Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 27 septembre 2015

Vive la Hongrie !





« LA HONTE DE L’EUROPE » : tel était le libellé, hier matin, du titre de Une, en caractères d’affiche, de notre confrère Libération. La honte de l’Europe, qu’est-ce à dire ? Le quotidien de Patrick Drahi et Laurent Jofffrin, habituellement si laxiste sur tous les problèmes de société, s’érigeait-il soudain en professeur de morale pour fustiger comme il se doit l’égoïsme de l’Union européenne dans le dossier grec, sa passivité et sa lâcheté dans le drame syrien et face au terrorisme islamiste, sa soumission aux directives américaines concernant la Russie ? Vous n’y êtes pas. Ce qui fait honte à Libération, c’est la Hongrie.

La Hongrie devrait-elle avoir honte de son histoire ? Est-il donc si honteux, le peuple qui après avoir dû courber la tête devant l’envahisseur turc, d’avoir secoué en 1699 le joug de l’empire otttoman ? Il ne s’agit pas de cela. Est-il si honteux, le peuple qui se rebellait en 1848, sous la conduite de Kossuth, contre la tutelle pesante des Habsbourg ? Ce n’est pas la question. Est-il si honteux, le peuple héroïque et presque sans armes qui, en 1956, à l’appel d’Imre Nagy, osé défier l’occupant et oppresseur soviétique ? Ce n’est pas le passé magyar – encore que… – qui fait honte au journal bobo-trotsko-libéral-europhile. C’est le refus de Viktor Orban, Premier ministre hongrois, de céder aux directives et d’accepter les quotas de migrants que prétendent lui imposer les grands pays européens, autrement dit l’Allemagne, le Luxembourg et accessoirement la France. Et de proposer tout de go la mise au ban, la suspension et au besoin l’expulsion de la communauté européenne d’un pays si fondamentalement et si intimement lié à l’histoire de notre continent.

L’organe dont M. Drahi est le propriétaire et M. Joffrin le porte-parole s’est-il interrogé sur les raisons qui font que non seulement la Hongrie, mais la Tchéquie, la Slovaquie, les Pays baltes, la Roumanie et dans une moindre mesure la Pologne refusent catégoriquement ou pour le moins renaclent à l’idée d’ouvrir leurs frontières au flot ininterrompu de candidats à l’immigration que le malheur et la misère du monde font déferler sur l’Europe ?

Ignorerait-il que certains des membres de l’U.E. sont moins riches que d’autres, qu’ils subissent de plein fouet une crise économique, sociale et financière qui les met hors d’état d’être aussi hospitaliers que d’autres ? Ne peut-il prendre en considération le fait que certains pays peuvent tirer de leur histoire ancienne, récente et actuelle d’amères leçons qui leur ont enseigné à quel point leur homogénéité, leur pérennité, leur personnalité, leur identité, leur existence même étaient fragiles et menacées ? Que serait l’état psychologique, matériel et affectif de la France si elle avait été soumise à l’Algérie pendant deux cents ans, puis vassalisée par la Prusse pendant deux autres siècles, puis amputée de la moitié de son territoire il y a cent ans, puis occupée par la Russie durant cinquante ans ? Mais il n’est pires aveugles que ceux qui ne veulent pas voir et savoir.

Comme il est de règle depuis plusieurs années, quand Libération réclame des sanctions contre la Hongrie, le journal feint de ne s’en prendre qu’à M.Orban, « nationaliste et xénophobe », désormais travesti et caricaturé en nouveau Mussolini, voire en réincarnation de Hitler. Ignorerait-il que la politique étrangère de l’homme fort de Budapest très démocratiquement élu par ses concitoyens est approuvée par 80 % d’entre eux dont un quart, qui vote pour Jobbbik, le juge même trop modéré ?

Ah, si seulement ils pouvaient séparer physiquement la Hongrie de l’Europe et la remorquer jusque dans l’Antactique, quelque part entre la terre Adélie et le pôle Sud ! A défaut de pouvoir remodeler la géographie de la planète, nos eurocrates caressent en secret le vieux rêve ironiquement imaginé par Bertold Brecht. Une seule solution : dissoudre le peuple hongrois.

Dominique Jamet