Les rues de Fribourg sont orphelines de leurs traditionnels vendeurs de marrons et de son fumet qui sent bon la période de l'Avent. Leur dossier n'a pas convaincu les autorités.
Une nouvelle réglementation sur les food trucks, initiée par la ville de Fribourg à la fin 2015, est à l'origine de cette pénurie. Elle concerne les camionnettes de restaurations, mais aussi les stands culinaires, vendeurs de marrons inclus.
La Ville a défini six emplacements pour ces activités et lancé un appel d'offres. Huit candidats ont été retenus, mais aucun vendeur de marrons chauds n'y figure. "Il ne s'agit en aucun cas d'une volonté de la ville de chasser ces vendeurs", explique Laurent Gerber, collaborateur scientifique au Service de la police locale.
Empiétement durable sur la voie publique
Les dossiers ont été retenus sur la base de critères tels que l'esthétique, l'écologie ou l'hygiène. Or, l'un des facteurs qui aurait notamment pesé en défaveur des vendeurs de marrons est le caractère permanent de leurs cabanes en bois, qui empiètent durablement sur la voie publique.
Cédric Clément, directeur de Fribourg Tourisme, dénonce "une perte pour la mise en scène globale de la ville en hiver."
Le "pain du pauvre" devenu produit de luxe
La production de châtaignes a baissé drastiquement en raison de maladies ou de parasites. Conséquence: les prix s'envolent en Valais et au Tessin, principales régions de productrices en Suisse, indique mercredi La Liberté.
Le kilo coûte désormais entre 12 et 14 francs. Autrefois, on l'appelait le "pain du pauvre". Riche en glucides, mais pauvre en matière grasse et très pauvre en cholestérol, ce fruit a constitué, durant des siècles, une denrée de base pour de nombreuses populations. Réduits en farine, ils servaient aussi à faire du pain, prisés par ceux qui ne pouvaient s'offrir du pain blanc.
L'insecte ravageur, un petit hyménoptère, peut faire chuter la production de 60% à 80%. Vu pour la première fois en 2009, ce parasite originaire de Chine infecterait la quasi-totalité des châtaignes du Tessin.