jeudi 14 décembre 2017

Les Suisses épousent de plus en plus d'étrangers



Les mariages entre Suisses et étrangers sont en hausse. Alors que les hommes préfèrent une compagne allemande, les femmes se tournent vers les voisins du Sud, notamment les Italiens.

Le nombre de mariages mixtes augmente d'année en année en Suisse. Ils ont presque doublé en 30 ans. En 2016, ils représentaient plus d'un tiers des unions (15'100). Les noces de couples suisses ont pour leur part diminué d'un tiers sur la même période (19'800 en 2016).

Dans la plupart des couples mixtes, l'homme est suisse et la femme étrangère. Une Suissesse épouse moins souvent un étranger, bien qu'elle ne perde plus sa nationalité, indique jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans sa publication sur la conjugalité.

Préférence pour les Européens

Suisses ou Suissesses choisissent avant tout des partenaires européens. Allemandes, Italiennes, Kosovares, Françaises ou Serbes ont la préférence des hommes. Alors que les femmes épousent des Italiens, des Allemands, des Kosovares, des Français ou des Turcs. Pour l'OFS, ces mariages mixtes témoignent d'une Suisse multiculturelle. Ils favorisent la rencontre entre la population étrangère et la société d'accueil. Le processus d'intégration est très avancé, estime l'office.

En Suisse, le taux des personnes mariées vivant dans un couple – ou une famille – mixte est environ de 10%, précise l'OFS. Près de 5% des Suisses nés en Suisse sont mariés avec une personne de nationalité étrangère.

Les Suisses nés à l'étranger se sont mariés deux fois plus souvent avec quelqu?un de nationalité étrangère que les Suisses nés en Suisse (58% contre 23%). Une telle différence ne s?observe pas chez les personnes de nationalité étrangère.

Devenir suisse dans le canton de Fribourg va devenir plus difficile

Le Grand conseil fribourgeois a rafraîchi en première lecture sa loi sur le droit de cité. Un remaniement rendu nécessaire par l'entrée en vigueur en janvier de la nouvelle loi fédérale sur la nationalité.

Selon les nouvelles dispositions fédérales, il faudra désormais, pour être candidat à la nationalité suisse, être au bénéfice d'une autorisation d'établissement (permis C). Une autorisation de séjour (permis B) ou une admission provisoire (permis F) ne suffiront plus. Autre nouveauté: les connaissances linguistiques devront être justifiées – pour l'oral et l'écrit – par une attestation émanant d'un organisme reconnu désigné par le Secrétariat d'Etat aux migrations.

Au niveau fribourgeois, le Service des affaires institutionnelles, des naturalisations et de l’état civil (SAINEC) se verra attribuer davantage de compétences. Comme celle d'ouvrir une procédure civile en cas de mariage blanc, une mission jusque ici dévolue au Ministère public, qui a traité une dizaine de dossiers depuis 2012. En outre, le SAINEC ne sera plus seulement une simple autorité d'instruction puisqu'il aura désormais le pouvoir de rendre des décisions de non-entrée en matière dans les cas où les dossiers apparaîtraient manifestement voués à l'échec. Le débat se poursuivra jeudi matin en deuxième lecture.

ATS