dimanche 26 mai 2019

Manger trop d’aliments à base de soja est dangereux



L’association de défense des consommateurs a saisi ce jeudi les autorités françaises après avoir constaté une teneur élevée de phytoœstrogènes dans des produits à base de soja. Elle déconseille plus particulièrement leur consommation aux enfants et aux femmes enceintes.

Suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, les phytoœstrogènes sont produits naturellement par certaines plantes et se révèlent très proches des œstrogènes, hormones féminines. Après avoir constaté une teneur élevée de ces substances dans 55 aliments courants à base de soja (plats préparés, biscuits, boissons, sauces…), l’UFC-Que choisir a choisi d’alerter l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) ainsi que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Selon l’Union fédérale des consommateurs, certains des produits testés « excèdent très largement les doses maximales admissibles » fixées par l’Anses. L’UFC-Que choisir a notamment pu constater qu’un seul verre de l’une des boissons au soja analysées apportait à lui seul près de 150 % de la dose maximale admissible pour un adulte, tandis qu’une poignée de graines de soja toastées, destinées à l’apéritif, renfermait plus de cinq fois la dose maximale. Des teneurs en phytoœstrogènes considérées comme « particulièrement inquiétantes » par l’association.

Suite à ces tests réalisés en laboratoire, l’UFC-Que choisir demande à l’Anses de réévaluer le niveau de risque pour les consommateurs et de définir des doses maximales d’application obligatoires. De son côté, la DGCCRF est invitée à contraindre les fabricants de ces produits à faire figurer sur les étiquettes la teneur en phytoœstrogènes, et des mentions déconseillant formellement la consommation aux enfants de mois de 3 ans et aux femmes enceintes. Dans l’attente de la réponse des autorités concernées, l’association conseille également au reste de la population de ne pas consommer plus d’un produit à base de soja par jour.

Comme le précise l’association française, c’est généralement le cumul de produits à base de soja qui pose problème. Cette dernière considère en effet que leur consommation régulière expose les consommateurs à de forts dépassements qui équivalent à « deux fois et demie la dose maximale admissible pour les adultes ou les enfants ». Les phytoœstrogènes sont fortement suspectés par l’UFC-Que choisir d’être des perturbateurs endocriniens. De plus en plus présents dans les produits du quotidien, ces agents chimiques peuvent notamment favoriser certains cancers, diminuer la fertilité et nuire au développement du fœtus.



Yann Contegat