Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 26 juillet 2017

Décès de Polo Hofer, figure du rock en «schwytzertütsch»


Le décès de Polo Hofer a provoqué une vive émotion en Suisse germanophone. 
(Keystone)


Le parolier bernois Polo Hofer, considéré comme le fondateur du «Mundartrock» - ou «rock en dialecte» - en Suisse est décédé à l’âge de 72 ans. Le chanteur a marqué la musique rock des années 1970 et 1980 en Suisse alémanique.


Ici à Fribourg en 2012


Le chanteur avait annoncé il y a près d'un an qu'il souffrait d'un cancer du poumon. «Samedi peu avant minuit, ma dernière heure a sonné et je me suis endormi paisiblement à la maison», peut-on lire en suisse allemand dans l'avis de décès qu'il a lui-même écrit. «Je dis au-revoir tout le monde, c'était bien». Le Bernois, qui est mort chez lui à Oberhofen, ne souhaite pas de cérémonie funéraire en son honneur.

Polo Hofer a su lier comme personne avant lui le dialecte et la musique rock, a aussitôt réagi le ministre de la culture Alain Berset. Il a également montré, à travers des générations de toutes les régions linguistiques du pays, la force, l'esprit et la poésie que le dialecte bernois peut receler.
Considéré comme le fondateur du «Mundartrock» en Suisse, littéralement «rock en dialecte», il a marqué la musique rock des années 1970 et 1980 avec son groupe Rumpelstilz. Il a ensuite continué à surfer sur le succès avec ses autres groupes.

Suisse de l'année 2015

Ses textes ont touché toutes les générations et ont été une source d'inspiration pour de nombreux artistes. Le chanteur a d'ailleurs reçu plusieurs récompenses durant sa carrière.

En mai, la fondation Suisa lui a rendu hommage pour l'ensemble de son oeuvre en tant que parolier. Il fait partie de la scène musicale depuis 50 ans et sa passion «reste intacte», avait relevé la fondation.
Il a également été sacré Suisse de l'année 2015. Depuis, l'artiste, né Urs Alfred Hofer le 16 mars 1945 à Interlaken, dans le canton de Berne, a son nom gravé sur une stèle sur l'Älggi-Alp, aux côtés notamment de ceux de Köbi Kuhn, Roger Federer, Eveline Widmer-Schlumpf ou Didier Burkhalter. Cette prairie, dans le canton d'Obwald, marque le centre géographique de la Suisse.

En 2011, l'auteur aux 350 chansons a également reçu un prix d'honneur des Swiss Music Awards pour l'ensemble de sa carrière. En 2006, son morceau «Alperose», qu'il a composé avec Hanery Amman, a été élu hit de tous les temps par les téléspectateurs helvétiques.


Ici au Gurten Festival en 2015


Un chanteur engagé

Avec sa voix rauque bien à lui et ses chansons pleines d’humour, philosophiques et surtout sincères, il a également plu en Suisse romande. Celui qui était aussi peintre et poète, s'est notamment fait connaître avec les titres «Kiosk», «Teddybär» et «Giggerig».

Mais Polo Hofer, qui doit son surnom à ses amis scouts, avait encore d'autres cordes à son arc. Il était aussi quelqu'un d'engagé. Fumeur de cannabis, il a par exemple toujours plaidé en faveur de la légalisation de l'herbe.

Il s'était en outre mobilisé dans la campagne contre le sida de l'Office fédéral de la santé publique, mais aussi contre les tendances de la droite populaire. Intitulé «Ändspurt» (Sprint final), son dernier album est sorti le 8 janvier 2016.