Le projet «Prévoyance vieillesse 2020» doit répondre au défi du vieillissement de la population. Pour dégager les 8,3 milliards de francs supplémentaires dont l'AVS aura besoin d'ici 2030, le Conseil fédéral a proposé au Parlement un vaste paquet comprenant notamment un relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, un abaissement des rentes du 2e pilier et une augmentation de la TVA.
Les assurés pourraient choisir le moment de leur retraite entre 62 et 70 ans, mais avec une perte ou un bonus financier à la clé. Le Conseil des Etats a approuvé la réforme l'an dernier, mais déjà corrigé le tir: pour compenser le recul de la rente du 2e pilier, les sénateurs souhaitent accorder un bonus de 70 francs à tous les nouveaux rentiers AVS.
La commission de la sécurité sociale du National a annoncé vendredi à la presse qu'elle n'en veut pas. Elle soutient en revanche un mécanisme qui ferait augmenter automatiquement l'âge de référence de la retraite de deux ans maximum si le fonds AVS n'est plus assez rempli et qu'aucune réforme n'est engagée. Soit la position de l'Union patronale suisse et d'economiesuisse.
Le ministre des assurances sociales Alain Berset s'inquiétait déjà en avril de cette proposition. Dans une interview à la presse, il estimait qu'elle allait trop loin et que la population serait difficile à convaincre en votation. Plusieurs sondages récents sont défavorables à une retraite à 67 ans.
Le Conseil national examinera le dossier en septembre.
ATS