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mardi 11 octobre 2016

Faut-il manger des poissons d'élevage ?


Les poissons issus de "fermes" européennes sont de bonne qualité et surtout meilleur marché que les "sauvages".


Comment bien se nourrir en respectant la planète et notre santé ? Pierre Feillet, ingénieur agronome, tente de répondre à cette question dans un livre (*) très documenté, qui aborde aussi bien la longueur des circuits de distribution, que les produits biologiques, ceux issus de plantes génétiquement modifiées ou encore l'empreinte environnementale carbone, énergétique ou hydrique des aliments.

En Europe, l'ensemble des activités qui précèdent l'arrivée des aliments dans nos assiettes est responsable de 20 à 25 % des émissions des gaz à effet de serre, d'environ 10 % des dépenses énergétiques et de plus de la moitié des émissions de gaz acidifiants. Cela montre bien le poids de nos habitudes alimentaires sur l'environnement. Et à terme sur notre santé.
Les Français plébiscitent le saumon et le cabillaud

Pour en revenir aux poissons, la consommation de produits de la mer dans le monde s'élève à 20 kilos par habitant et par an (contre 10 en 1970). Elle se répartit de manière à peu près égale entre les produits de la pêche et ceux d'élevage. Les Suisses consomment essentiellement du saumon et du cabillaud, le premier étant principalement issu de l'aquaculture, le deuxième provenant de la pêche en mer. L'auteur estime qu'il ne faut pas avoir mauvaise conscience en achetant les produits d'élevage, car le bilan environnemental des « fermes » européennes est satisfaisant. Il ajoute toutefois que certaines formes d'aquaculture ont un impact mal contrôlé, en particulier dans les pays tropicaux : destructions des mangroves où se pratique l'élevage de crevettes, apport de masses importantes de déchets organiques et dissémination d'agents pathogènes. Quant à la FAO, elle souligne que l'aquaculture peut fournir des aliments à faible empreinte carbone si elle favorise les espèces herbivores (ce qui n'est pas le cas des saumons).

Sur le plan nutritionnel, les poissons d'élevage sont équivalents aux espèces sauvages. Leurs protéines sont de bonne qualité, ils apportent des vitamines (A, D, E et certaines du groupe B), des minéraux (phosphore) et des oligo-éléments. Mais le principal intérêt des poissons pour la santé est leur richesse en gras de type oméga-3. Leurs effets positifs de ces lipides sont bien connus (notamment dans la prévention des maladies cardiovasculaires). Ce sont évidemment les poissons gras (sardine, saumon, maquereau) les plus riches en ce lipide bénéfique.

Malheureusement, ces mêmes poissons sont également ceux qui contiennent le plus de toxiques (métaux lourds, PCB …).

Le label « Pêche durable »

Les experts recommandent donc de manger, chaque semaine, une portion de poisson gras et une de portion maigre, en variant les lieux d'approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche). « À ceux qui veulent concilier un petit prix, une bonne valeur santé et un impact environnemental réduit, il est également conseillé d'acheter des sardines pêchées dans l'océan Atlantique ou en mer Méditerranée et pourquoi pas un beau maquereau », ajoute l'auteur. Enfin, il rappelle que les consommateurs peuvent dorénavant se référer à un nouveau label « Pêche durable » qui répond à un cahier des charges très complet. Mais il est, malheureusement, encore trop rarement présent sur les étals.

(*)  Comment bien se nourrir en respectant la planète et notre santé ? de Pierre Feillet aux éditions Edp Sciences, 139 pages

ANNE JEANBLANC