samedi 9 décembre 2017

Les Fribourgeois, rois du chabouri



Étymologie

Chabauri : type de palissade provisoire, utilisée comme clôture de chantier ou comme protection, réalisé à l’origine au moyen de panneaux en lattes de bois à claire-voie, verticales et dont l’extrémité est taillée en pointe, fixées en haut et en bas à des filières horizontales, les panneaux étant fixés sur des piquets plantés dans le sol.

Chabouri : le terme est utilisé en Suisse romande et plus particulièrement dans le canton de Fribourg.

«Ces barrières anti-congères, on y tient» du côté du canton de Fribourg. Elles sont d’une grande utilité à moindre coût pour éviter les gonfles (congères) sur les routes fribourgeoises. Le chapitre de forte bise de la semaine dernière en est la preuve, même si on ne peut quand même pas faire de miracles.




Les variations de relief modifient le profil vertical des vitesses du vent. Lorsque la couche de surface doit surmonter un obstacle, comme une colline, une automobile ou un édifice, les vents augmentent au sommet de l'obstacle par effet Venturi (région au vent). Au contraire, de l'autre côté, le vent diminue rapidement sous le niveau de l'obstacle (région sous le vent). De la même manière, le vent contourne latéralement un obstacle et il se forme des zones d'accélération de chaque côté de celui-ci ainsi que de décélération juste derrière. La vitesse du vent diminue également au pied de la pente exposée au vent par friction.



La neige sera mise en mouvement dans les zones d'accélération (dites zones d'ablation ou d’érosion par le vent) et déposée dans les zones de décélération (zone de dépôt). Les congères se forment donc dans les zones où le déplacement de l'air passe sous la vitesse du seuil de transport. La reptation est responsable de structures créées à la surface de la neige. La saltation et la diffusion sont à l'origine des congères elles-mêmes.



Quand il est impossible d'éviter l'apparition de congères, il existe différents types de barrières qui permettent de faciliter leur formation à certains endroits pour en préserver d'autres. Par exemple, le long d'une route très exposée au vent, sans obstacle naturel, des clôtures à neige pourront être installées afin de ralentir le transport de la neige et la forcer à se déposer avant ou après la route, l'édifice, etc.

Les barrières collectrices sont des clôtures pleines, ou à claire-voie, placées perpendiculairement au vent dominant. Elles permettent à la neige de s'accumuler de part et d'autre de l'obstacle, mais essentiellement du côté sous le vent, limitant la formation de congères plus loin derrière. Les clôtures pleines produisent des congères plus hautes mais s'étendant moins loin derrière la clôture que celles à claire-voie. Le choix dépend donc du coût des aménagements ainsi que de la distance disponible entre la barrière et la zone à protéger. Par exemple, une clôture pleine sera nécessaire si la distance disponible est courte mais une clôture à claire-voie fera l'affaire si l'espace disponible est important, surtout si la zone à protéger s'étend sur plusieurs kilomètres.


Route protégée par des chabouris

Route sans chabouri


Route sans chabouri quelques heures plus tard

Egger Ph.