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Les Suisses ont voté pour l'interdiction des minarets. A la surprise générale, car personne n'avait rien vu venir (sauf sur ce blog). Et si c'était ça, le problème?
Dimanche 29 novembre 2009, les Suisses se sont rendus aux urnes pour une votation portant sur plusieurs initiatives populaires, parmi lesquelles l'arrêt des exportations de matériel de guerre (rejetée par 68,2% des votants) et… l’interdiction des minarets. Qui l’a emporté avec 57,5% des voix. Conformément aux institutions suisses, l’impossibilité de construire des minarets sera donc désormais inscrite dans la Constitution.
Jusqu’au dernier moment, la classe politique suisse croyait que le « non » l’emporterait, alors qu'un sondage du quotidien 24heures du 12.11.2009 prédisait le contraire. Le dernier sondage réalisé sur la question donnait en effet 53% de non, 37% de oui et 10% d’indécis. Ces indécis-là ont apparemment fini par se décider pour le « oui ». Il faut dire que la campagne de l'Union démocratique du centre (UDC) et de l'Union démocratique fédérale (UDF) qui toutes deux portaient cette initiative était percutante :
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Les affiches ont d’ailleurs été interdites par de nombreuses municipalités suisses (erreur ou pas ?)
Si le « oui » l’a emporté, dans notre pays qui compte seulement… quatre minarets, c’est aussi parce que les partis plus traditionnels, ne voyant rien venir, ont fait une campagne faiblarde. Ainsi de la droite modérée. Entre ceux qui, à l’instar de la ministre suisse de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf se sont contentés d’estimer qu’interdire les minarets serait contraire à la liberté religieuse, et ceux qui, comme le président de la Confédération helvétique, Hans-Rudolf Merz, ont invoqué la tradition de tolérance religieuse en Suisse, peu de place pour un discours plus proche des préoccupations des Helvètes.
Même après coup, les réactions des politiques suisses montrent à quel point ils sont à côté de la plaque, sur ce sujet. Le démocrate-chrétien Jacques Neirynck redoute ainsi un boycott des produits suisses par les pays musulmans et s’inquiète : «Les pertes pourraient alors se chiffrer en milliards de francs ». Le gouvernement craint que l’image de la Suisse dans le monde en pâtisse. Même les socialistes, par la voix de la conseillère nationale Ada Marra, s’inquiètent: « Le résultat aura des effets sur nos liens avec l'étranger et peut-être sur le sort des otages suisses en Libye ». Le président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS), Farhad Afshar l’a lui-même déploré : les partis politiques ne se sont pas engagés dans cette campagne. « Malheureusement, les partis n'ont pas pris au sérieux cet enjeu, a-t-il expliqué. Les organisations islamiques ne sont pas en mesure de mener un combat politique, c'est le travail des partis ».
En clair : la classe politique suisse a totalement sous-estimé le malaise de ses concitoyens face à l’Islam, troisième religion du pays avec 400 000 musulmans (5% de la population), et surtout face à l’Islam visible, qu’ils considèrent comme porteur d’une promesse de choc des civilisations.
Même les spécialistes, comme Stéphane Lathion, Président du Groupe de Recherche sur l’Islam en Suisse, n’avaient rien prévu.
Interrogé sur Radio Vatican en mars dernier, à la question : « Est-ce qu’il s’agit d’un épiphénomène porté par un groupe politique avec un but électoral derrière pour récupérer un électorat conservateur, en tout cas le garder, qui parle un peu fort, ou est-ce que ça reflète une opinion générale en Suisse, un vrai problème de fond ? »,
il répondait : « Non, c’est vraiment la première option qui est la bonne. Ça c’est une évidence. Maintenant, malgré tout, c’est un problème, une question émotionnelle dans une situation où toute l’Europe est en crise économique où stigmatiser, en tout cas rechercher dans l’autre différent de nous une exclusion ou un prétexte ou un bouc émissaire, c’est un réflexe très très humain et c’est pas nouveau. Ajoutez à cela un contexte qui peut être tendu et qui peut s’envenimer par l’intermédiaire d’un attentat terroriste par exemple. Là, sur un vote émotionnel, on ne sait pas ce que ça peut donner. A court terme, aujourd’hui, même l’UDC ne se fait aucune illusion sur le résultat de la votation.
Mais je vous dis, le danger de l’émotionnel, c’est qu’il n’est pas gérable. »
Ce n’est évidemment pas un hasard si le même Stéphane Lathion qualifiait, en octobre dernier, le problème de la burqa en France de « micro-problème ». Avant d’estimer que la construction de minarets en Suisse est nécessaire précisément parce que « c'est un signe de visibilité. Une reconnaissance de leur présence en Suisse et en Europe aujourd'hui. Ils sont européens, suisses, ils font partie de notre réalité. C'est peut-être difficile à admettre qu'il ne suffit pas de s'appeler Jean-François, Stéphane ou Robert pour être suisse aujourd'hui ».
Une classe politique qui sous-estime le message que lui adressent ses citoyens ; des associations musulmanes qu’on laisse seules gérer un problème qu’elles estiment (à raison) être du ressort des politiques ; des sociologues et « spécialistes » qui renvoient tout cela à l’« émotionnel » et considèrent aveuglément que la visibilité est un passage obligé (pourquoi ?)… Le débat sur les minarets en Suisse ressemble furieusement à celui sur la burqa en France. Dans les deux cas, le terrain est laissé libre précisément à ceux qu’on accuse de vouloir en tirer un profit électoral : les partis d’extrême-droite. Ils auraient tort de se gêner, avec un pareil boulevard.
Les pays musulmans et les médias étrangers ont manifesté un vif intérêt pour l'interdiction des minarets approuvée par le peuple suisse. Les réactions mêlent surprise et déception, alors que des partis européens d'extrême droite saluent la décision.
En France, Marine Le Pen a salué, dans un communiqué publié sur le site du Front national, la "très franche majorité" obtenue par l'initiative, malgré l'opposition des "élites". Autres partis européens de droite ou d'extrême-droite, notamment en Italie et en Autriche, ont salué l'acceptation de l'initiative. Ils y voient une victoire contre "l'islamisme radical" et un exemple pour leurs propres pays.
En ce qui concerne la crise entre la Suisse et la Libye, certain juge que le "oui" à l'initiative est "un cadeau" pour le régime de Mouammar Kadhafi.
Le "oui" choque les pays musulmans, selon le correspondant de la chaîne de télévision Al-Jazeera en Suisse. Le journaliste ne juge pas le résultat "hostile à l'islam" mais comme un "vote de défiance du peuple suisse".
Le Conseil fédéral a reçu des communiqués de presse de réaction de l'étranger. Une "grosse déception" domine, a indiqué la ministre de la justice Eveline Widmer-Schlumpf.
A l'étranger, de nombreux sites internet ont relayé l'information dès les premières estimations dimanche après-midi. La chaîne satellitaire arabe Al-Arabya, le service public anglais de la BBC, Le Monde, CNN ou le New York Times ont affiché en Une de leur site le résultat du vote sur l'interdiction des minarets.
Le quotidien français Libération a même dû fermer son article aux commentaires, après que plus de 100 messages ont été déposés. Sans doute en raison de la polémique suscitée. Extrait du forum: "j'apprécierais que l'on fasse le même référendum en France. A bon entendeur salut".
De son côté, Le Monde fait le chemin inverse: il enjoint les musulmans de Suisse à témoigner. "Pratiquant ou non, racontez-nous votre quotidien", lance le journal sur son site internet.
Au Québec, où la question communautaire est largement débattue, le vote suisse est également relayé. Sur les forums de Radio-Canada, un internaute se demande par exemple si "des musulmans suisses pourraient engager un avocat expert en droit constitutionnel et invalider l'interdiction si elle était appliquée?"
Dans d'autres forums sur internet, certains internautes appellent déjà à des représailles: interdiction des clochers dans les pays musulmans ou retrait des fonds arabes dans les banques suisses.
Pour beaucoup, l'interdiction des minarets est un signe qui présage un climat difficile pour les musulmans en Suisse, a indiqué le directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève. D'autres se réjouissent du «oui»: ils espèrent que cela fera revenir les musulmans de Suisse, parmi les plus intégrés, à leurs valeurs, rapporte Hasni Abidi.
Les premières réactions dans les territoires palestiniens vont de l'incompréhension à la colère. Même les plus modérés parmi les Palestiniens avouent leur "stupeur" et leur "indignation".
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Remettons l'Eglise au milieu du village
L'absence de minarets empêche-t'il les musulmans d'exercer leur culte en Suisse ou ailleurs ?
NON !
Citez à travers le monde; un seul pays musulman démocratique ?
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Quel pays de l'Islam procède-t'il à une avancée démocratique en matière d'un autre culte que le sien sur son territoire ?
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Quel pays de l'Islam procède-t'il à une avancée démocratique en matière de droit des femmes ?
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Quel pays de l'Islam procède-t'il à une condamnation totale des attentats extrémistes islamistes sur d'autres territoires ?
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Quel pays de l'Islam procède-t'il à une avancée exemplaire en matière de respect des annimaux lors d'exécutions pour les fêtes musulmanes ?
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Suite à certaines réactions béliqueuses que suscitent les résultats du vote dans notre pays, nous n'avons aucune leçon à recevoir de certains pays musulmans (Arabie Saoudite, Iran, etc...) qui sont tout, sauf des modèles de démocratie sur un vote de démocratie directe des citoyens Suisses.
C'est intéressant ce droit d'ingérence que s'octroient certaines personnes sur notre territoire ou ailleurs pour nous faire des leçons de tolérance et de démocratie, alors que ce sont eux qui n'acceptent pas un vote démocratique du peuple suisse souverain.
Tant que l'Islam n'aura pas la capacité de faire une profonde remise en question sur elle-même, les méfiances et la distance à l'égard des musulmans seront toujours plus grandes.
C'est à vous islamistes de nous convaincre, car pour le moment, nous avons dû tout accepter sans rien remettre en cause.
Musulmans de Suisse et d'ailleurs !
Remettez-vous en question !.
Montrez-nous une image plus positive et démocratique de l'Islam !
Faites le ménage dans vos rangs ! Osez la démocratie !
Egger Ph.