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Le château de Gruyères devant le Moléson .
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Gruyères en français, Greyerz en allemand, est l'une des localités les plus typiques de la Suisse romande. Avis aux amateurs de géraniums, d'accordéon et… de fromage bien sûr! C'est une commune où il fait bon vivre, qui se développe harmonieusement.
Elle se situe à 33km de Fribourg et 5km de Bulle. Cette petite ville aux portes des Alpes a donné son nom au célèbre fromage apparu dans ses montagnes. Dans un décor riant, à une altitude de 830 m. elle se niche au pied du Moléson(2002 m.), de la dent de Broc(1830 m.) et de la dent du Chamois(1340 m.)En fait, Gruyères est composée de quatre parties distinctes : la vieille ville perchée sur une colline et plus bas, reliés par une petite route sinueuse, les quartiers plus modernes ; Epagny au Nord ; Pringy et Moléson-Village. Par ailleurs, les quartiers de Prâ-Dêrê et Pra-Riond, orientent leurs activités naturellement vers la commune de Broc, tandis que les habitants du hameau de la Part-Dieu, se dirigent plutôt vers Bulle ou Vuadens.
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La commune comptait 972 hab. en 1850, 1389 en 1900, 1711 en 1920, 1302 en 1950, 1546 en 2000, 1630 en 2005 et au 31.12.07 la population est de 1687 habitants.L'ancienne cité fortifiée de Gruyères est un joyau. Interdite aux voitures, les piétons du monde entier foulent sa célèbre rue principale pavée sur laquelle se serrent de remarquables habitations qui arborent de fières grues héraldiques, symboles de la ville (elles lui ont inspiré son nom). Au bout de la rue, en hauteur se dresse le Château des comtes de Gruyères dont les fondations remontent au 12e siècle.
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Gruyères accueille également aujourd'hui notamment un musée consacré au plasticien grison H.R. Giger, créateur du monstre " Alien " récompensé d'un Oscar en 1980.
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Les premiers habitants de la Gruyère dont nous puissions positivement établir l'existence, vivaient vers le XIXème siècle avant Jésus-Christ, à en croire les anciennes sépultures découvertes dans le val de Charmey.Les archéologues découvrirent ensuite, dans la région de Broc et d'Epagny, des sépultures gauloises datant du VIème siècle avant notre ère. Dès l'époque romaine, la population se dirigea vers les versants plus ensoleillés du sud du Gibloux.Entre 1913 et 1915, en creusant les fondations de l'orphelinat de Duvillard à Epagny, les terrassiers mirent à jour une quinzaine de tombes qui ont révélé de petits trésors archéologiques datant de l'époque de La Tène, soit environ 325 à 250 ans avant Jésus-Christ. Toutes ces pièces sont en bronze.
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En 1985-1986, lorsque des travaux d'infrastructures ont été entrepris dans ce même secteur, les fondations d'une villa romaine ont été mises à jour. Elles ont été relevées et inventoriées par le service archéologique cantonal qui en a fait une publication.Il faut se souvenir également que notre région fut envahie, à partir du Vème siècle, par des colonisateurs de tous bords, tels que les Allémani, les Gallo-Romains, les Burgondes et autres Germains. L'empereur Charlemagne réussit à faire régner un semblant d'ordre durant quelques années, ordre que son fils Louis le Débonnaire ne sut faire respecter, tant il était faible d'esprit. En 879,le vaste empire de Charlemagne se décomposa en parties incohérentes, créant entre autres le royaume de Bourgogne constitué de divers comtés, englobant notre contrée.
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Guillaume 1er et le départ des Gruériens pour la Croisade
Pendant un règne de quarante ans, Guillaume Ier se fit remarquer par son zèle à défendre la foi. Une fresque de la Salle des Chevaliers, au château de Gruyères, nous le montre, entouré des gens de sa maison, assistant à la pose de la première pierre de l'abbaye de Rougemont. En effet, il fit don aux Bénédictins de vastes domaines s'étendant au-delà de la Tine. C'est en suivant l'exemple de ces moines vaillants que la population défricha la contrée pour en faire le beau pays que nous connaissons.Le nom de Guillaume Ier est attaché à une belle page de l'histoire de notre pays: le départ des Gruériens pour la Croisade.Au XIe siècle, les Lieux Saints étaient aux mains des Turcs. Dans toute la Chrétienté, et spécialement en France, des esprits généreux formèrent le vœu de reprendre aux Infidèles Jérusalem et le Saint-Sépulcre. Moines et laïcs parcoururent les pays, encourageant les hommes valides à participer à la guerre sainte contre les Musulmans. Ce fut le temps des Croisades, car tous les guerriers ornèrent leur poitrine d'une croix. Gruyères ne resta pas sourd à cet appel. En effet, voici ce que nous raconte Hisely: C'est à cette époque de ferveur religieuse et d'enthousiasme chevaleresque qu'il convient de rapporter la charmante tradition que voici: Hugues et Turin armèrent parmi les pâtres cent beaux Gruériens pour les mener à la conquête du Saint-Sépulcre. Les jeunes bergères voulurent fermer les portes du château pour empêcher leur départ. Il fallut les rouvrir de force et les pauvres filles se mirent à pleurer quand elles entendirent l'écuyer s'écrier:"En avant la Grue! S'agit d'aller! Revienne qui pourra! "Ne connaissant guère la géographie, elles demandaient naïvement "si cette grande mer qu'il faut traverser pour aller en Terre-Sainte était aussi grande que le lac bleu qu'on longe quand on va en pèlerinage à Lausanne".Quelle est la part de l'histoire et celle de la légende dans cette affaire? Il est difficile de le dire. Il est prouvé que des Gruériens partirent pour là première Croisade (1096-1099). Un poète italien décrivant les Croisés nous dit:"A leurs côtés, voici sous leur propre bannière, cent beaux Gruériens, l'orgueil de la Gruyère". Plus loin, il attribue même à un Gruérien l'honneur d'avoir franchi le premier les murs de Jérusalem. Hélas, parmi ceux qui partirent bien peu revirent leur patrie!
Les Croisés qui rentrèrent de Terre Sainte, apportèrent avec eux une terrible maladie: la lèpre. Chez nous beaucoup de personnes furent atteintes de ce fléau. Comme on ne connaissait aucun remède, les lépreux devaient vivre isolés dans des léproseries. Il y en avait une à Gruyères: la léproserie des Verneys, sur le monticule du Montilly. D'autres furent établies à Marsens, aux Marches.Le sort réservé à un lépreux:Un jour, un homme croit sentir les signes de la terrible maladie: son visage se boursoufle, son corps se couvre de plaies. Alors, il doit se dénoncer. Il devra se montrer devant une commission composée du médecin, de conseillers communaux, du banneret et de deux huissiers. Si l'homme est reconnu malade, on décidera de l'isoler. Parfois on lui administre aussitôt les derniers sacrements et on récite sur lui les prières des morts. Après ces cérémonies, il prendra le chemin de la léproserie où il passera le reste de ses jours.Les lépreux étaient autorisés à aller demander l'aumône aux quatre plus grandes fêtes de l'année.Quand ils pouvaient sortir, les lépreux devaient se plier à un règlement sévère; les commandements des lépreux:
Tu ne sortiras pas sans ta tartarelle
Tu te muniras de ta crécelle
Tu ne sortiras jamais de ta maison pieds nus
Tu ne laveras ni ton linge, ni ton corps, ni ton écuelle aux fontaines et aux ruisseaux
Tu ne toucheras rien sinon de ta main gantée
Tu n'iras plus à l'église, ni aux foires
Tu ne t'approcheras pas des enfants A ceux qui te parleront,
tu ne répondras que "sous le vent"
Le Château de Gruyères le 1er août
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Origine des comtes de Gruyères
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Il convient de distinguer la légende de la réalité.La légende prétend que le mot " Gruyère " vient de "Gruérius", capitaine de la 6ème légion des Vandales, qui choisit de s'établir dans notre région, en 436. On cite même un Gruérius I et II, à qui le roi de Bourgogne aurait inféodé la terre et le pays de Gruyère, en 510.Il semble toutefois, selon l'historien Hisely qui fit des recherches très minutieuses au milieu du siècle passé, que le terme "Gruyère" vient de "Grand-gruyer", (en langue romane) ou "garde forestier" qui était le "supersilvator", l'officier juge des eaux et des forêts, chargé de réprimander les délits. Le Grand-gruyer administrait tout un secteur que l'on nommait la gruerie. Il prit possession de la colline, afin d'y ériger sa demeure. Les comtesL'histoire authentique des comtes de Gruyères remonte au onzième siècle. Au-delà, on se perd dans les incertitudes et les récits fabuleux.On parle officiellement du comte Guillaume 1er . Il vécut aux environs de l'an 1080, et partit pour les Croisades. A son retour, vers 1104, il fonda le prieuré de Rougemont.
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1.- Guillaume : ... ?.. - 1115
2.- Raymond : 1115 - 1136
3.- Guillaume II : 1136 - 1157 (env.)
4.- Rodolphe 1er : 1157 - 1196
5.- Pierre 1er: 1196 - 1209 et Rodolphe II: 1196 - 1226.
6.- Rodolphe III : 1226 - 1270.
7.- Pierre II: 1270-1304
8.- Pierre III : 1304 - 1342
9.- Jean de Montsalvens : 1342 - 1365
10.- Rodolphe IV : 1365 - 1403.
11.- Antoine: 1403 - 1433
12.- François 1er : 1433 - 1475
(Red. : c'est à lui que l'on doit les premiers statuts municipaux du 30 avril 1456,
soit les droits d'élire et d'instituer)
13.-.Jean III de Montsalvens : 1475 - 1492
14.-.François II ; 1492 - 1499
15.-.François III : 1499 - 1500
16.-.Jean 1er : 1500 - 1514
17.-.Jean II : 1514 - 1539
18.-.Michel : 1539 - 1554 (dernier comte de Gruyères).
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En 1555, les villes de Fribourg et Berne se partagèrent le comté de Gruyères comme l'avait prédit Chalamala, le boufon du compte
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Autrefois, Gruyères était un lieu de, foires et de marchés important. Tous les habitants du Comté venaient y vendre leurs produits (fromage, chandelles, bétail etc.) et y faire leurs emplettes (grain, étoffe, vin). Les foires se tenaient à la porte de Chavonne, six fois par année. Dans la ville avait lieu le marché au petit bétail et à tous les autres produits; il se tenait chaque mercredi. Aujourd'hui, on peut encore voir les mesures pour le blé installées devant la Halle au blé.Les marchés étaient une grosse source de revenu pour Gruyères, surtout pour les aubergistes. Pendant un temps on comptait 14 auberges divisées en trois catégories:les Hostelleries où l'on pouvait dormir, les alberges, où l'on pouvait manger et les pintes où l'on pouvait seulement boire. Devant les pintes, on plantait un sapin (buisson) pour les faire reconnaître. C'est probablement de là que vient le nom de "Bouchon" donné au Café de la Halle. En 1611, l'Hôtel de la Fleur de Lys existait déjà.
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Grâce à l'OHMGELD perçu sur les marchandises, la ville s'enrichissait. C'est pour cette raison que les Princes-Évêques obligèrent les Comtes à fermer leurs marchés. Ils voulaient attirer le commerce dans leur ville pour en tirer le bénéfice. Les Comtes ne s'y plièrent pas facilement et les ouvrirent de nouveau. Ils bâtirent même l'église pour que leurs sujets n'aient plus l'occasion d'aller à Bulle. Pour expliquer la prospérité des marchés de Gruyères, il faut savoir que jusqu'en 1767, la grand-route de la Haute-Gruyère passait par le Belluard et redescendait par la Charrière des Morts. Après cette date, on monta de moins en moins à Gruyères, on dut fermer les marchés.Jusqu'à la Grande Guerre (1914 - 1918), Gruyères garda sa foire aux chèvres qui se tenait le lundi de la bénichon.
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Dans ces temps anciens, le bétail de Gruyères était déjà réputé, puisque les Comtes le vendaient dans le Tessin. De même le fromage de Gruyères était déjà renommé.
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Afin que ses gens aillent le moins possible à Bulle, le Comte Rodolphe III demanda l'autorisation de construire une église à Gruyères, en 1254 (voir chap. XIX).
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Elle devint l'église paroissiale des villages situés entre la Trême et le Marivue, sur la rive gauche de la Sarine.L'église de Gruyères est dédiée à St-Théodule, tout comme la chapelle des ruines d'Ogoz. On pense que la famille des comtes de Gruyère était issue de la famille d'Ogoz. On est d'abord impressionné par sa tour si lourde; elle a été une tour d'observation avant d'être le clocher. En 1679, la foudre est tombée sur le clocher de l'église. L'intérieur de la tour avec les poutraisons qui tenaient les cloches ont brûlé. Tandis que l'église elle-même n'a pas eu de grands dégâts. Cette tour a été en partie reconstruite par une entreprise de Lessoc. On a encore à Fribourg, aux archives les comptes de la reconstruction de ce clocher. Le choeur de l'église était anciennement une chapelle de style gothique. La reconstruction a été faite par l'abbé Ruffieux. On pourrait croire qu'il a voulu imiter certaines cathédrales françaises où le choeur n'est pas tout à fait dans l'axe de la nef.
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On disait alors que c'était la tête penchée de notre Seigneur. En pénétrant dans l'église de Gruyères, nous sommes frappés d'abord par l'épaisseur des murs. Ils sont anciens. L'église a été incendiée une deuxième fois en 1856, le jour de la Fête-Dieu, lorsqu'un malheureux tir de mortier embrasa toute la toiture couverte de tavillons. Elle sera reconsacrée en 1860. La reconstruction de l'église est dûe à l'architecte d'Etat Monsieur Landi. A l'intérieur de l'église, on remarque trois nefs. Une nef principale et 2 bas-côtés qui étaient des chapelles latérales anciennement séparées de l'église par des murs. C'est vers 1800 que les chapelles des bas-côtés ont été rattachées à la nef centrale. En 1560, lors de la liquidation de l'ameublement de l'intérieur de l'abbatiale de Payerne, Pierre de Gruyères alors curé de Gruyères avait acheté un retable qui représentait le Seigneur et les 12 apôtres.
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Il reste de cet autel 2 éléments représentant 2 fois 3 apôtres et qui se trouvent à la Chapelle de Pringy. C'est une très belle oeuvre attribuée probablement à Geiler. Les vitraux sont de Yoki, un artiste fribourgeois qu'on connaît bien. Sous l'autel de Notre Dame de Compassion se trouve le caveau des comtes et des baillis.
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Comme la foi était vive en Gruyère, on vit s'élever beaucoup de sanctuaires dédiés à Dieu et à ses Saints.La chapelle des Apôtres est le premier sanctuaire qui fut bâti dans notre commune. Elle servit de chœur à notre église paroissiale. La chapelle de St Jean-Baptiste servait aux Comtes et aux gens de la cour. Le Pape Innocent VIII accorda une indulgence spéciale à ceux qui la visiteraient en certains jours.
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Cette bulle est encore visible dans une vitrine du Château de Gruyères. L'indulgence peut encore être gagnée de nos jours. La chapelle fut restaurée dernièrement. On y voit encore deux vitraux du temps des Comtes. La chapelle du Berceau fut construite en 1612, après la peste de 1611 qui avait provoqué la mort de 140 personnes, pour demander au Ciel d'être délivré de cette plaie. Délaissée puis en ruine, elle fut rebâtie en 1939. Elle est dédiée à St Sébastien et St Roch. La chapelle Ste Agathe à Pringy date de 1811. La cloche provient de la Chapelle du Berceau. La chapelle de Ste Agathe sise plus haut a été construite en 1823 pour demander à la Ste de préserver le village des inondations et des incendies, à la suite des graves inondations qui le ravagèrent en 1701. La chapelle Ste Anne à Epagny date de 1740.
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On y a transporté l'autel et la cloche de l'Ermitage du Châtelet. La chapelle de St Maurice à l'Hospice fut édifiée en 1431. Elle servait aux malades de l'hôpital. Nous Gruériens d'aujourd'hui, nous devons suivre l'exemple de nos aïeux qui ne pensaient pas seulement à leurs maisons, mais aussi à la maison du Bon Dieu. Respectons notre église, nos chapelles, nos calvaires, nos croix, nos petites madones au long des sentiers.
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Pierre III laissa plusieurs traces de son passage à la tête du Comté de Gruyères. Soucieux d'étendre les limites du Comté, il acheta les seigneuries de Laubeck et Mannenberg, dans le Gessenay. Les Bernois en furent très mécontents. Nous le verrons par la suite.
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Impôts! pour la première fois sous le règne de Pierre III, la Commune de Gruyères reçut l'autorisation de lever un impôt. Jusqu'ici, ce droit était réservé au Comte. Pour chaque marchandise qui pénétrait dans la ville, la Commune percevait l'OHMGELD, c'est-à-dire une taxe. Le vin, le blé, les tissus étaient spécialement frappés.
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L’histoire de la chartreuse de la Part-Dieu remonte à l’aube du XIVe siècle, lorsque Guillemette, comtesse de Gruyères, décida de consacrer au Seigneur une partie de ses biens (la part de Dieu). Elle acheta alors une propriété coupée du monde, située sur les bords de la Trême, avant d’en faire don aux chartreux qui devaient y élever un couvent. Le monastère fut construit en 1307 et habité par des moines chartreux jusqu’en 1848.Celui de la Valsainte venait d’être fondé (en 1295), grâce à la générosité des seigneurs de Corbières. Excepté sa date de fondation, 1307, on ne sait pratiquement rien des trois premiers siècles d’existence de la Part-Dieu. Sans doute la vie s’écoulait-elle dans l’austérité des règles établies par saint Bruno, fondateur de l’ordre en 1084.
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Il est situé à 960 m d’altitude, au milieu de prés, de paturages et de forêts. Isolée, à l’orée d’une forêt, la chartreuse s’élève dans un site magnifique peu avant l’entrée de Bulle. Occupé par des religieux reclus pendant plusieurs siècles, le bâtiment en a gardé une certaine sérénité
Les Bernois cherchaient à étendre leur puissance au détriment de leurs voisins. Aussi, en 1339, les seigneurs de la Suisse Romande que l'appétit des Bernois inquiétait, s'unirent. On vit dans leurs rangs les Comtes de Gruyères, de Neuchâtel, les Sires de Vuippens et d'autres encore. Ils rencontrèrent les Bernois à Laupen.
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Les Bernois avaient mis tout en oeuvre pour gagner la bataille. On vit même dans leurs rangs le Curé de Berne, portant le Saint-Sacrement. Ils furent vainqueurs et beaucoup de Gruériens y perdirent la vie.
. Les Comtes de Gruyères aimaient rire et s'amuser. Pour égayer les fêtes données au château ils engageaient un bouffon. Le plus célèbre d'entre eux fut le mime Gérard Chalamala qui vécut au temps de Pierre IV. Pendant les longs soupers de la cour, Chalamala entrait, secouant sa marotte et son bonnet à grelots.
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Sa mimique et ses bons mots faisaient rire les plus taciturnes. Chalamala suivait son maître qui visitait les armaillis. Il l'accompagnait dans les coraules. Souvent, il glissait parmi ses bouffonneries quelques paroles pleines de bon sens.Chalamala mourut en 1349. II légua une partie de sa fortune aux bonnes oeuvres: une vache au Curé de Gruyères, une au Couvent de la Part-Dieu, une autre à celui de la Valsainte, 5 mille francs à l'église de Gruyères.Aujourd'hui encore, une parcelle de terrain porte son nom, à Epagny; elle lui appartenait ainsi que, probablement, la maison de Chalamala à Gruyères.
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Depuis fort longtemps la Gruyère est reconnue comme étant l'un des plus beaux coins de la Suisse. Elle n'a pas la monotonie de la plaine; elle n'a pas l'âpreté de la montagne; mais elle est faite de douce harmonie. Aussi, n'est-il pas étonnant que ce petit pays ait attiré tant d'artistes: musiciens, peintres, poètes, venus chanter ses beautés.
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C'est la Gruyère qui a inspiré le musicien inconnu qui nous a laissé l'immortelle mélodie du "LIOBA", cette mélodie qui faisait pleurer les soldats suisses sur la terre étrangère.
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C'est la Gruyère qui a inspiré les poètes Eugène Rambert, auteur des "Gruériennes", Sciobéret, et bien d'autres.
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Mais cette terre a aussi marqué ses enfants. Quel est le vrai Gruérien qui ne voit pas que son pays est beau? Quel est celui qui ne sait pas le chanter? Bien souvent, on est étonné de découvrir dans nos campagnes des artistes cachés qui passent leurs soirées, après les rudes travaux de la journée, à sculpter, à peindre, à chanter, en un mot, à extérioriser ce qu'ils ressentent au fond de leur cœur, à jouir des beautés que Dieu nous a données.Je ne saurais terminer cette petite étude sans nommer trois enfants de la Gruyère dont le nom fait déjà partie de l'histoire de notre pays car ils ont si bien su le servir: un musicien, un peintre, un poète.
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Tout le monde connaît l'Abbé Bovet; il a passé sa vie à nous rappeler les vieilles chansons du pays, à en composer de nouvelles qui vont si bien sur nos lèvres. Il n'y a qu'à penser au "Vieux Chalet" qui a fait le tour du monde, traduit dans toutes les langues. Le peintre Joseph Reichlen s'est attaché d'une autre manière à servir le pays. Ses dessins et ses peintures ont fixé pour l'avenir la vie de chez nous. Par "La Gruyère Illustrée" il a répandu au loin le renom de la Gruyère et le sien même.
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"Tobi di j-èlyudzo" de son vrai nom Cyprien Ruffieux, mérite aussi une place d'honneur parmi nos poètes. Il fut un des premiers qui chercha à faire renaître l'amour du patois, notre vieille langue nationale. Il y réussit si bien, qu'aujourd'hui il a de nombreux imitateurs. Chers enfants, tâchez d'apprécier aussi ce qui est beau autour de vous. Tâchez d'avoir aussi une âme d'artiste!
Le Comte Pierre IV était réputé pour sa force et son humeur guerrière. Il alla guerroyer contre les Bernois dans le Pays d'En-Haut. II les battit, mais les Bernois se vengèrent bientôt.C'était en 1349. Othon d'Everdes, vassal du Comte de Gruyères, attaque la femme de l'avoyer de Fribourg qui passait dans la région. Alors Fribourg et Berne unissent leurs troupes pour venir donner une leçon à ces terribles Gruériens. Ils incendient les châteaux de Vuippens et d'Everdes. Puis continuant leur route, les Bernois arrivent à la Tour et font prisonniers 50 soldats du Comte.
Fiers de leur succès, ils veulent continuer sur Gruyères, en passant par la forêt de Sauthaux. La tradition nous raconte que, pendant un certain temps, deux héros empêchèrent les Bernois de passer au Pré des Chênes, en attendant que les soldats du Comte arrivent pour repousser les Bernois. En s'en allant, les Bernois incendièrent la Tour-de-Trême et emmenèrent les prisonniers.
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Quelques jours plus tard, les Gruériens fêtèrent les deux héros du Pré des Chênes: Claremboz et Ulrich, appelé Bras-de-Fer. La fresque qui orne l'entrée du Belluard nous rappelle leur souvenir. Au château on fit une grande fête. Chalamala, qui amusait la compagnie, prédit que " Tôt ou tard, l'Ours de Berne mangerait la Grue dans le Chaudron de Fribourg ".
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Une légende raconte que, voyant venir les Bernois, les femmes de Gruyères, avaient rassemblé toutes les chèvres à l'intérieur de la ville, pour se nourrir pendant le siège. Le soir était tombé et la bataille de Sauthaux n'était pas terminée. Une femme eut une idée:Attachons des torches aux cornes des chèvres et chassons-les vers les Bernois ".
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Quand ils les virent arriver, les Bernois s'enfuirent en se demandant si une armée du diable volait au secours des Gruériens. Ainsi, les chèvres furent fêtées tout comme les deux héros.
Au Moyen-Age, les Evêques de Lausanne étaient les maîtres d'une partie du Pays de Vaud. C'est pourquoi on les appelait Princes-Évêques. Comme évêques, ils étaient les chefs spirituels de notre pays. Cette situation créa plusieurs chicanes entre les Comtes et les Princes. Toujours, les Comtes durent céder, car ils redoutaient l'arme la plus terrible des Princes-Évêques: l'excommunication.
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Le résultat de ces disputes fut que Bulle, Riaz et Albeuve furent séparés du Comté de Gruyères et attribués aux Princes.Puis Gruyères dut fermer ses marchés et ses foires afin d'obliger tous les gens du Comté à se rendre à Bulle pour leurs affaires et enrichir ainsi la ville des Princes-Évêques. Plus tard, ils furent ouverts à nouveau.
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Vers 1400, le Comté de Gruyères atteignit son apogée, au point de vue territoire comme au point de vue puissance. De tous côtés, notre pays était considéré comme une puissance militaire et les plus grands souverains recherchaient l'alliance des comtes.Le comté comprenait principalement la vallée de la Sarine depuis sa source jusqu'à Hauteville. II était divisé en cinq bannières: Gruyères, Montsalvens, Corbières, Château-d'Oex et le Vanel.
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Chaque bannière avait sa petite armée commandée par le châtelain, c'est-à-dire le seigneur de l'endroit. Chaque homme devait servir son seigneur pendant 8 jours sans être payé. Si le service durait plus longtemps, le comte en supportait les frais.
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Cette époque fut appelée l'âge d'or, ce qui indique bien la grande prospérité qui régnait dans le pays. On ne parlait plus aussi souvent de guerre. Pour se passer le temps les comtes invitaient dans leur château les seigneurs des alentours. On passait la journée à chasser le sanglier ou le daim. Au château, les tournois mettaient aux prises les meilleurs chevaliers du pays, pendant que les belles dames admiraient la force et la bravoure de leurs seigneurs.
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Le soir, la fête continuait par de grands banquets. Pendant le repas, les poètes, et les troubadours venaient réciter leurs poésies. Dans les grandes cheminées on grillait des bœufs entiers, car, au dehors, les mendiants attendaient leur part et elle ne leur était pas refusée.Les jours suivants, le Comte partait en grande compagnie, visiter ses terres lointaines: Oron, Aubonne, et les fêtes continuaient.
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Une belle légende de Gruyères
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Les poètes de notre pays se sont surtout attachés à nous rappeler les histoires et les légendes qui, autrefois, se racontaient au coin du feu durant les longues veillées d'hiver. Certes, peu de pays en sont aussi riches que le nôtre. Elles sont précieuses car elles contiennent un fond de vérité qui nous aide à mieux comprendre les temps anciens. L'une des plus touchantes est sans conteste celle de Jehan l'Esclopé, écrite en vieux français par le Doyen Bridel.Marguerite, Comtesse de Gruyères, épouse du Comte François, n'avait pas d'enfant. Elle en était désolée et bien souvent, dans des habits de deuil, elle descendait vers l'église pour demander à Marie de lui donner un fils.Or, un beau soir, pendant qu'elle était en prière, un pauvre boiteux connu de tous sous le nom de Jehan l'Eclopé, entre à l'église. Il aperçoit dans l'ombre une femme en pleurs. Il croit que c'est une pauvresse qui n'a même pas trouvé de quoi manger. Il s'avance vers elle: "Tenez, lui dit-il, acceptez de partager le pain et le fromage que j'ai reçus aujourd'hui, et que Dieu exauce vos désirs".
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L'année d'après, le château était en liesse. On y célébrait la naissance de l'héritier. La Comtesse Marguerite demanda qu'il fut appelé Jean en souvenir de Jehan l'Esclopé. Quand elle eut raconté l'histoire, chacun se réjouit de ce nom.Jehan fut aussi de la fête, et depuis ce jour, il n'eut plus besoin de courir les chemins pour trouver sa nourriture; son repas était toujours servi au château.
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Il fut un temps où il n'y avait pas une maison dans toute la région pour soigner les malades, sinon la maladrerie des Verney, réservée aux lépreux. En 1440, la commune de Gruyères commença la construction d'un Hôpital (le bâtiment actuel de l'Hospice - Foyer St Germain). De tous les côtés les dons affluèrent. L'évêque de Lausanne accorda même une indulgence de 40 jours à ceux qui contribueraient par un don à la construction de l'hôpital. On y annexa une chapelle dédiée à St-Maurice. Un Chapelain devait y officier plusieurs fois par semaine.
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En 1763, on répara l'Hôpital. C'est de ce temps que date l'inscription latine qu'on peut encore lire sur la porte d'entrée:"IL FOURNIT DES SECOURS A L'AVEUGLE, AU BLESSEET ACCORDE L'AUMONE A CELUI QUI LA DEMANDE". Cette inscription nous dit bien les services que rendait l'hospice.Aujourd'hui l'hôpital est devenu hospice bourgeoisial et doit aider les bourgeois qui sont dans le besoin.
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De 1555 à 1814, la région fut administrée par les baillis de Fribourg.De 1814 à 1848, les baillis furent remplacés par les préfets, comme dans le reste du canton.En 1848, la préfecture fut supprimée et Gruyères fut rattaché à la préfecture de Bulle.
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Aujourd'hui, le château est propriété du canton de Fribourg (achat en 1938). Sa gestion est confiée à la Fondation du Château de Gruyères, présidée par Mme Isabelle Chassot, Directrice de l'instruction, de la Culture et des Sports.La Fondation " Pro Gruyères ", présidée par le Préfet du district, a la mission de sauvegarder et d'entretenir les remparts et murs d'enceinte de la cité comtale, avec le soutien financier de la commune de Gruyères.
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Pendant le dernier siècle de son existence, le Comté de Gruyères a été le pays du bonheur. Les gens aimaient leurs comtes parce qu'ils vivaient auprès d'eux; ils se mêlaient à leurs joies et à leurs peines. C'est pourquoi on les appelait les Rois-Pasteurs.En été, le Comte visitait les armaillis dans leurs chalets, leur racontait les nouvelles de la plaine. Quand on le voyait venir, c'était la fête sur l'alpe: les demoiselles lui apportaient des fleurs et le Comte les invitait à danser sur l'herbe simplement.
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II prenait un grand plaisir à lutter avec les armaillis et parfois il se faisait battre. Alors il jurait de s'entraîner pour être vainqueur la prochaine fois.De retour dans la plaine, il se mêlait à ses gens, riait ets'amusait avec eux. Parfois, il prenait place dans la coraule qui descendait en chantant vers les villages voisins.La tradition nous raconte qu'un dimanche le Comte Rodolphe commença la coraule à Enney. Il l'amena à travers tous les villages de la Haute Gruyère; le mardi la coraule arriva à Château-d'Oex avec 700 personnes.
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François Ier laissa le meilleur souvenir dans le coeur de ses sujets. II leur accorda de grandes libertés. II permit aux gens de Gruyères de choisir eux-mêmes un conseil de 12 personnes pour gouverner la ville. Ce fut le premier Conseil Communal.En 1475, le Comte Louis prend sa place. Il s'allie aux Suisses pour aller lutter contre Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne. Il est un des principaux chefs de la bataille de Morat en 1476.
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Il ramena au château de Gruyères de beaux objets, comme les gobelins qui ornent encore aujourd'hui une salle du château. A la salle de Bourgogne, au château de Gruyères, on peut encore admirer les capes brodées aux armes de Bourgogne, prises à Charles le Téméraire.Le Comte Louis fit réparer la chapelle de Saint-Jean. Une pierre y porte son nom. Il l'enrichit de calices, de vases sacrés. Sous son règne, le Pape accorde l'indulgence spéciale à ceux qui visiteront la chapelle à certaines fêtes. La bulle peut encore être vue au château aujourd'hui.
Depuis 1500, l'étoile de Gruyères continue à pâlir. Partout, autour de nous, les seigneurs sont déjà tombés les uns après les autres.
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Jean II doit lutter pendant tout son règne contre les Bernois qui veulent implanter le protestantisme dans notre pays. De grandes processions arrivent à l'église de Saint Théodule pour demander à Dieu de conserver la vraie foi.Enfin, Michel, le dernier comte, prend la tête du comté. C'est un bel homme, fort et vaillant. Il a appris dans les cours étrangères son métier de soldat. Mais il a aussi appris à s'amuser. II continue les fêtes au château, bien que sa fortune ait bien diminué. Par tous les moyens, il essaie de se procurer de l'argent. Il en emprunte à Fribourg et à Berne, donnant des terres en gage. II bat monnaie dans la Tour Carrée, mais les villes n'acceptent pas cet argent.Enfin, Michel offre ses services au Roi de France. Il réussit à trouver 2000 hommes qu'il doit armer à ses frais. Ce ne sont que de mauvais soldats et ils fuient devant l'ennemi. Alors, le Roi refuse de payer le Comte Michel.
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En 1555, le premier bailli de Leurs Excellences de Fribourg venait prendre place au château. II était chargé d'administrer la région, comme un préfet. Souvent ces baillis furent très braves, mais en général, on ne les aimait pas beaucoup, ce qui donnait lieu à des désordres.En 1814, les baillis furent remplacés par des préfets, comme dans le reste du canton. II y en avait 13 en tout.En 1848, la Préfecture fut supprimée et Gruyères fut rattachée à la préfecture de Bulle, comme de nos jours.Ainsi mourut la dernière illusion de souveraineté des Gruériens.Cependant, dans le cœur de beaucoup de Gruériens sommeille encore cette idée d'indépendance et le mot Liberté leur est bien cher.
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Si vous montez à la Dent de Broc par le Châtelet, peu après avoir quitté le pâturage de la Gissetaz, vous trouverez un gros bloc de rocher auprès duquel subsiste un mur en partie démoli. Ce sont les ruines de l'Ermitage de Sainte Anne.
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En effet, à l'exemple de Saint Nicolas de Flüe, des Ermites choisirent cet endroit paisible pour vivre dans la prière et le renoncement. Le premier s'y établit en 1607 et pendant plus de vingt ans, jusqu'en 1736, de nombreux ermites lui succédèrent.D'aucuns étaient prêtres, la plupart laïcs. Un sanctuaire fut construit pour mermettres aux ermites de se loger et de célébrer la messe, ceux qui étaient prêtres.
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La Commune de Gruyères se montra très généreuse envers ces ermites, estimant qu'ils attiraient les grâces du ciel sur la contrée. Elle leur fournissait du bois, des habits, des chaussures afin de leur permettre de voyager. De nombreux dons leur permettaient de vivre, quoique modestement. Quand l'un d'eux mourait, plusieurs candidats demandaient la faveur de le remplacer. En 1736, après la mort du dernier ermite, le sanctuaire de Sainte Anne, qui avait été dévasté, fut détruit en accord avec l'évêque et avec les autorités de Gruyères. La cloche et l'autel furent transférés à Epagny. De fait, en 1740 on posa la première pierre de la Chapelle de Sainte Anne d'Epagny. L'autel figure encore dans cette chapelle, à droite en entrant.
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Extrait de «Petites histoires de Gruyères et du Comté» d'Alexandre Overney.
Un soir d'avril 1611, un convoi funèbre ramena la dépouille mortelle d'un bourgeois de Gruyères décédé mystérieusement à Fribourg. C'est ainsi que la peste entra à Gruyères, faisant 140 victimes. Elles furent enterrées sur le versant de la colline au lieu dit : " le Berceau ". Soucieux de se débarrasser du fléau, les bourgeois de Gruyères firent construire une chapelle en l'honneur de la Sainte vierge, de Saint Sébastien et de Saint Roch, à l'endroit même où étaient enterrées les victimes.
En 1637, les Soeurs de l'ordre de Sainte Jeanne de Chantal vinrent installer un petit couvent à Gruyères. Elles n'y restèrent que peu de temps. Leur couvent était à la porte de Chavonne. Ce qu'il en reste aujourd'hui forme le hangar de l'Hôtel-de-Ville. Pendant leur séjour, les Sœurs s'occupèrent de l'éducation et l'enseignement des filles.
A leur départ elles furent très regrettées
Jusqu'en 1755, Gruyères n'avait pas de fontaine. Pour la lessive, on descendait au Laviau (lavoirs).
Pour le ménage, on puisait l'eau dans des puits creusés dans le roc. L'eau y arrivait en suivant les couches de la roche. On descendait au fond du puits un bidon attaché à une corde. II y avait cinq puits à Gruyères: l'un au château, qu'on peut voir encore aujourd'hui , un autre en face de l'Hospice (Foyer St Germain), un troisième près du Calvaire.
Des citernes recueillaient l'eau de pluie pour les bêtes, l'arrosage, l'incendie.
Or, en 1755, la commune de Gruyères décida de construire une canalisation pour amener à Gruyères l'eau de la Chenaux. On se mit au travail la même année. Quand tout fut prêt, les tuyaux en bois de sapin sautèrent sous la force de la pression. On les remplaça par des tuyaux de chêne qui sautèrent à leur tour. Enfin des tuyaux de chênes, d'un diamètre plus petit résistèrent et le 27 septembre au soir, l'eau arrivait à Gruyères.Quelle joie! surtout pour les femmes. Plus besoin de porter la hotte de linge au Laviau. On but, on dansa, on chanta même un Te Deum en français sur la place.Vingt-quatre ans plus tard, les tuyaux de bois furent remplacés par des tuyaux de fonte. Ils furent amenés de France à dos d'ânes et de mulets. Quand le travail fut terminé, les mêmes manifestations de joie recommencèrent.
Sachons reconnaître le travail de nos ancêtres et tâchons de laisser aussi après nous une trace de notre passage.
Dans les temps anciens, les fabriques cherchaient pour s'installer, le voisinage des cours d'eau afin d'y trouver l'eau nécessaire pour faire tourner la grande roue qui actionnait les machines. Aussi, au long du ruisseau de Saussivue s'élevaient deux moulins à grains. Les meules de l'un d'eux sont encore visibles près de la route cantonale. Une poudrière était également située dans la région. Elle fut détruite par une grave explosion. Un moulin à os réduisait en poudre les os que l'on conservait précieusement pour la nourriture des poules et des porcs. A Pringy, au Creux, était installée la fabrique de chaux , que l'on employait pour faire les murs, au lieu de ciment. L'endroit où était extrait le gypse était marqué d'un creux que l'on voit encore aujourd'hui. C'est ce qui a donné le nom à la région.
Pendant un siècle, le tressage de la paille occupa une grande place dans nos familles. Les jeunes y étaient surtout occupés. Vos parents et vos grands-parents se souviennent bien du temps où, sitôt rentrés de l'école, ils devaient tresser la paille. Ils continuaient ce travail jusqu'à 10 ou 11 h. du soir pour gagner 20 ou 30 ct. On s'amusait moins en ce temps-là. Depuis la grande guerre cette industrie a disparu.
A deux reprises, des Gruériens en grand nombre quittèrent le pays pour aller en Amérique. En 1819, un premier contingent partit pour le Brésil sous les ordres de Sébastien Gachet de Gruyères. Beaucoup d'émigrants moururent en route. Ceux qui arrivèrent à bon port fondèrent la ville de Novo-Fribourgo qui compte aujourd'hui plus de vingt mille habitants.En 1854, 72 nouveaux émigrants quittaient la commune pour aller en Amérique. Aujourd'hui certains descendants de ces familles ont acquis de belles positions dans ces pays lointains
La commune de Gruyères, composée des villages de Gruyères, Epagny, Pringy et de la station touristique de Moléson, n'a plus besoin d'éloges pour être connu en Suisse et hors de nos frontières. Renaison, petite ville française de 2'400 habitants, est située dans La Loire à 12 km de Roanne et 80 km de Lyon.
Cette petite bourgade cherchait à se jumeler avec une commune ayant la même culture, la même langue et la même religion.
C'est chose faite depuis 1969..
Egger Ph.