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dimanche 13 mars 2016

Kad Merad : beaufitude sans limites




Kad Merad est l’un des acteurs les plus populaires de France. Kad Merad est populaire tout court.

Kad Merad n’est pas mauvais acteur, bien au contraire. Il n’empêche que Kad Merad est un peu comme la lune…

Invité aux « Grandes Gueules », émission emblématique de RMC, Kad Merad a-t-il ainsi déclaré : « Je pourrais incarner un électeur du Front national, un homme qui se mettrait à hésiter ou à douter, cela pourrait être intéressant à créer. Mais pas un type qui ferait de la politique. Je ne lui trouve aucune circonstance atténuante. Je n’y trouve aucun plaisir. »

Voilà une déclaration qui exige quelques réflexions. Que Kad Merad veuille obtenir sa « Carte du club » cinématographique, tel que le disait le défunt Philippe Noiret, c’est son droit. Dire du mal de Le Pen, dans sa profession, la prise de risque demeure minimale. Quitte à oublier que le Front national fut le premier mouvement politique de France à avoir fait élire ses lointains compatriotes ; à une poignée de voix près, Soraya Djebbour était le premier député européen d’origine maghrébine au Parlement européen.

Après, Kad Merad semble tout ignorer du métier d’acteur, ce qui est un poil gênant, sachant sa profession. Car tant qu’à sombrer dans la réduction ad hitlerum, puisque c’est finalement de tout cela qu’il s’agit, que dire d’un Alec Guinness, qui prêta son talent au défunt chancelier, dans Les Dix Derniers Jours d’Hitler, signé Ennio de Concini, joli film datant de 1972 ?

Dans la série, faudra-t-il clouer Bruno Ganz au pilori d’infamie pour avoir donné une très plaisante interprétation de cet homme ayant durablement marqué le XXe siècle dans La Chute, remarquable film avec Oliver Hirschbiegel à la manivelle. Mieux : exigeons une interdiction immédiate des Producteurs, de Mel Brooks ! Sacré film que celui-là, qui remonte à 1968.

Ce sera Springtime for Hitler, géniale pochade relevant d’une époque où l’on savait encore rigoler. La pièce prévue pour devenir flop finit en triomphe, ruinant au passage ses producteurs.

Mais avec Kad Merad, nouvel arbitre des élégances démocratiques et artistiques, c’est du sérieux.

Et c’est aussi là où l’on se marre pour de bon. Kad Merad ou Dupont Lajoie ? La beaufitude se rit à la fois des races et des frontières. Comme la lune, on vous disait.

Nicolas Gauthier