C'est une tribu qui compte seulement 242 âmes et qui est menacée par la déforestation massive. Ils vivent, comme leurs ancêtres, en harmonie totale avec la nature. Ils ne pêchent et ne chassent que ce dont ils ont besoin pour vivre, pour ne pas déséquilibrer la biodiversité qui les entoure.Ils vivent nus, dans des huttes collectives. Il n'y a pas de chef mais chacun a des tâches à effectuer. Ils sont très solidaires et, chose rare, le mot "merci" n'existe pas dans leur langue. Ils ne connaissent rien de notre civilisation et de notre gestion du monde, mais nous, nous devons les observer et s'inspirer de leur façon de vivre pour réapprendre à respecter notre environnement sans le détruire. Le seul contact qu'ils aient avec l'extérieur est un médecin qui vient pour les soigner et suivre les enfants.Les seuls apparats qu'ils portent sont le topuru, sorte de morceaux de bois qui traversent leur lèvre inférieure, permet de les distinguer des autres tribus.Quand les adultes partent pour chasser, ils attachent leurs enfants à un piquet avec une corde assez longue pour qu'ils puissent jouer sans se blesser. Ce qui peut nous sembler cruel est en réalité un acte de bienveillance.Ils vivent en harmonie avec leur environnement mais aussi entre eux. Ils pratiquent la polygamie et la polyandrie. Pas de jalousie, pas de convoitise pas de matérialisme...Pour pécher, ils se servent d'une essence naturelle d'arbre qu'ils pressent au dessus de l'eau et qui, par son action mystérieuse endort les poissons et les Indiens n'ont qu'à les ramasser à la surface de l'eau.Pour se laver, ils se servent de l'écorce de l'arbre à savon, produit 100% naturel.Quand un conflit ou une tension survient, les intéressés sont immobilisés et on leur chatouille le ventre... et le tout finit dans un grand éclat de rire général.Une belle leçon de vie donnée par des gens qui n'en ont même pas conscience... Ca fait rêver !!Quand il y a un malaise ils évitent le conflit par les chatouilles, et tout rentre dans l'ordre de cette manière. Le poturu, bout de bois qui leur traverse la lèvre inférieure,. Chose curieuse, quand ils partent chasser, ils attachent le pied de leurs enfants (de 2 à 8 ans) à un poteau, par le biais d'une longue corde (2 à 4 mètres) afin qu'il ne leur arrive rien pendant leur absence mais qu'ils puissent tout de même jouer et se sociabiliser.
Au milieu des indiens Zo'és, tribu primitive en parfaite harmonie avec la nature, Nicolas et l'anthropologue Erling Söderström vont découvrir le paradis sur terre. Un ilot de liberté où nulle place n'est accordée à l'artifice, où aucune hiérarchie sociale n'est imposée, où nature rime avec humanité. Il semblerait que le secret du bonheur se trouve du côté de ces derniers hommes libres…
" Depuis plus de trente ans que je fouille, entre autres pour «Ushuaïa», tous les horizons du monde, je crois avoir croisé ou côtoyé une belle palette de l'humanité. Même si je suis loin d'être blasé, la vue du premier indigène venu ne me tourne plus la tête. Mais ma rencontre avec les Indiens Zo'é a été une vraie tempête mentale. Jamais certaines vérités ne me sont apparues de manière aussi évidente. Comme si, d'instinct, ils nous délivraient un ultime message de raison et de sagesse, eux qui ne soupçonnent même pas notre existence. En séjournant dans leur univers, comme un chapitre oublié de la Genèse, m'apparaissaient tous les excès de notre civilisation.
Quelque part dans le nord de la forêt amazonienne, dans l'Etat de Para, sous l'équateur, une trouée de la forêt, le refuge des derniers hommes libres. J'ai l'impression de découvrir le royaume de l'harmonie. Aucun lieu, aucune rencontre ne m'a rendu ce mot si évident. A me demander si cette origine de l'humanité n'en est pas une forme d'aboutissement. (…)
Les Zo'é ont la beauté de ceux qui vivent sans angoisse. Ils parlent, se touchent, surveillent les enfants sans relâche et soutiennent les anciens sans effort. Il y a des tâches, mais pas de travail ni d'obligations. Les uns chassent ou pêchent, d'autres cuisinent, vannent, tissent, soignent et entretiennent le foyer pendant que certains se lavent ou aiguisent les flèches. Mais ils jouent aussi, chantent, dansent, câlinent, regardent, se parent, apprennent, enseignent et souvent ne font rien, sans pour autant s'ennuyer. L'esprit divague, le visage est épanoui. Ils savent vivre le moment présent. Le temps, comme l'Amazone, se dilate dans l'infini.
Et nous réalisons combien de liens nous avons sacrifiés à la notion de possession. On mesure l'outrance de notre société standardisée, basée sur le pouvoir, la compétition, le rendement. Et l'accumulation. On prend conscience à travers eux de l'absurdité de notre quotidien, régi par la satisfaction de nos désirs matériels, confondant plaisir et bonheur, oubliant que l'ombre de la convoitise, c'est la frustration, et que l'ombre du plaisir, c'est la douleur. Et nous traînons souvent derrière nous un mal-être indéfinissable, le désarroi tragique de ceux que rien ne relie à rien dans un monde parfois vide de sens. Les Zo'é, dont la seule fortune est la forêt, nous enseignent sans le savoir que le bonheur n'est pas dans les choses : il est un bien de l'âme. (…)
Dans un monde où le virtuel et l'artificiel occultent le réel, les Zo'é forcent le regard vers la réalité. Cette tribu inespérée, où l'être prime sur l'avoir, nous ouvre un chemin. Notre société matérialiste sans limites n'a pas d'issue dans un monde clos. Il y a une voie nouvelle et supérieure pour une civilisation fondée sur deux règles d'or : la modération et le partage."
Ces indiens primitifs ont un mode de vie tout à fait écologique: sans aucuns artifices, ils vivent en harmonie avec la nature. Ils travaillent environ deux heures par jour pour chasser et nettoyer leur campement, le reste du temps ils s’amusent, se reposent, échangent, partagent et profitent de la vie. On les sent heureux, joyeux, détendus, bien dans leur peau.
Pas besoin de vêtements, ils sont nus. Pas besoin de jouets, les enfants s’amusent avec presque rien et ils sont heureux. Ce dont ils ont besoin, ils le trouvent dans la nature: la nourriture, les médicaments, les matériaux divers… Ils ne comprennent pas le concept d’acheter la terre, puisqu’elle est là, simplement, pour nous tous.
Pour y aller, l’équipe a dû passer un examen médical pour ne pas apporter de microbes, dormir à l’écart du village et ne surtout pas laisser aucun objet derrière eux.
Merci à Nicolas Hulot, pour ce magnifique reportage!