Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 7 avril 2025

Trois femmes rejoignent la société des armaillis de la Gruyère

 

C'était une soirée historique pour la Société des armaillis de la Gruyère. Samedi, lors de leur assemblée générale à Treyvaux dans le canton de Fribourg, trois femmes ont officiellement été intronisées comme armaillies.

A deux pas du lac de la Gruyère dans le village de Treyvaux, la Société des armaillis de la Gruyère a intégré trois femmes ce samedi. Une modification des statuts de la Société en avait ouvert la voie en 2024 et cinq candidatures avaient alors été déposées pour devenir armaillie au féminin.

La première demande d'une femme souhaitant intégrer la société remonte à 1997. Elle avait été refusée avec une large majorité. Marie Charrière, Elisabeth Oberson et Alexandra Pugin sont les trois pionnières à faire désormais partie des armaillis, comme l'écrit La Liberté.

Alexandra Pugin n'est autre que celle dont la candidature avait été refusée en 1997. Elle explique que "c'est une fierté" d'être accueillies et "qu'ils nous acceptent". Car en fin de compte, relève-t-elle, la participation des femmes au travail du chalet est très importante tant pour le travail agricole que sur les alpages.

Une certaine réticence

Interrogée sur le possible accroissement du nombre de femmes armaillies dans la Société, Alexandra Pugin se dit "déçue" que seule trois candidatures féminines aient été acceptées. Elle relève cependant un climat masculin et que "peut-être que (les autres femmes) n'osent pas parce que c'est tout nouveau" et qu'elles ont peur du regard des autres.

Car si elle accepte avec enthousiasme le fait de servir d'exemple pour que d'autres femmes la rejoignent, elle souligne néanmoins que certains membres de la Société ne voulaient toujours pas de la participation des femmes.

Sandra Zimmerli

rts.ch

dimanche 6 avril 2025

Conseillers fédéraux, chef de l'armée, directrice de Fedpol, les données privées de hauts fonctionnaires sont accessibles sur Internet

 

Quelques clics, un peu de scroll – et voilà, le numéro de téléphone portable privé de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider apparaît, accessible à tous sur Internet. Ceux qui pensaient qu’il était impossible de contacter un membre du gouvernement suisse en privé ont sous-estimé la puissance des moteurs de recherche.

Il n’est pas rare que des politiciens rendent leurs coordonnées publiques. Beaucoup le font et inscrivent leur numéro dans des communiqués de presse pour rester joignables par les journalistes. Mais il est étonnant que même les numéros de portables personnels des conseillers fédéraux soient accessibles librement en ligne. Et ils ne sont pas seuls: des hauts responsables de la sécurité peuvent, eux aussi, être retrouvés de cette manière.

Une simple recherche sur Google suffit

Cette enquête a été déclenchée par un incident survenu aux Etats-Unis: une faille sans précédent dans l’entourage du président américain Donald Trump. Ses principaux conseillers en sécurité ont planifié une opération militaire via l’application de messagerie Signal sans se rendre compte qu’ils avaient, par erreur, invité un journaliste à rejoindre la conversation. Un fiasco en matière de sécurité politique, qui n'est même pas un cas isolé. Le «Spiegel» a révélé que les numéros de téléphone portable et les adresses e-mail privés de plusieurs conseillers en sécurité américains étaient disponibles en ligne. 

Blick s’est posé la question: cela pourrait-il aussi arriver en Suisse? Est-il aisé de retrouver les coordonnées personnelles de hauts responsables de la Confédération, comme celles du chef de l’armée ou de la directrice de l’Office fédéral de la police (Fedpol)? La réponse est claire: c’est incroyablement facile. Il suffit parfois d’une recherche Google ou de quelques clics sur un site de recherche de personnes pour voir apparaître des données pourtant sensibles. Voici, à titre d’exemple, les informations que l’on a pu obtenir, sans trop d'effort:

  • Elisabeth Baume-Schneider – cheffe du département de l’Intérieur
  • Ignazio Cassis – chef du département des Affaires étrangères
  • Thomas Süssli – chef de l'armée
  • Eva Wildi-Cortés – directrice de Fedpol
  • Marc Siegenthaler – secrétaire général adjoint au DDPS
  • Simon Müller – responsable cybersécurité de l’armée
  • Florian Schütz – directeur de l'Office fédéral de la cybersécurité
  • Urs Loher – directeur d'Armasuisse

Les numéros de téléphone portable et certaines adresses e-mail sont liés aux profils LinkedIn des personnes concernées. Et ces numéros fonctionnent, car des messages WhatsApp ont pu être envoyés. Trois des hauts responsables ont même répondu directement, parmi eux le chef de l’armée Thomas Süssli, le chef de l’armement Urs Loher, ainsi que Marc Siegenthaler, désigné par le Département de la défense pour seconder le chef du Service de renseignement, Christian Dussey. Tous ont poliment redirigé les demandes vers leurs services de communication. Seul le numéro supposé appartenir au chef de la cybersécurité, Florian Schütz, ne semblait connecté à aucun service de messagerie.

Des campagnes de sensibilisation en interne

L’Office fédéral de la cybersécurité (OFCS) a répondu aux questions que Blick avait adressées aux différents départements. Selon lui, le fait que ces numéros apparaissent dans des annuaires n’a «rien de problématique». Ces coordonnées sont de toute façon échangées lors d’événements de réseautage. Pour les «conversations sensibles et classifiées», il existe des «canaux de communication sécurisés et chiffrés». Et toutes les personnes occupant des fonctions publiques sensibles sont conscientes des risques – des «campagnes de sensibilisation» sont régulièrement menées en interne.

Pas de problème, alors? Sven Fassbender, expert en sécurité de l'information et directeur de la société de cybersécurité Zentrust Partners, se montre plus critique: «On peut se demander si la sensibilisation est vraiment efficace, quand les numéros de portable privés de hauts responsables de la sécurité peuvent être trouvés si facilement sur Internet», déclare-t-il, avant d'ajouter que si ces campagnes suffisaient, il n’y aurait plus de cyberattaques réussies dans le monde.

Le chef de l'armée joue aux échecs

Selon l'OFCS, les personnes exposées sont en général «très réticentes» à partager leurs données personnelles sur des plateformes publiques. Pourtant, dans le cas du chef de l’armée Thomas Süssli, il a été possible de retrouver plusieurs services associés à ses coordonnées: la plateforme d’apprentissage linguistique Duolingo, le portail d’échecs chess.com ou encore des applications de suivi sportif. La cheffe de Fedpol, Nicoletta Wildi-Cortés, s’est quant à elle inscrite sur le service de paiement PayPal en utilisant son adresse e-mail professionnelle.

Grâce à ces données librement accessibles, des services de renseignement étrangers pourraient compromettre les communications des personnes concernées en infectant leurs appareils avec des logiciels espions. Les cybercriminels, eux aussi, cherchent à exploiter ces failles pour accéder à des comptes ou des services comme les messageries ou PayPal via des attaques de phishing.

«Chaque information trouvée par un criminel augmente les chances de réussite d’une attaque», explique Sven Fassbender. Par exemple, si un attaquant sait que Thomas Süssli utilise Duolingo, il pourrait lui envoyer un e-mail falsifié au nom de la plateforme pour l’inciter à cliquer sur un lien piraté.

Les dommages peuvent être énormes

Si un attaquant réussit son coup, la question se pose: aura-t-il accès à des informations sensibles pour la sécurité? Selon Sven Fassbender, cela dépend aussi du respect des protocoles de sécurité par les personnes concernées. Il est essentiel qu’elles évitent d’échanger des données confidentielles via leurs téléphones portables ou adresses e-mail privés.

L’expert souligne que chaque haut responsable à Berne doit partir du principe que ses appareils personnels peuvent être localisés ou écoutés par des services de renseignement étrangers. Ce qui implique que, «lors de conversations sensibles, ils doivent éteindre et éloigner leur téléphone portable». Une erreur dans ce domaine peut avoir des conséquences considérables. Face à ces risques, Sven Fassbender juge que «le plus sûr serait que les numéros de téléphone et adresses e-mail privés de ces personnes ne soient pas du tout accessibles en ligne».

Du côté de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, son porte-parole précise qu’elle n’a, jusqu’ici, «jamais eu de mauvaise expérience», même si son numéro privé est trouvable. Toutefois, des mesures vont désormais être prises pour faire supprimer ce numéro des plateformes et sites web.

Robin Bäni

Fabian Eberhard

blick.ch

Les Valaisans mettent la raclée aux Frouzes

 

La Suisse pulvérise le record de la plus grande raclette du monde !

L'évènement, organisé par myexpo, a tenu toutes ses promesses samedi à la halle de Martigny Expo 
François Melillo


Le Valais est détenteur d'un nouveau record du monde. En parvenant à regrouper 4893 personnes, dont 361 racleurs, samedi soir à Martigny, les organisateurs de "The plus grande raclette of the world" ont réussi leur pari.

«C'est un succès phénoménal, un record incroyable et quel engouement du public et des racleurs», savourait, samedi soir, Eddy Baillifard, l'homme qui a eu l'idée de cette tentative de record mondial.


En mars 2024, la première édition de la plus grande «raclonette» avait attiré 2236 participants à Saint-Etienne (France). Le 22 mars dernier, la deuxième édition a porté cette marque record à 2522 convives.

L’événement visait d'accueillir 4000 amateurs de raclette. L'objectif a été dépassé de plus de 20%. L'ensemble des places avait trouvé preneur, à la mi-février déjà, en à peine 1h20'.


C’est un succès phénoménal, un record incroyable et quel engouement du public et des racleurs», savourait, samedi soir, Eddy Baillifard, l’homme qui a eu l’idée de cette tentative de record mondial


Christian Constantin en racleur

«Nous ne pouvions pas laisser aux Français le record du monde de la plus grande raclette. Mais surtout, nous voulions montrer la raclette en tant que patrimoine culturel et valoriser l'authenticité et l'excellence du fromage valaisan AOP, un emblème de la gastronomie suisse», résume Samuel Bonvin, le directeur de myexpo, organisateur de l’événement.

Pour parvenir à servir les milliers de présents, pas moins de 361 racleurs se sont mobilisés, dont le président du FC Sion, Christian Constantin, et l'ex-skieur de Coupe du monde, William Besse. La principale motivation de tous ces bénévoles aura été de vivre l'événement de l'intérieur et de partager l'une de leurs passions. Tous ont reçu les conseils avisés d'Eddy Baillifard, l'ambassadeur de la raclette du Valais AOP et un diplôme de racleur officiel.

Pour la première fois, une raclette a regroupé près de 4900 convives, samedi soir à Martigny
KEYSTONE/EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Pas inscrit au Guinness Book

Pour des questions de budget (15'000 francs à avancer) et de timing, les organisateurs n'ont pas convié de représentants du Guinness Book, à valider leur résultat. «On sait qu'on est les meilleurs et ça nous suffit», a conclu Eddy Baillifard, déjà prêt à revivre l'expérience. «Je suis convaincu qu'on pourrait doubler le nombre de participants sans problème, mais pour cette première édition, on a voulu être raisonnable et on a bien fait.»


«Nous n’avons pas seulement battu un record, nous avons célébré une culture bien vivante et la richesse de notre terroir.» Samuel Bonvin, directeur de l'évènement, était fier d'annoncer samedi soir que la halle de Martigny Expo avait accueilli avec succès «The plus grande raclette of the world». Le record de 4893 participants a été validé par un notaire lors d'une soirée placée sous le signe du rire et du partage.


Le précédent record avait été réalisé à Saint-Étienne le 22 mars 2025: la plus grande «raclonnette» avait alors réuni 2522 personnes. «Nous ne pouvons pas laisser aux Français ce record», avait déclaré Samuel Bonvin au moment de promouvoir cette soirée mémorable. Avant d'ajouter: «Mais surtout, nous voulons montrer la raclette en tant que patrimoine culturel et valoriser l'authenticité et l'excellence du fromage valaisan AOP, un emblème de la gastronomie suisse.»

«Un savoir-faire ancestral»

«Nous ne pouvions pas laisser aux Français le record du monde de la plus grande raclette. Mais surtout, nous voulions montrer la raclette en tant que patrimoine culturel et valoriser l’authenticité et l’excellence du fromage valaisan AOP, un emblème de la gastronomie suisse», résume Samuel Bonvin, le directeur de myexpo, organisateur de l’événement

Contrairement à la «raclonnette» et au record français, qui avait été obtenu avec des tranches de fromage prédécoupées, c'est la méthode traditionnelle qui a été utilisée pour détrôner nos voisins. Ainsi, 361 racleuses et racleurs bénévoles ont répondu présent: «Ils ont démontré tout le savoir-faire ancestral derrière la vraie raclette – celle qui se racle à la meule, et non pas en tranches. Dans chaque geste précis, chaque raclage parfait, c’est un héritage vivant qui s’exprimait», souligne le communiqué de myexpo, organisateur de l'évènement.

En février dernier, la France avait battu le record de la plus grosse fondue. Celui de la plus grosse soirée dédiée à la raclette est vite revenu sur sol helvétique.

ATS

La Suisse a mis à la poubelle 1,3 milliard de francs en vaccins Covid-19 non utilisés

 


Seul un quart des doses achetées contre le Covid-19 a été utilisé lors de la pandémie. La «SonntagsZeitung» révèle ce dimanche 6 avril qu'un total d'1,3 milliard de francs de vaccins a fini à la poubelle.

L'engagement de la Confédération (sous l'égide du conseiller fédéral Alain Berset) avait été (trop?) important entre 2020 et 2023: 61 millions de doses de vaccin pour 2,282 milliards de francs, selon des données de l'administration fédérale des finances (AFF). Mais les doses effectivement utilisées par la population suisse n'ont atteint que 567 millions de francs.

Peu de transparence sur les coûts

Il faut y ajouter les 268 millions de francs de vaccins envoyés à l'étranger à titre d'aide humanitaire. De quoi amortir quelque 1,447 milliard de francs de doses. Reste que 90% de celles-ci ont été éliminées une fois leur date de péremption passée, soit une valeur de plus d'1,3 milliard de francs.

Le détail des prix payés respectivement à Moderna, Pfizer et Novavax pour leurs vaccins reste confidentiel. L'Office fédéral de la santé public avait pourtant été invité fin 2023 à les publier par le préposé fédéral à la transparence, en vertu de la loi sur la transparence (L-Trans). Cette affaire est actuellement devant la justice à Saint-Gall, détaille le journal dominical.

La stratégie vaccinale de Berset frise la correction

Mécontent d’être mis devant le fait accompli pour des contrats passés avec la pharma, le Conseil national était à deux doigts de renverser la table.

Il y a des moments comme ça où tout s’emballe au Palais fédéral et où le ton monte. En cette session d’été, la stratégie vaccinale contre le Covid offre de tels instants. Ce mercredi, le Conseil national n’a confirmé que du bout des lèvres – par 96 voix contre 85 et 4 abstentions, après un vote chaotique – l’achat prévu de 14 millions de vaccins en 2023. Un non aurait entraîné la caducité des contrats négociés. Et la messe n’est pas encore dite au Conseil des États.

Le parlement est refroidi par les erreurs révélées ces derniers jours sur les achats des précieux sérums durant la pandémie. Dans l’attente des résultats de l’enquête administrative lancée par Alain Berset, promis pour la fin août, le Conseil national a lavé l’ardoise… tout en serrant les dents.

172 millions, le couteau sous la gorge

D’abord, la Chambre du peuple a validé un supplément au budget de 234 millions de francs, dont 172 millions pour des vaccins achetés pour cette année. Cocasse ou inquiétant, c’est selon, la somme a été réduite de 100 millions après le passage au crible des experts de la Confédération ce week-end et la découverte de diverses bourdes.

Sur le fond, le parlement est emprunté. Normalement, dans la mécanique budgétaire, quand le Législatif engage des crédits, il est à nouveau consulté au moment de payer la facture. Un peu comme lorsque vous utilisez votre carte de crédit pour réserver une nuit d’hôtel et que vous la payez ultérieurement.

Mais avec les vaccins, la mécanique s’est grippée. L’Office fédéral de la santé publique a parfois signé les contrats sans la réserve de la double validation des députés. Pour les 172 millions de francs, en cas de non du parlement, il y aurait des conséquences juridiques.

Cela a le don d’énerver prodigieusement la conseillère nationale Sandra Sollberger (UDC/BL), patronne d’une entreprise de peinture: «Le Conseil fédéral a expliqué que ces manquements ont eu lieu pendant une période de stress. Mais à quoi bon disposer d’innombrables juristes à la Confédération? Qui en assume la responsabilité? Si je peins un mur en rouge plutôt qu’en bleu, personne ne va me faire un sourire et me dire que ce n’est pas grave!»

Le Conseil des États voulait réduire le supplément au budget à 68 millions de francs pour éviter le gaspillage de vaccins. Il estime que 20 millions de doses suffisent pour cette année plutôt que les 33 millions prévus par le gouvernement. Il devra se prononcer une nouvelle fois.

«L’enquête ouverte a permis de livrer un premier rapport qui apporte certaines informations. Mais il y a encore beaucoup de questions ouvertes et c’est le rapport complet prévu pour août qui doit faire toute la lumière, détaille Johanna Gapany (PLR/FR), la présidente de la Commission des finances des États. À ce stade, l’engagement de certains montants sans validation par le parlement semble être confirmé et c’est avec cette information et la connaissance des montants conséquents engagés que la Commission des finances va devoir traiter à nouveau ce supplément.»

La stratégie «de redondance» en question

Après sa mise en jambes, le Conseil national s’est prononcé sur un nouveau crédit d’engagement de 780 millions de francs. En deux temps: d’abord, 319 millions pour rattraper une erreur formelle de 2020. C’est l’une des deux grosses boulettes découvertes ce week-end: deux contrats ont été conclus avec les fabricants de vaccins sans même qu’il y ait eu de crédits d’engagement validés.

Mais ce qui a provoqué le plus grand débat, c’est la suite de la stratégie vaccinale. Le Conseil fédéral veut engager 461 millions pour acheter des vaccins en 2023, précisément 14 millions de fioles et des options pour 14 millions de doses supplémentaires. Il souhaite poursuivre sa stratégie dite «de redondance», qui consiste à s’assurer d’avoir les meilleurs produits en quantité suffisante au moment opportun.

Des élus s’en agacent. Ils voulaient moins de doses. D’autres, le même nombre mais moins cher, estimant que la Suisse paie des prix trop élevés pour les vaccins.

Une courte majorité a fini par suivre le Conseil fédéral, par peur de devoir renégocier les contrats déjà lancés avec la pharma, mais aussi par souci sanitaire. Le conseiller national Michel Matter (PVL/GE) s’en réjouit: «Pour l’année 2023, sept millions de doses Moderna et sept millions de doses Pfizer seront là pour protéger la population.»

Ueli Maurer a appelé à laisser retomber les émotions avant de débattre de la stratégie vaccinale. «Mais nous avons bien compris que vous êtes nombreux à penser que nous devons revoir notre stratégie», a glissé le conseiller fédéral UDC.

Léo Michoud

Lise Bailat

blick.ch

24heures.ch

Baisser son pantalon face aux USA n'a pas payé

 

Lorsqu’on sacrifie sa liberté pour une éphémère sécurité, on ne mérite ni l’un ni l’autre, et on finit par perdre les deux. Les dirigeants helvétiques devraient méditer cette citation de Benjamin Franklin, suite à la décision de Donald Trump d’imposer 31% de droits de douane sur les produits suisses, un taux plus sévère que l’UE (20%) et à peine plus bas que «l’ennemi numéro 1», la Chine (34%). 

La justification de cet affront en est un autre: depuis mars, Washington a placé la Suisse sur la liste des pays «aux méthodes commerciales déloyales». Notre tort: dégager un excédent commercial avec les Etats-Unis et vouloir affaiblir le franc suisse. America First n’en a cure de la souveraineté ou de la compétitivité des autres. Son but est d'inciter les Américains à consommer ce qui est local ou produit localement. Tout ce qu’on reproche, en somme, à la Chine depuis longtemps. 

30 ans de dépendance excessive

Dans cette stratégie, des pays exportateurs comme la Suisse offrent peu d’intérêt pour l’Oncle Sam, qui n'aidera plus la compétitivité de quiconque ne le sert pas directement. Ce qui explique aussi pourquoi les Etats-Unis ont exclu sans explications la Suisse de la liste des 18 pays autorisés à importer leurs puces IA en quantités illimitées. 

Clairement, nous payons 30 années de dépendance excessive et coupable envers les Etats-Unis, sur les plans technologique, financier, industriel, mais aussi humanitaire (ce qu'a récemment révélé leur poids démesuré dans le financement de la Genève internationale). 

Très bon élève, la Suisse a montré patte blanche en toute circonstance. Ses grands patrons ont réservé un accueil chaleureux à l’administration Trump en janvier, puis Karin Keller-Sutter, dans un gros effort de diplomatie, a réussi à trouver des points communs entre le sermon de J. D. Vance à Munich et les valeurs de la Suisse. 

Relation à sens unique

Mais cela n’a pas suffi. Pourtant, la Suisse a fait des concessions majeures au grand frère américain ces dernières années, sur sa compétitivité et sur sa souveraineté. En 2009, nous avons aboli le secret bancaire suite à l’affaire UBS-USA. Seulement pour découvrir, quelques années plus tard, que les Etats-Unis étaient devenus eux-mêmes le plus grand paradis fiscal.

En 2014, la Suisse s’est pliée comme d'autres pays aux accords Fatca qui obligent ses entreprises à transmettre au fisc américain les données de ses ressortissants. Les Etats-Unis, quant à eux, n’ont jamais signé la réciproque. Idem en 2021, quand la Suisse signait l’accord sur un impôt mondial de 15% sur les multinationales, qui était l’idée des Etats-Unis. Ces derniers ont refusé de le signer. 

Et depuis 2022, avec la guerre russe en Ukraine, la Suisse a eu droit à des réprimandes de l’ambassadeur américain à Berne parce qu’elle ne gelait pas assez vite les fonds russes, mais elle a obtempéré. Se calquant sur la liste noire du département d’Etat américain, la place financière ne fait quasiment plus affaire avec tout pays qui n’est pas en odeur de sainteté à Washington. Une évidente perte de neutralité au plan bancaire qui, comme tout ce qui précède, se paie comptant.

Un club sélect qui fait le tri? Du bluff!

La réalité est que nous n’avons pas de levier sur les Etats-Unis, et c’est pourquoi le Conseil fédéral a renoncé à des contre-mesures aux droits inamicaux de 31%. Car nous savons que si nous menaçons de ne plus acheter de Harley-Davidson à l’Amérique, l’effet sera imperceptible et on nous rira au nez.

Par contre, une autre réalité, celle qui compte vraiment, nous échappe. Le bâton des sanctions de Donald Trump ne doit tromper personne. En économie, c’est la démographie qui compte. Les Etats-Unis, pays où la natalité est au plus bas depuis un siècle, ne sont plus le marché de consommation d’avenir. Qu’ils se comportent en club privé très sélect et qu’ils trient à l’entrée, c’est du marketing et beaucoup de bluff. 

La vraie croissance, elle, se passe ailleurs. Le centre de gravité commercial se déplace vers l’Asie et l’Afrique. La Suisse aurait tout intérêt à comprendre le message et à diversifier ses liens commerciaux en direction de la Chine et des BRICS. Et elle a déjà manqué des opportunités, tant elle a fait preuve d'une insistance têtue à vouloir accéder au marché américain quel qu'en soit le prix. En a-t-on assez cette fois, ou réclamons-nous encore quelques coups de fouet?

Myret Zaki

blick.ch

Matran: un pont provisoire pour transformer la jonction

 

Le pont sera entièrement assemblé entre vendredi et dimanche à la jonction de Matran
© Frapp


C'est une opération impressionnante qui se déroule ce week-end sur la jonction de l'A12 à Matran: l’installation d’un pont provisoire destiné à assurer le maintien du trafic pendant les travaux de démolition et de reconstruction du pont principal. Le projet vise à adapter l’infrastructure aux besoins croissants de mobilité, avec environ 20'000 véhicules transitant quotidiennement sur l'ouvrage.

Ce pont métallique provisoire, déjà utilisé sur d'autres chantiers, a été assemblé sur place, puis installé en trois modules vendredi à l'aide d'une grue de 650 tonnes. Durant l'opération, qui sera complétée dans la nuit de samedi à dimanche entre 22h et 5h, les automobilistes doivent suivre la déviation autour du chantier.

Quelques changements pour les conducteurs

L'ouvrage temporaire assurera une circulation à double sens, avec une voie dans chaque direction. Dès sa mise en service prévue à la fin du mois de mai, les véhicules venant d’Avry et Neyruz devront passer par le giratoire en contrebas pour accéder à l’autoroute en direction de Berne, à la place de la présélection actuelle.

Le pont compte aussi une passerelle latérale pour la mobilité douce. Toutefois, un itinéraire piéton ne sera aménagé que si une continuité sûre est garantie de part et d’autre de l’ouvrage.

Démolition du pont cet été

La destruction du pont de Matran est prévue pour fin juin, lors d’un week-end d’intervention continue. Les travaux sont confiés au groupe Grisoni, en consortium. La nouvelle structure devrait ouvrir à l'horizon 2026. Avec six voies, elle devrait absorber les passages d'environ 30'000 véhicules chaque jour.

Le coût du pont provisoire s’élève à 2 millions de francs, tandis que le nouveau pont coûtera 4,5 millions. Au total, la transformation de la jonction de Matran est estimée à 45 millions de francs. Le financement est assuré à 83% par l’Office fédéral des routes (OFROU), le reste par le canton de Fribourg.

Alexia Nichele

Frapp.ch

samedi 5 avril 2025

Les bonobos parlent comme les humains

 

Il s'agit de la première étude empirique qui démontre un tel type de communication chez des animaux, écrivent les scientifiques emmenés par Simon Townsend, de l'UZH, dans la revue Science.

La capacité à ne pas simplement aligner des sons individuels, mais à les combiner de manière à créer de nouvelles significations indépendantes, était jusqu'à présent considérée comme une caractéristique du langage humain.

En linguistique, on appelle cela la compositionnalité. La compositionnalité peut se présenter sous deux formes: triviale et non triviale. Dans la compositionnalité triviale, chaque mot conserve sa signification indépendante. Par exemple, "danseur blond" désigne une personne qui est à la fois blonde et qui danse.

La compositionnalité non triviale, en revanche, implique une relation plus complexe, plus nuancée, dans laquelle la signification n'est pas simplement la somme directe des mots impliqués. Un "mauvais danseur" n'est pas simplement une mauvaise personne qui danse. Dans ce cas, l'adjectif modifie la signification de l'ensemble de l'expression ainsi construite.

Des études sur les oiseaux et les primates ont montré que certains animaux sont capables de combiner des sons individuels, mais il n'y avait jusqu'à présent aucune preuve directe que les animaux utilisent la compositionnalité non triviale dans leur communication.

Un dictionnaire bonobo

Pour leur étude, les scientifiques zurichois ont créé une sorte de dictionnaire en analysant 700 enregistrements de cris de bonobos sauvages dans la jungle en République démocratique du Congo. Pour chaque cri, ils ont déterminé ce qu'il signifiait.

Chaque fois que les singes criaient, ils ont noté ce qui se passait exactement, par exemple comment ils se comportaient, comment les autres singes réagissaient ou où ils se trouvaient. Les chercheurs ont noté au total 300 caractéristiques contextuelles de ce type.

"C'est une étape importante dans la compréhension de la communication d'autres espèces, car c'est la première fois que nous déterminons l'importance des sons dans l'ensemble du répertoire sonore d'un animal", explique Mélissa Berthet de l'UZH, première auteure de l'étude, citée dans un communiqué de l'université.

Dans un deuxième temps, les scientifiques ont examiné ce que signifiaient les combinaisons de certains cris, montrant que certains relevaient de la compositionnalité non triviale et allaient au-delà de la somme des parties individuelles.

Ancêtre commun

"Nos résultats montrent que la compositionnalité non triviale n'est pas limitée à l'humain", écrivent les auteurs de l'étude. Cette dernière montre donc que la capacité à former des significations complexes à partir de sons plus petits existait bien avant le langage humain.

"Nos résultats indiquent que nos ancêtres possédaient déjà cette capacité il y a au moins sept millions d'années - si ce n'est pas plus tôt", conclut le Pr Townsend. Les humains et les bonobos ont en effet un ancêtre commun remontant à une période estimée entre sept et treize millions d'années. Des scientifiques de l'Université de Harvard (Etats-Unis) ont également participé à ces travaux.

ATS