La vérité commence à voir le jour sur Alep. La réalité de ce qui fut mensonges et contre-vérités à répétition depuis des mois, depuis même près de quatre ans. Une vérité à sens unique, révélée par les médias de la planète et des hommes politiques qui ne voulaient rien voir et qui n’avait qu’un seul objectif : abattre le dictateur sanguinaire qu’est Assad, digne successeur de son père, le bourreau de Damas.
Quand Fabius a déclaré que les terroristes d’Al-Nosra faisaient « du bon boulot », la diplomatie française n’avait jamais été aussi applaudie. Quand Hollande répète à l’envi qu’il faut éliminer Bachar, nos médias sont en extase. Sans imaginer une seconde que Bachar, pendu comme le fut Saddam Hussein, ce sont les islamistes radicaux qui imposeront aussitôt leur loi décadente qu’est la charia, transformant en esclave d’Allah les Syriens qui, jusqu’en 2012, vivaient librement leur religion et leur mode de vie ; pour ceux, en tout cas, qui n’étaient pas dans l’opposition au régime.
Alors, oui, la chute d’Alep-Est permet de remettre les pendules à l’heure de la vérité au fur et à mesure que sont découvertes les atrocités des « rebelles dits modérés », mais que la presse a encore du mal à révéler. La presse qui s’est emparée avec avidité du massacre par l’armée syrienne de 83 civils révélé par l’OSDH (un organisme bidon dirigé par Oussama Ali Suleiman, un « Britannique » salafiste qui œuvre depuis toujours à donner de fausses informations aux médias). Un massacre que même l’ONU a jugé comme possiblement imaginaire…
La presse qui a clamé que le président Assad affamait les Aleppins restés à l’Est, sans comprendre que ces dizaines de milliers de malheureux étaient les otages des « rebelles ». En libérant le quartier d’Al-Kalasa, les soldats syriens ont retrouvé des monceaux de nourriture dans l’école qui servait de QG au groupe Armée de l’islam.
Dans la vidéo d’Euronews, montrée avec objectivité par Yves Calvi, on voit des gens affamés du quartier se précipiter sur cette aide humanitaire : « Ils nous empêchaient de tout prendre », dit Hanan. « Il n’y avait pas de lait, rien pour cuisiner, pas de viande, pas de citron, ils ne nous donnaient rien. » « Ils gardaient tout ça pour eux ici », ajoute Amer. « Ils ne nous permettaient même pas de manger un morceau de pain. On mourait de faim et on se couchait affamés. »
Et je ne parle même pas des témoignages accablant que Pierre Le Corf adresse, via sa page Facebook, aux médias qui n’ont jamais voulu croire ce que ce jeune Français vivant à Alep-Ouest leur révélait. Lui qui a vécu au quotidien les bombardements rebelles aux bonbonnes de gaz et autres roquettes qui ont tué 11.000 Aleppins de l’Ouest depuis quatre ans. Le jeune Pierre fait même face, actuellement, à une campagne diffamatoire déclenchée notamment par l’intermédiaire de L’Obs, qui l’accuse d’être à la solde du régime.
La chaîne russe RT nous donne, heureusement, une autre vision de cette guerre civile comme l’a fait une journaliste canadienne (Eva Bartlett) qui, en deux minutes, a détruit toutes les argumentations utilisées depuis des mois par les médias.
Les exemples de cette volonté de ne pas reconnaître que le régime d’Assad n’est pas qu’assassinats sont multiples. Jusqu’où ira la désinformation, qui réfute jusqu’à la joie de la jeunesse d’Alep retrouvant, dans des décombres encore fumants, une liberté certaine mais coûteuse pour ceux qui ont vécu l’enfer d’une rébellion qui a transformé leur vie en cauchemar. Et pour quel résultat ?
Floris de Bonneville