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vendredi 11 mars 2016

Les animaux imaginaires


Le dahu


Le dahu (parfois orthographié dahut) est un animal sauvage imaginaire vivant dans les zones montagneuses, environnement qui a influé sur son évolution physique au fil des générations.

Le dahu est également connu sous les noms de dairi dans le Jura, darou dans les Vosges, darhut en Bourgogne, tamarou dans l'Aubrac et l'Aveyron, tamarro en Catalogne et Andorre, ou encore rülbi (prononcer ruèlbi) dans le Haut-Valais. Son aspect caractéristique réside dans le fait qu'il a deux pattes latérales plus courtes que les deux autres, afin de bien se tenir dans les pentes montagneuses.

L'existence du dahu est généralement évoquée en milieu rural et par plaisanterie auprès de personnes particulièrement naïves et de citadins peu au fait, par exemple, de la faune montagnarde (comme dans les Pyrénées ou les Alpes), ou simplement forestière, comme en Bourgogne. De fait, un peu partout en France, en Suisse et en Vallée d'Aoste, des récits variables, de tradition orale, fournissent une description de ce qui se rapporte à cet animal et au rituel « initiatique » de sa chasse, tel que transmis dans certaines communautés villageoises.

Cet animal aurait comme principale caractéristique le fait que deux de ses quatre pattes seraient plus courtes que les autres : la différence s'observerait non pas entre les pattes antérieures et les pattes postérieures (comme chez le kangourou, l'écureuil ou le lièvre), mais entre celles de gauche et celles de droite.

L'explication de cette différence de longueur tiendrait à ce que l'animal ne vivrait que sur des pentes. Sa morphologie spéciale, résultat de l'évolution, faciliterait ses déplacements à flanc de colline ou de montagne, mais l'obligerait cependant à se déplacer toujours dans la même direction et sur un même côté, sans pouvoir faire demi-tour.

La description imaginaire offre parfois des détails « logiques » sur les deux sous-espèces supposées de l'animal :

le dahu possédant des pattes gauches plus courtes se rencontrerait sur le versant droit, tandis que le dahu dont les pattes seraient plus courtes du côté droit fréquenterait et brouterait le versant gauche.
les deux espèces ne s'hybrideraient que très rarement dans la nature (ce qui « se comprend » sans peine lorsque l'on visualise leur parcours opposé : ne pouvant se trouver que tête à tête ou cul à cul, toute tentative de reproduction serait impossible ou pour le moins très périlleuse).

Dans une autre version tout aussi « pseudo-scientifique », les deux sous-espèces sont nommées dextrogyre et lévogyre d'après le sens obligé de leurs pérégrinations autour de la montagne ; il existe des développements sur les stratégies de l'animal lorsqu'il tombe nez à nez avec un représentant de l'autre sous-espèce ou lorsqu'un mâle cherche à rejoindre une femelle. D'autre part, en région volcanique, le dahu dextrogyre arrivant au sommet du cratère en tournant à droite deviendra lévogyre en pénétrant dans le cratère précautionneusement, anisométrie des pattes obligeant.

La princesse Dahut de Bretagne, au nom homonyme de celui de l'animal, est parfois liée à celui-ci dans le folklore moderne, comme en témoigne la légende suivante : elle donna un jour les clefs des écluses de sa ville, Ys, au Diable. En pénitence, Dieu la transforma en un animal à la forme bizarre et poilue et aux pattes plus longues d'un côté que de l'autre.

Les traditions locales rapportent que cette chasse se pratique en battue, dans une forêt si possible épaisse et sombre, et même de nuit. Pour chasser le dahu, il faut un sac et des bâtons. En tapant régulièrement du bâton contre les arbres, les chasseurs effaroucheraient l'animal et parviendraient à lui faire perdre l'équilibre. C'est alors qu'interviendrait le « niais du village », posté en contrebas avec le sac ouvert, et investi (par les « initiés » meilleurs connaisseurs du terrain ou meilleurs marcheurs) de la mission très valorisante de capturer l'animal.

Le groupe de « rabatteurs », censé diriger l'animal vers le porteur du sac, s'éclipse en fait en abandonnant le naïf de service. Celui-ci, après s'être inquiété de ne plus entendre ses compagnons et s'être convaincu de l'inutilité de prolonger plus longtemps son attente solitaire, n'a plus qu'à rentrer seul en cherchant son chemin dans un environnement qu'il maîtrise mal.

Une méthode alternative, présentée comme beaucoup plus simple car ne nécessitant pas d'accessoires, serait la suivante : il suffit de se tenir derrière le dahu et de l'appeler. Comme c'est un animal de nature sociable, il se réjouit que quelqu'un s'intéresse à lui, et se retourne. Il perd alors l'équilibre et l'on peut ainsi facilement l'attraper. Le « bêta » est donc initié par les « rieurs » à imiter l'appel ou le sifflement du dahu. Cet « apprentissage » terminé, ce sont les modulations de sa voix ou de son sifflet, perdant de l'assurance au fur et à mesure de la chasse, qui divertissent ses compagnons.

Il existe dans le Jura suisse une autre méthode de chasse : il suffit de repérer l'endroit où le dahu a l'habitude de venir boire et d'attendre son passage en se munissant d'un sac de jute. Lorsque le dahu vient, on le capture en le mettant dans le sac d'un mouvement vif.

Mais comme le dahu a un odorat particulièrement développé, on peut le tromper en se déchaussant et en se tenant les pieds dans l'eau ; pour camoufler l'odeur des mains, il faut également les mettre sous l'eau. Cette chasse au dahu a lieu uniquement de nuit et les mois de novembre à février sont les plus indiqués.

On recommande aussi de disposer du poivre sur de grosses pierres plates : quand le dahu, en broutant, viendrait à renifler le poivre, ceci le ferait éternuer et s'assommer lui-même contre la pierre. (Une variante de cette « méthode » est connue dans certaines régions pour être censée capturer certains oiseaux ou petits rongeurs comme les souris).

Dans les Pyrénées, dans les Alpes, au Pays-d'Enhaut ou encore dans les montagnes vosgiennes et jurassiennes, la chasse au Dahu est devenue un jeu destiné aux groupes d'enfants (classes vertes, colonies de vacances...). Proche du jeu de piste, la traque de cet animal est l'occasion de s'aventurer en forêt pour y observer les traces de la faune.

Les jeunes chasseurs ont souvent besoin de plus grands pour les aider à confectionner des échasses, parfois des sabots, afin qu'ils puissent les apprivoiser comme animal de compagnie.


Le haggis

Le haggis sauvage (Wild Haggis en anglais) est une créature fictive originaire des Highlands. C'est une espèce d'oiseau ressemblant à l'autruche qui a, selon les versions, soit trois pattes, dont deux longues et une courte, soit quatre pattes, deux longues d'un côté et les autres plus courtes, afin de pouvoir courir plus vite autour des montagnes, ce qui rappelle le dahu.

La légende du haggis sauvage est née en réponse aux questions des voyageurs demandant avec quels ingrédients était fait le haggis, plat traditionnel écossais. Il est aussi réputé pondre le scotch egg. Selon la légende, la majorité du temps, les haggis sauvages dorment dans la bruyère. Toutefois, lorsqu'ils sont surpris, ils se mettent à courir, le mâle dans le sens des aiguilles d'une montre et la femelle dans le sens inverse.

En 2003, un sondage mené auprès de mille touristes américains a montré que 33 % d'entre eux pensaient que le haggis sauvage était réellement un animal, et que 23 % imaginaient pouvoir en capturer un.

Le Wolpertinger

Le Wolpertinger (autres orthographes : Wolperdinger, Woipertinger, Woiperdinger) est un animal imaginaire des forêts et Alpes bavaroises. Son évocation apparaît le plus souvent pour user de la crédulité de touristes citadins. La légende le présente de petite taille, composé à la façon d'une chimère et se nourrissant de touristes égarés. Ses descriptions varient de région en région, mais la plupart du temps on lui attribue des ailes, des bois, des crocs et une crête de coq.


Le Skvader 

Le Skvader (Tetrao lepus pseudo-hybridus rarissimus L.) est une créature imaginaire de la Suède qui a été fabriquée en 1918 par le taxidermiste Rudolf Granberg. Elle est de manière permanente montrée au musée de Norra Berget à Sundsvall. La bête a les quartiers avant et les pattes de derrière d'un lièvre (Lepus), et le dos, les ailes et la queue d'un Grand Tétras (Tetrao urogallus).

Attention passage de Skvaders !



Le jackalope

Le jackalope est un animal imaginaire du folklore américain, mélange entre un lièvre (jackrabbit) et une antilope (antelope). Il est habituellement représenté comme un lièvre avec des bois. On l'appelle aussi parfois « lapin cornu » (horny bunny), ce qui rejoint le nom scientifique Lepus cornutus que donnaient les naturalistes à ce qu'ils pensaient être jusqu'au xviiie siècle une espèce réelle.

La légende le dit très farouche et difficile à observer, et qu'aucun spécimen vivant n'a jamais été capturé. On peut en revanche l'entendre puisqu'il imite la voix humaine à la perfection. Les cow-boys avaient parfois la surprise, le soir autour du feu, d'entendre leurs chants répétés fidèlement par une voix aux alentours.

Il est très probable que la légende des jackalopes vienne de la vision de lapins atteints d'un papillomavirus, qui provoque des tumeurs noirâtres allongées sur le corps de l'animal, parfois en forme de cornes sur leur tête.


Lepus cornutus, xviiie siècle, un animal mal identifié, à l'origine de la légende.


Des lièvres cornus faisaient déjà partie depuis longtemps du bestiaire imaginaire d'Allemagne et d'Autriche : le Rasselbock, le Wolpertinger… et on peut imaginer que les migrants venus d'Europe centrale ont importé leurs légendes avec eux.

Dès les années 1930, des cartes postales montrant des jackalopes étaient vendues aux États-Unis.

Les trophées présentant des (fausses) têtes de jackalope abondent aux États-Unis d'Amérique, et Ronald Reagan lui-même en possédait une dans son ranch, aimant à dire qu'il avait lui-même chassé l'animal.


Egger Ph.