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mardi 1 novembre 2016

Après votre mort, devenez un diamant, un serre-livres ou un récif pour poissons


Tu es poussière et tu retourneras à la poussière... ou peut-être pas. Si le trépas est un passage inéluctable de notre existence, il est toutefois possible de choisir ce que deviendra notre corps, une fois mort.

Plusieurs alternatives encore peu connues à la crémation et l'inhumation sont possibles en Europe et dans le monde mais restent interdites en Suisse en raison des lois. Pourtant, toutes (ou presque) ont été créées dans une optique écologique pour éviter la pollution générée par les procédés classiques.

De l'aquamation, à la Capsula Mundi en passant par la promession, découvrez d'abord cinq procédés funéraires alternatifs encore peu connus. Et pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, cinq autres idées novatrices pour transformer votre dépouille.

L'aquamation

Comme son nom l'indique, l'aquamation est un procédé basé sur l'eau. Il consiste à plonger un corps dans une eau chauffée à 93°C pour amorcer la décomposition des tissus. Au bout de plusieurs heures (quatre à huit heures environ) seuls les os subsistent. Après avoir été réduits en poussière, ces derniers sont ensuite rendus à la famille dans une urne.

L'eau récupérée après la décomposition est quant à elle utilisée pour fertiliser des cultures, comme engrais ou simplement relancée dans le circuit des eaux usées. Ce procédé écologique coûte le même prix qu'une crémation, mais utilise dix fois moins d'énergie et ne rejette pas de particules dans l'atmosphère. Cette méthode est utilisée en Australie, outre-Atlantique et depuis peu dans certains pays d'Europe.

Vous pouvez observer le processus détaillé dans ce reportage francophone tourné au Canada.

 

La promession

Derrière ce nom mystérieux se cache un procédé funéraire écologique qui consiste à immerger le corps d'une personne décédée dans de l'azote liquide et le faire vibrer jusqu'à sa destruction.
Le docteur suédois Susanne Wiigh-Mäsak a inventé ce concept en 1999. Le processus est finalement assez simple: il suffit de refroidir un corps à -196°C jusqu'à ce qu'il devienne friable, puis le placer sur une table vibrante pour le fragmenter en particules fines. La poudre ainsi obtenue est alors enfermée dans une urne biodégradable et donnée à la famille.

Cette méthode également écologique ne crée aucune vapeur ou fumée et coûte le même prix qu'une crémation. Elle est actuellement autorisée en Suède et des centres de promession ont été créés en Allemagne, Corée du Sud, Afrique du Sud et Royaume-Uni.



Le costume champignon

Un costard bien coupé, doublé de champignons s'il vous plaît. Si l'idée de détruire brutalement votre corps ne vous séduit pas, vous pouvez aussi choisir le cheminement naturel de la décomposition... En accéléré. Le "mushroom suit", ou costume champignon est, comme son nom l'indique, un vêtement que porte le défunt, muni d'une doublure en champignon à l'intérieur. Ces derniers existent déjà naturellement dans la terre, mais présents en grande concentration dans le vêtement, ils accélèrent le processus de dégradation des tissus. Cette alternative écologique est née aux États-Unis et coûte environ 999$ (soit 915 euros).

La créatrice de ce projet, Jae Rhim Lee, a expliqué son concept dans une conférence TED, sous-titrée en français.



La Capsula Mundi

La Capsula Mundi est une sorte de retour à la nature. Le concept est de placer le corps du défunt ou ses cendres dans une capsule biodégradable en forme d'œuf. Cette dernière est ensuite enterrée comme une graine... Sous un arbre préalablement choisi par le défunt. Alimenté par la décomposition du corps, l'arbre pourra grandir et la famille du défunt se recueillir, non plus dans un cimetière, mais dans une forêt, ou "bois sacré", comme le surnomment les créateurs, Anna Citelli et Raoul Bretzel.

Cette alternative, née en Italie, n'est cependant encore qu'en phase de lancement.



La cryogénisation

Contrairement aux idées reçues, la cryogénisation n'est pas qu'un fantasme de science-fiction. De nos jours, il est possible de se faire cryogéniser dans l'espoir d'être décongelé dans un futur où la science pourrait guérir tous nos maux.

À ce jour, dans le monde, un peu moins de 300 personnes ont tenté l'expérience et sont en stase dans des cuves à -190°C. De même, environ 2 200 personnes ont signé un contrat de cryogénisation.

Au moment du décès, le corps est récupéré dans les plus brefs délais puis refroidi progressivement à une température de -190°C. Ce processus prend cinq jours pour éviter la formation de cristaux dans les tissus et donc la détérioration du corps. La dépouille est ensuite mis dans une cuve en attendant que la science soit capable de la ramener à la vie. Si la cryogénisation n'est pas autorisée en France, elle l'est aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Russie. Il faut compter entre 30 000$ (environ 27.000 euros) et 220 000$ (200.000 euros).



Les procédés funéraires ne sont pas un fin en soi. Même une fois dégradé, votre corps peut être encore recyclé sous une tout autre forme. Que ce soit dans le but d'apaiser la souffrance de vos proches ou dans une optique écologique, de nombreuses options s'offrent à vous.

Transformer les cendres en diamant

Les paroles "shine bright like a diamond" de Rihanna n'ont jamais sonné aussi vrai. Après la perte d'un proche, il n'est pas rare de vouloir garder sur soi un objet, un souvenir nous rappelant le défunt. Plusieurs sociétés américaines ont fait en sorte que vous puissiez garder le défunt à proprement dit, avec vous, sous forme... De diamant.

Les cendres sont composées de carbone, tout comme la matière première du diamant. Chauffé, le carbone se transforme en graphite, puis il est soumis à une très haute pression et une très forte chaleur ( 2500 degrés Celsius combinés avec une force de plus de 870.000 livres par pouce carré (PSI)). Selon les entreprises, le prix de départ peut être entre 3400$ et 5000 $ (4560 euros).

Devenez ce que vous voulez

Dans le même principe que le diamant commémoratif, il est également possible de devenir n'importe quel objet de votre choix. Bijoux, serre-livre, tableau, bibelot... Une artiste américaine, basée en Floride, a décidé d'aider les proches en deuil en créant des objets de toutes sortes à partir des cendres de leurs défunts. Scellées dans du verre ou incorporées dans de la peinture, les cendres ont une nouvelle utilité. Pour cela il faut compter au minimum 150$ (soit environ 140 euros).



Retourner à la terre sous forme de terreau

Un nouveau projet américain est en passe de voir le jour à Seattle. L'"Urban Death Project" consiste à stocker des corps dans une structure et les laisser se décomposer avec d'autres éléments pour qu'ils se transforment en terreau. Ce dernier sera ensuite utilisé pour des projets urbains.

L'option "récif commémoratif"

Même après votre mort vous pouvez encore participer à la biodiversité. C'est pourquoi une société américaine propose de vous transformer... en récif pour poissons. Pour des prix allant de 2495 $ (2280 euros) à 6995 $ (6400 euros), vos cendres sont incorporées dans du béton, puis moulées en forme de boule percée de cavités. Ces "stèles" commémoratives serviront d'abris pour la faune et la flore marine.



Et si vous finissiez... Sur la Lune?

Une ultime solution originale s'offre à vous. La société américaine Celestis propose d'envoyer vos cendres dans l'espace, voire sur la Lune. Pour 12.500 $ (11.430 euros), un gramme de cendres est récolté puis envoyé via une fusée dans l'espace. Pour les petits budgets, il est possible d'envoyer les cendres juste quelques minutes dans l'espace pour que celles-ci dérivent en orbite autour de la Terre. Après plusieurs mois, voire plusieurs années, elles retombent sur terre et sont consumées dans l'atmosphère.

À présent, disperser ses cendres dans la mer n'a plus rien de si original, non?

Claire Tervé