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mercredi 10 février 2016

La France s'inquiète du chômage en Suisse


L'augmentation du chômage en Suisse n'est pas passée inaperçue chez les voisins. Car c'est Paris qui indemnise les frontaliers.

Le taux de chômage en hausse en Suisse ne fait pas les affaires des finances françaises. (photo: Keystone)


La hausse du taux de chômage en Suisse, et surtout en Suisse romande, inquiète la France. Paris se soucie naturellement de ses frontaliers qui sont les premiers à en faire les frais, comme le raconte «Le Figaro».

Le dossier est important pour les autorités françaises puisque parmi les 300'000 frontaliers qui travaillent en Suisse, 160'000 viennent de l'Hexagone. Ces travailleurs, qui ont cotisé en Suisse, sont souvent les premiers à perdre leur emploi mais c'est à l'assurance chômage française de les prendre en charge puisqu'ils résident en France.

Basé sur le salaire en Suisse

«Le Figaro» rappelle que cette situation remonte à 2009, année où une convention transfrontalière signée en 2004 est entrée en vigueur. Selon les termes, la Suisse rembourse les six premiers mois d'indemnisation pour autant que Pôle Emploi en fasse la demande. Passé ce délai, l'intégralité de la dépense repose sur les finances françaises.

A ce problème de calendrier s'ajoute celui des indemnisations, qui sont basées sur le salaire perçu en Suisse! Les frontaliers n'ont donc guère envie de retrouver un emploi en France, qui sera nettement moins bien rémunéré que leur allocation chômage.

«Les Suisses sont de meilleurs négociateurs»

Des élus français ont déjà critiqué cette convention à Paris, en mettant en avant un autre avantage pour les Suisses. S'ils résident en France, ils ont droit aux mêmes prestations de l'assurance chômage française car c'est le lieu de résidence qui compte! Ces mêmes élus rappellent que la convention de 2009 a remplacé celle de 1978, beaucoup plus équitable.

Les Suisses ont en effet profité des négociations sur la libre-circulation pour faire passer en douce cette nouvelle convention. «Tout simplement parce que les Suisses sont de meilleurs négociateurs que les Français...» soupire Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen (GTE).

Un régime très coûteux

Certains élus des régions frontalières espèrent donc sous le manteau que les accords de libre-circulations, auxquels la Suisse a dit non dans le cadre de l'initiative UDC «Contre limmigration de masse» en février 2014, seront finalement remis en cause.

Selon l'Unedic, l'association chargée de la gestion de l'assurance chômage en France en coopération avec Pôle emploi, le régime dérogatoire des frontaliers serait le deuxième plus coûteux du pays après celui des intermittents du spectacle.