lundi 4 mars 2013

Plus les femmes sont instruites, moins leurs enfants ont faim


Enfant de 2 ans souffrant de malnutrition au Kenya, en juillet 2011. Keystone 



Le partage du pouvoir avec les femmes est un outil indispensable de la lutte contre la faim, a affirmé lundi l'expert de l'ONU sur le droit à l'alimentation Olivier De Schutter. C'est aussi la démarche la plus efficace pour réaliser le droit à l'alimentation, selon lui.

Le rapporteur de l'ONU a lancé à Genève, devant le Conseil des droits de l'homme, un appel aux gouvernements pour qu'ils adoptent des stratégies de sécurité alimentaire qui redistribuent les rôles entre hommes et femmes.

Olivier De Schutter a suggéré comme première mesure à mettre en oeuvre la suppression de toutes les lois et pratiques discriminatoires qui empêchent les femmes d'avoir accès aux ressources agricoles telles que la terre, les intrants et le crédit.

Soulager les femmes des certains tâches

Le professeur belge a aussi appelé à soulager les femmes du poids des responsabilités domestiques en leur offrant des services publics adéquats tels que gardes d'enfants, eau courante et électricité.

Des tâches comme aller chercher de l'eau et s'occuper des enfants et des personnes âgées peuvent représenter l'équivalent de 15% du PIB dans les pays à revenu intermédiaire, et jusqu'à 35% dans les pays à faible revenu, a-t-il fait remarquer.

Priorité à l'éducation

Il faut accorder une plus grande priorité à l'éducation. Pas moins de 55% de la réduction de la faim enregistrée entre 1970 et 1995 pourrait être imputée à l'amélioration de la situation des femmes dans la société, selon M. De Schutter.

A eux seuls, les progrès enregistrés dans le niveau d'instruction des femmes (43%) ont eu un impact presque aussi important que l'augmentation de la quantité de nourriture disponible (26%) et l'amélioration des conditions sanitaires (19%) prises ensemble, a-t- il fait valoir.