Sur les rives de la Grande Cariçaie, 60 nouvelles cistudes d'Europe se la coulent désormais douce, après avoir été lâchées dans la nature. L'action vise à mieux conserver la seule espèce de tortue indigène de Suisse, en danger critique d’extinction.
Le lâcher, une première dans le canton de Fribourg, s'est déroulé vendredi à Cheyres (FR) en présence du conseiller d'Etat Didier Castella, chargé de l'agriculture et des forêts.
L'opération a concerné "près de 60 individus, dont des juvéniles", précise le canton dans un communiqué. Elle s'est déroulée à la Grande Cariçaie, au bord du lac de Neuchâtel. Très vaste, le site offre un milieu naturel particulièrement favorable à la petite tortue habitant les zones humides.
Tortues suivies de près
Un lâcher de cistudes aura ensuite lieu chaque année, toujours sur le même site. Munies d’un traceur GPS, 10 cistudes libérées feront l’objet d’un suivi scientifique pendant une année. Ce dernier sera réalisé dans le cadre d’un travail de master pour l’Université de Neuchâtel, précise le communiqué.
Les connaissances acquises devraient contribuer à la conservation de l’espèce. Le projet dispose d’un financement de 48'000 francs, a noté Didier Castella. La zone définie pour le projet de renforcement n'est pas accessible au public, afin de laisser la tranquillité nécessaire aux cistudes pour pouvoir s’épanouir et se reproduire.
L'occasion pour les intervenants de rappeler qu’il est strictement interdit de procéder à des lâchers sauvages de tortues ou de tout autre animal de provenances diverses. Leur présence dans la nature peut se révéler "dramatique" pour la survie des populations indigènes, ont-ils insisté.
Protéger les cistudes, une priorité pour la Confédération
Depuis les années 2010, des cistudes ont été réintroduites dans les cantons de Genève et de Neuchâtel. Figurant sur la liste rouge des reptiles menacés, la cistude d’Europe (Emys orbicularis) est l’une des espèces de vertébrés les plus vulnérables. Sa conservation est considérée comme hautement prioritaire par la Confédération.
La destruction massive des milieux naturels de la cistude d'Europe ainsi que les captures directes ont fortement contribué à la disparition de sa population. A noter qu'une classe 5H de l’école de Cheyres a participé au lâcher des cistudes, une opération réalisée sous un soleil éclatant.
ATS