Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 14 juin 2010

Grogne autour des gens du voyage

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Pierre-André Grandgirard est hors de lui. Le champ qu'il a mis à disposition des tsiganes et sur lequel ces derniers ont séjourné six jours durant, est complètement souillé par des détritus et des excréments. Samedi, l'agriculteur broyard a clamé sa colère, en se fendant d'un communiqué de presse.

«C'est dégueulasse. Rageant!» Des excréments humains sont alignés à près de 2 mètres du sol sur des balles rondes entreposées le long d'un chemin privé. Tout le pourtour de ce stock de fourrage hivernal a en outre été souillé de la même manière peu ragoûtante.Voisin de la parcelle où quelque 200 Tsiganes ont séjourné durant six jours, le Staviacois Michael Glauser est «découragé». A quelques enjambées de l'A1 et du restoroute la Rose de la Broye, sa ferme subit régulièrement les désagréments provoqués par le passage des gens du voyage. Non loin de son habitation, les déchets d'un autre groupe de caravanes passées il y a dix jours en témoignent. Et rien ne sert de tenter de dialoguer: «J'ai beau leur parler, c'est inutile. Ils ont leurs propres règles de vie, ils se refusent à se plier aux nôtres», commente-t-il.Agriculteur à Cugy, l'exploitant des 21 000 m2 de terrain occupés de dimanche à vendredi passé, à la frontière entre Estavayer-le-Lac et Frasses, par une soixantaine de voitures et leurs caravanes, Pierre-André Grandgirard en sait quelque chose. «J'ai voulu être coopératif en accueillant ces gens. On ne m'y reprendra pas: ils n'ont pas tenu le contrat établi oralement avec les gendarmes et la préfecture», se désole-t-il.Oui, les Tsiganes se sont acquittés, «à une dizaine de francs près» et après «avoir gratté les fonds de tiroir», ont-ils affirmé, des 1000 francs d'indemnité et des 1200 francs pour la location d'une benne et l'évacuation des déchets. Ils ont également respecté les délais, en partant vendredi à la mi-journée.

«Jonché d'excréments»

Pour le reste, soit la promesse de rendre le terrain propre, un «sentiment de frustration et d'impuissance» habite Pierre-André Grandgirard après le départ de ces nomades qu'il qualifie de «bovidés inhabituels» dans un communiqué de presse distribué samedi après midi sur le site. Une visite des lieux avec l'agriculteur de Cugy permet d'évaluer l'ampleur des dégâts. Entre les pertes de cultures - «plus possible de faucher l'herbe avant cet automne» - et le nettoyage minutieux du champ qui lui prendra «deux bons jours», il estime ainsi le dommage financier à 4000 francs.Et il songe vivement à labourer son champ pour éviter que pareille mésaventure ne se reproduise. «Le plus grave, ajoute-t-il, c'est ces petits déchets métalliques - lames de rasoir, ressorts de pincettes, fourchettes, cintres et même un cric et une batterie de voiture - que les vaches risquent d'ingérer. Certains déchets sont aussi dangereux pour les machines. Quelqu'un a même vidangé sa voiture dans mon champ.»«Pierre-André Grandgirard n'est malheureusement pas le seul à être affecté. Il y a des détritus dans un rayon d'environ un kilomètre», observe le syndic staviacois Albert Bachmann. Outre le chemin d'accès à la ferme de Michael Glauser, l'entrée du bois de la Faye, un peu plus loin, est également jonchée d'excréments.

«Il y a urgence!»

De quoi «dégoûter» Bernard Noble, garde-forestier d'Estavayer-le-Lac et responsable du triage dans toute l'enclave. «C'est une forêt très fréquentée par les baladeurs et de nombreuses mamans avec leurs poussettes. Et là, impossible de s'y promener sans faire attention où on met les pieds. Sans parler des odeurs... Il n'y aucun respect pour la nature, relève-t-il. Pour les chiens, les communes investissent bien dans des poubelles. Mais pour ça, on ne fait rien.» Pour Michael Glauser, «c'est d'autant plus choquant que l'on se trouve au coeur du vaste réseau écologique de Lully, qui couvre 120 hectares», précise-t-il, dépité.Dans la région, qui a par-dessus le marché connu une vague de neuf cambriolages dans la nuit de jeudi à vendredi, tous attendent aujourd'hui que le dossier politique des places de stationnement officielles pour les gens du voyage trouve enfin une issue favorable. «Il y a urgence!»


FRANCIS GRANGET