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lundi 26 juin 2017

«On», la marque suisse qui talonne Nike


Les trois fondateurs de la société: (de g. à d.) Caspar Coppetti, Olivier Bernhard et David Allemann.
Image: Paul Merki


Ceux qui n’ont jamais enfilé une paire doivent se plier au rituel: la visite des locaux de la marque de chaussures de course On, à Zurich, démarre toujours par une petite séance d’essai. La réaction du novice est apparemment souvent la même: «La sensation est différente.» Et elle semble plaire.

La jeune société zurichoise se développe à toute vitesse, en même temps que le marché des chaussures «running» prospère autour du globe. Rien qu’en Suisse, celui-ci a généré 127 millions de francs de chiffre d’affaires en 2016, soit deux fois plus qu’il y a quinze ans.

L’entreprise On garde secrètes ses performances financières, mais livre quelques indications: les ventes doublent chaque année et, depuis sa création, il y a tout juste sept ans, elle a écoulé 3 millions de paires dans le monde. Sur ses terres, elle se targue même d’avoir doublé Nike l’an dernier dans le secteur des chaussures de course dites de performance. «Seul le japonais Asics fait mieux», détaille Caspar Coppetti, cofondateur d’une société qui compte 150 collaborateurs, dont 70 sur les bords de la Limmat.

Courir sur un nuage



Si la fabrication a lieu au Vietnam, c’est ici, dans un espace tout en longueur – pour encourager les foulées des employés, explique-t-on – que sont pensées les baskets. Des dizaines de paires s’exposent comme dans un magasin de sport. Elles sont reconnaissables à leur logo «On» et à leurs semelles particulières, munies d’un système de ressort. Le but: amortir l’impact sur les articulations puis donner une impulsion. Voilà qui explique le ressenti différent que les concepteurs comparent à celui de courir sur un nuage.

Caspar Coppetti soulève une paire: «Ce sont des Clouds, notre modèle le plus performant et notre meilleure vente.» La Zurichoise Nicola Spirig – sous contrat avec le fabricant – en portait aux Jeux olympiques de Rio, en 2016, lorsqu’elle a franchi la ligne d’arrivée du triathlon en deuxième position. «C’est notre première médaille olympique! Nous y sommes parvenus six ans seulement après notre création. Là où d’autres mettent des dizaines d’années», s’enorgueillit Caspar Coppetti.

Ce n’est pas la seule fierté de la société. Celle-ci estime être l’une des «petites» marques les plus globales. Elle écoule neuf paires sur dix à l’étranger. C’est aux Etats-Unis qu’elle vend le plus. Elle y a d’ailleurs ouvert, à Portland, un bureau de 40 employés. Quelque 3000 magasins spécialisés, répartis dans 50 pays, proposent aujourd’hui ses chaussures. En Suisse, ils sont 150, dont 45 points de vente romands. «La Suisse est un très petit marché. Pour grandir, nous avons dû nous exporter.»

Le fabricant nourrit de grandes ambitions au Moyen et en Extrême-Orient. Prochain marché cible: la Chine. «Là-bas, nous partons à égalité avec les grandes marques, car la course à pied, c’est nouveau.» Le fabricant compte beaucoup sur ses origines helvétiques pour séduire. Un petit drapeau rouge à croix blanche orne toutes les paires vendues à l’étranger. L’argument de vente principal? «La moitié des personnes qui courent disent ressentir des douleurs. Notre but est de leur redonner plaisir à courir», dit Caspar Coppetti.

Star du triathlon en cobaye

C’est de ce souci qu’est née la société, en 2010. Les prémices: un ingénieur, ancien professeur à l’EPFZ, crée une technologie qui se fixe sur les semelles pour atténuer les douleurs aux genoux. Son cobaye: Olivier Berhnard, ancienne star du triathlon, blessé aux articulations. Après quelques foulées, l’athlète retrouve ses sensations.

Convaincu du potentiel, le sportif rachète le brevet et fonde On avec deux amis, Caspar Coppetti et David Allemann. Ils utilisent toute leur épargne, soit près de 100 000 francs chacun, pour lancer la machine – d’autres investisseurs les ont rejoints depuis. Après de longs efforts, ils parviennent à faire essayer une paire au propriétaire d’une boutique spécialisée de Zurich. «C’était notre première vente.» Beaucoup ont suivi. Le reste de la course reste à écrire.