L’établissement de « bases civiles de collecte de renseignements » dans les ambassades suisses est à l’étude, selon le nouveau chef des services secrets suisses. Dans un entretien publié par la SonntagsZeitung et Le Matin dimanche, Markus Seiler demande davantage de personnel pour le contre-espionnage.
En tant que « pays ouvert avec une économie ouverte » et siège de nombreuses organisations internationales, la Suisse est « un carrefour apprécié des agents secrets, relève Markus Seiler. Nous devons disposer de plus de gens pour le contre-espionnage ».
Le nouveau patron des services secrets suisses dit que le nombre croissant de cas d’espionnage l’« inquiète beaucoup ». Les entreprises, l’administration et les instituts de recherche doivent prendre conscience de la nécessité de renforcer leur sécurité.
Markus Seiler dirige l’Office fédéral du renseignement qui réunira à partir du 1er janvier prochain le Service d’analyse et de prévention (SAP) et le Service de renseignement stratégique (SRS). Il ne compte pas réorganiser de manière fondamentale la récolte de données.
« Nous étudions cependant l’opportunité d’établir dans les ambassades suisses plus de bases civiles de collecte de renseignements ». L’idée va être approfondie dans les prochains mois et discutée avec le Département fédéral des affaires étrangères.
Markus Seiler prône en outre une harmonisation des dispositions légales concernant les services de renseignements à l’intérieur du pays et à l’étranger. La politique doit définir les moyens et les limites. Il n’existe actuellement presque aucune prescription pour les activités à l’étranger alors qu’au niveau interne, suite à l’affaire des fiches, de strictes règles ont été fixées.
A moyen et long terme, il faudra savoir s’il est possible d’agir suffisamment efficacement en Suisse « avec les armes très émoussées dont nous disposons. (...) Contrairement aux autres services européens, nous ne pouvons pas écouter de conversations téléphoniques ou dissimuler de micros ».
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