Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 30 septembre 2015

La propagande et l'arrogance occidentale contre la Russie


Les chaînes Suisses ne sont pas en reste


Depuis que la Crimée a voté démocratiquement pour faire sécession de l'Ukraine et rejoindre la Russie, les responsables et les médias américains ont monté une campagne de propagande assourdissante, se présentant comme les défenseurs de la paix mondiale, des droits des petites nations et du droit international, en opposition à la Russie. Dans cette campagne, aucun mensonge n'est trop absurde pour justifier un soutien au régime ukrainien qui a émergé du coup d'État mené par des fascistes.

Alors qu'il annonçait de nouvelles sanctions contre la Russie, le président Obama a dénoncé l'annexion de la Crimée par la Russie. «Des principes de base doivent être respectés entre les gouvernements du monde au 21e siècle», a psalmodié Obama, des principes comme «le concept que les nations ne redessinent pas les frontières simplement parce qu'elles sont plus grandes ou plus puissantes».

Dans la même veine, le Washington Post a affirmé que «L'affirmation de M. Poutine que la Russie devrait avoir son mot à dire dans l'orientation politique de ses voisins et dans leur décision de se joindre à des alliances comme l'Union européenne ou l'OTAN est entièrement inacceptable.»

Qui est censé croire ces inepties? Le principe directeur de la politique étrangère américaine est qu'elle a le droit incontestable de déterminer l'orientation politique de ses infortunés «voisins» dans l'hémisphère occidental et de n'importe quel autre pays du monde.

Déjà avec la doctrine Monroe en 1823, les États-Unis défendaient que l'ensemble de l'hémisphère occidental constituait leur sphère d'influence et qu'ils pouvaient donc dicter les relations de toute cette région du globe avec les puissances européennes.

Une histoire détaillée des interventions sanglantes des États-Unis dans les affaires internes des pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale, du Mexique et des Caraïbes exigerait un travail d'encyclopédistes s'étalant sur des dizaines de volumes. Une liste partielle des déprédations causées par l'impérialisme américain contre ses voisins du Sud comprendrait l'incursion au Mexique entre 1914 et 1917, l'occupation militaire d'Haïti et du Nicaragua, le renversement du gouvernement Arbenz au Guatemala en 1954, l'invasion de Cuba dans la Baie des cochons en 1961 et les tentatives d'assassinats innombrables de la CIA contre Castro, ainsi que le renversement du régime Allende en 1973 au Chili.

Pour justifier le soutien de Washington au renversement du régime chilien et au meurtre du président Salvador Allende, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Henry Kissinger, avait lancé la remarque cynique: «Je ne vois pas pourquoi ne devrions laisser un pays devenir communiste par l'irresponsabilité de son propre peuple. Ces enjeux sont bien trop importants pour laisser les électeurs chiliens décider eux-mêmes.»

Mais il n'est même pas nécessaire de s'occuper d'«histoire ancienne». Au cours des 31 dernières années, les États-Unis ont envahi la Grenade, le Panama et Haïti, et renversé leur gouvernement. Ils ont organisé des opérations d'insurrection ou de contre-insurrection au Nicaragua, en El Salvador et au Guatemala. Washington a soutenu le renversement d'un gouvernement légalement élu en 2009 au Honduras. Et depuis 2002, ils sont engagés dans des efforts incessants (dont un coup d'État qui a échoué) pour faire tomber le gouvernement du Venezuela.

Le gouvernement Obama et le gouvernement Merkel en Allemagne auraient difficilement pu être surpris que la Russie réagisse à l'installation d'un régime hostile à la solde de l'Occident à sa frontière. Et s'ils ont pu être quelque peu surpris par la rapidité avec laquelle Poutine a agi pour prendre le contrôle de la Crimée, ils ne voient pas les plus récents développements comme étant entièrement négatifs.

Comme le montrent clairement une déclaration récente des dirigeants américains et européens et les commentaires des "experts" dans les médias, les actions défensives de Poutine leur donnent une occasion de changer la présentation de leur programme militariste qui avait perdu de la crédibilité auprès d'une grande partie de la population et de lui redonner une légitimité.

L'effet des attentats du 11 septembre 2001 et de la «guerre contre le terrorisme» s'est estompé et les mensonges sur les armes de destruction massives qui ont servi à déclencher l'invasion de l'Irak ont discrédité la guerre au sein de la classe ouvrière. Les puissances impérialistes ont dû admettre qu'elles ne pouvaient pas se lancer dans le bombardement de la Syrie en septembre dernier, en grande partie en raison de l'opposition à la guerre dans la population.

Confrontés à un large sentiment anti-guerre dans la classe ouvrière et aux limitations que cela impose à leur politique étrangère, les stratèges impérialistes et les agents des médias cherchent à exploiter la crise qu'ils ont provoquée en Ukraine pour faire basculer l'opinion publique.

C'était le sujet d'un commentaire du chroniqueur du Washington Post, E. J. Dionne, dans cet article intitulé «Est-ce que la prise de la Crimée par Poutine peut nous rassembler?» Dionne se demande comment un «public qui en a assez de la guerre peut être réveillé et gagné à cette cause». Il se plaint des statistiques qui montrent que seulement 29 pour cent de la population américaine est contre, et 56 pour cent sont pour, l'idée que les États-Unis ne devraient pas «trop s'impliquer» en Ukraine.

Il écrit: «Nous devons confronter Poutine, mais cela va exiger un consensus sur la politique étrangère qui a disparu. Un nouveau consensus devra s'appuyer sur des principes qui précèdent l'engagement en Irak et qui impliquent un usage plus calculé de la puissance américaine. D'où le paradoxe final: Poutine a donné à Obama l'occasion de commencer à reconstruire le consensus – si le président décide d'en profiter et si ses critiques sont prêtes à l'aider.»

Le but de la campagne de propagande en cours est donc de fabriquer un nouveau discours pro-guerre, comme si cela était suffisant pour faire oublier les mensonges sur l'Irak et l'Afghanistan de la mémoire du public.

Presque 24 millions de personnes sont au chômage en Europe. Les Grecs n'ont toujours pas résolu leur crise de la dette. Des terroristes attaquent la Tunisie, à 150 kilomètres de l'Italie. Le changement climatique empire.

MAIS, l'élite européenne parle de quoi? Comment peut-on contrer la campagne de désinformation russe actuelle? Cela nous permet de voir où sont leurs priorités.

A Bruxelles, les leaders de l'UE ont discuté d'une série d'options - dont une inclus la possibilité de fonder une chaîne d’information en langue russe, payée par les contribuables européens.

"L'UE et ses membres ont pris en compte depuis quelques temps, la propagande russe et le fait que les arguments pour la contrer, provenant de l'UE sont souvent mal exprimés et peu convaincants." selon le site de le BBC.

Dans le cas qui nous occupe, CNN a sûrement raison, les contre-arguments en provenance des USA et de l'UE sont effectivement peu convaincants.

Peu convaincant pas à cause des défauts de présentation, ou à cause de fonds insuffisants pour vendre ces récits, mais simplement parce que la narrative dominante à l'Ouest sur la Russie et sa fameuse menace russe sont fausses, et que peu importe qui avec un début d'intelligence peut voir que c'est faux.

C'est cela le fond du problème, auquel ceux qui tentent de vendre cette narrative doivent faire face.

Monter une chaine de télévision européenne nouvelle ou donner de l'argent aux anciennes républiques soviétiques pour en monter une, afin de combattre la propagande russe, ne résoudra pas le problème.

La menace russe à l'Ouest? Il suffit de regarder une carte pour voir que c'est l'OTAN qui s'est étendue vers l'Est et non le contraire, depuis la chute de l'URSS, pour dire qui menace qui.

La Russie est un agresseur qui doit être stoppé! C'est risible.

Prenant le problème par n'importe quel bout, ce sont les USA et ses alliés qui sont les dangereux agresseurs. Est-ce la Russie qui envahit l'Irak en 2003, sous la fausse menace d'ADMs? Ou la Russie qui bombarde la République de Yougoslavie durant 78 jours, jours et nuits en 1999? Ou la Russie qui attaque la Libye en 2011, aidant à détruire le pays qui avait les plus hauts standards de vie de l'Afrique (et un plus haut niveau que le Grèce actuellement, NdT)? Ou la Russie qui tua 200 enfants pakistanais avec ses attaques de drones sur la Pakistan depuis 2004?

Le coupable de la crise ukrainienne, c'est la Russie!

Encore une fois, il suffit de quelques minutes pour se rendre compte du non-sens de cette affirmation.

Ce sont les USA et l'UE qui ont poussé à cette crise, en sponsorisant un changement de régime, contre celui légitimement élu. Imaginons une seconde, la Russie faisant de même au Canada! Mais l'UE et les USA peuvent se permettre de le faire en Ukraine et de blâmer la Russie.

L'invasion russe en Ukraine. Si la Russie avait envahi l'Ukraine, on serait sûrement au courant depuis le temps. Il est devenu difficile de suivre la quantité de rapports faux quant aux tanks russes entrés en Ukraine.

La Russie a annexé la Crimée, bien, la Crimée ferait toujours partie de l'Ukraine actuellement si le coup d'état sponsorisé par l'Ouest n'avait pas eu lieu. (raison de plus pour refuté l'accusation Le coupable de la crise ukrainienne, c'est la Russie!  NdT) La Crimée a été donnée à la République soviétique Socialiste d'Ukraine par Nikita Kroutschev en 1954, à la surprise générale de la population russe de Crimée, qui vota de manière peu surprenante son retour à la mère patrie après le coup d'état des neo-nazis anti-russes.

En dehors des déchets que nous avons eu à lire sur le référundum en Crimée, au cours duquel la population a pu exercer ses droits démocratiques, j'ai pu lire du journaliste anglais, Peter Hitchens:

J'ai passé tout mon week-end à m’époumoner avec une gaité sans fin afin de contre-dire les deux choses que toute ma classe à passer sa vie à défendre - le démocratie et l’auto-détermination. Il faut dans ce cas précis s'opposer parce que cela joue en la faveur de la Russie, un pays que nous devons (pour quelque raison) systématiquement regarder de haut en ricanant.

Nous avons été nourris à l'Ouest de mensonges concernant le conflit ukrainien, encore et encore. Et nous avons été témoin comme le signale Hitchens, de l'hypocrisie de notre élite à un niveau massif. Un changement de régime, aux frontières de la Russie, organise par les USA et l'UE, sont mis sur le dos de la Russie elle-même. La Russie est menacée par l'expansion de l'OTAN vers l'est, mais c'est elle qui est décrite comme la menace. Des pays coupables d'une série d'agressions contre des nations souvenraines ces dernières années, et son nombre inavouable de victimes, se permettent de porter un jugement sur un pays qui n'a pris part à aucun acte d'agression. Les mensonges sont mis en avant et la vérité est supprimée, chaque jour.

La suppression de la vérité concernant l'Ukraine est un des black-out les plus complet dont je puisse me souvenir, a écrit le journaliste John Pilger.

Le plus grand projet militaire depuis la 2eme guerre mondiale en Europe de l'Est et dans le Caucase est complètement caché. L'aide de Washington à Kiev et ses brigades neo-nazies, responsables de crimes contre les populations de l'est de l'Ukraine est aussi caché. Les preuves qui contredisent la version selon laquelle la Russie aurait abattu l'avion malaisien, sont toutes cachées.

L'Europe marche dans les pas de Washington. En février, le Secrétaire d'Etat, John Kerry a demandé plus de fonds afin de combattre RT. Mais déjà actuellement, le budget de RT est inférieur au budget des medias du gouvernement étasunien et aussi de BBC World.

Daniel McAdams, directeur exécutif du Ron Paul Institute, a enfoncé le clou quand il a dit sur RT :

Je pense que le problème des USA est que leur budget publicitaire est illimité, mais le produit qu'ils essaient de vendre, ne plait pas beaucoup par delà les océans. Les gens sont fatigués de l’interventionnisme étasunien; ils sont fatigués de l'exceptionnalisme étasunien, ils sont fatigués que les USA bombardent leur pays... si vous êtes somalien, vous ne vous inquiétez pas d'écouter la radio émise des USA, vous souhaitez uniquement que les USA arrêtent de vous bombarder.

L'UE ferait une grave erreur, si elle décide de solutionner le problème par une narrative peu convaincante, comme contre-arguments sur la Russie et l'Ukraine. Un vieux proverbe perse disait: l'homme qui dit la vérité se sent toujours à l'aise. Quand on en vient à la propagande occidentale des élites contre la Russie, ces élites ne semblent clairement pas à l'aise et il est facile de comprendre pourquoi.

Egger Ph.