ses rêves. L'organisation familiale peut être revue un peu si nécessaire : repas du soir un peu moins copieux, coucher à une heure raisonnable ou encore réveil un peu plus tôt si l'enfant a besoin de temps pour démarrer sa journée... Enfin composer avec lui son petit déjeuner permet de lui proposer des aliments qu'il préfère : fruits, compotes, oeufs, yaourts, pain complet, céréales..., en évitant les aliments trop sucrés dans la mesure du possible !

Sophie Bartczak